Rien ne prouve que boire du café en quantité modérée est dangereux, manger des sushis n’est pas plus risqué pour une femme enceinte que pour les autres, tout comme le fait de manger des légumes du potager…
Toutes les interdictions prodiguées aux femmes enceintes ont été passées au crible des études scientifiques par Emily Oster, une universitaire américaine et maman.
Elle a passé des mois à vérifier les recommandations habituellement données aux futures mamans, pour tordre le cou aux idées reçues, conseils de grands-mères et autres vieux dictons.
Si vous êtes enceinte, et que vous avez l’impression d’être «fliquée» depuis le début de votre grossesse, cet article devrait vous faire du bien !
Tout est parti d’un sentiment de frustration lorsque, enceinte de sa fille, elle ne parvenait pas à obtenir de réponses précises sur les risques du café ou de l’amniocentèse, etc., se heurtant au mur des recommandations des médecins.
Alors professeure à l’université de Chicago, formée aux statistiques lors de son doctorat en économie à Harvard, elle est remontée à la source, aux études sur les risques posés par alcool, café, tabac, charcuterie, sushi, ou encore le jardinage…
Parfois, les idées reçues ont été confirmées : le tabac est bien néfaste pour le foetus.
Mais Emily Oster les a plus souvent nuancées ou infirmées :
- rien ne prouve que boire du café dans des quantités modérées soit dangereux ;
- manger des sushis expose effectivement aux salmonelles, mais cela n’est pas plus risqué pour une femme enceinte que pour d’autres,
- et jardiner est à éviter en raison des effets graves de la toxoplasmose sur le fœtus.
Le passage sur la consommation d’alcool a fait couler beaucoup d’encre, mais l’économiste est formelle.
Une consommation élevée est dangereuse pour le fœtus, mais personne n’a prouvé qu’une consommation légère l’était.
Ce qui contredit les recommandations « zéro alcool » aux États-Unis ou en France.
Son livre, Expecting Better, s’est vendu à 80 000 exemplaires depuis 2014, et a été traduit en hébreu, en chinois, en japonais et en coréen (la version japonaise a été expurgée du chapitre sur la péridurale, très rare au Japon).
Grossesses alitées, allaitement…
Grossesse et enfance sont des champs où les mauvaises études abondent. L’échantillon de participants est parfois trop petit, rendant toute généralisation impossible.
Surtout, rares sont les expériences « randomisées », la référence, car elles permettent d’isoler l’effet d’un ingrédient ou d’un médicament en comparant deux groupes statistiquement identiques, car choisis aléatoirement.
À cela s’ajoute la mauvaise synthèse faite par certains médecins des derniers résultats de recherche.
Certains continuent, par exemple, de recommander des grossesses alitées, alors qu’un consensus existe sur le fait que cela est inutile, voire néfaste ? «
« Même pour les médecins, il est difficile de remplacer des anecdotes ou leur propre expérience par des données, En outre, la peur du procès rend les praticiens américains hyperprudents.» – Emily Oster.
Dans son approche, l’économiste ne dit jamais « c’est vrai » ou « c’est faux », mais plutôt qu’il « n’existe pas de preuve ». Une conclusion parfois frustrante pour les parents en quête de certitudes.
Et vous ? Avez-vous suivi à la lettre les recommandations et interdictions des professionnels de santé qui vous suivaient ? Quelles étaient vos petites entorses aux règles ?! Partagez votre expérience avec les Naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous !
Anne-Laure Brunelle (Source AFP)
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