Protéger vos enfants du soleil est vital, mais les crèmes solaires cachent parfois des dangers méconnus pour leur santé. Perturbateurs endocriniens, nanoparticules, filtres chimiques retrouvés dans le sang et le lait maternel… Les preuves scientifiques sur les dangers des crèmes solaires pour les enfants s’accumulent. Découvrez pourquoi certaines crèmes solaires peuvent nuire à la santé de vos enfants et quelles alternatives « clean » privilégier pour une protection efficace et sans risque.
Infos importantes sur les dangers des crèmes solaires pour les enfants
Chaque été, la scène se répète sur les plages et au bord des piscines : on tartine généreusement la peau de nos enfants de crème solaire. Les campagnes de prévention, les affiches dans les pharmacies et les messages des dermatologues le répètent inlassablement : l’exposition au soleil, surtout avant l’âge de 10 ans, est un facteur majeur de risque de cancer de la peau.
Je ne remets absolument pas cette évidence en question. Je souhaite simplement attirer votre attention sur ces crèmes solaires dont on tartine abondamment leur peau pendant l’été.
Car si l’efficacité des crèmes solaires pour éviter les coups de soleil n’est pas en cause, leur composition, en revanche, mérite d’être examinée de près.
Que savons-nous des effets à moyen et long terme des molécules que l’on applique sur la peau fragile des enfants ? J’ai interrogé la littérature scientifique pour faire le point. Et voici ce que j’ai trouvé.
Quand la crème solaire passe dans le sang… et jusque dans le lait maternel

Une étude suisse menée à la maternité de Bâle a mis en lumière un phénomène inquiétant : dans 85 % des échantillons de lait maternel analysés chez 52 jeunes mamans, les chercheurs ont retrouvé des traces de filtres UV.
Parmi ces composés, deux reviennent systématiquement : le 4-Méthylbenzylidène camphre (4-MBC) et l’octocrylène (OC). Leur présence dans le placenta et même chez le fœtus prouve qu’ils traversent la barrière cutanée, passent dans la circulation sanguine et atteignent les tissus les plus sensibles.
Ces substances appartiennent à la catégorie des perturbateurs endocriniens, ces composés capables d’interférer avec notre système hormonal.
Les chercheurs ont montré que, sur neuf filtres UV étudiés, huit possédaient des propriétés œstrogéniques et deux des propriétés anti-androgéniques.
Autrement dit, ils peuvent imiter ou bloquer l’action des hormones sexuelles, perturbant ainsi la fertilité, la puberté ou le fonctionnement normal des organes reproducteurs.
Chez l’animal, l’exposition à ces filtres avant et après la naissance a provoqué des malformations congénitales, des retards pubertaires chez les mâles et des modifications des organes reproducteurs. Si ces observations ne peuvent être transposées directement à l’homme, elles soulèvent des inquiétudes légitimes.
Des preuves scientifiques… mais aucune mesure réglementaire
En mai 2019, la revue médicale américaine JAMA a publié une étude choc. Les chercheurs y ont montré que, même en suivant à la lettre les recommandations d’application, quatre filtres chimiques très répandus – avobenzone, oxybenzone, octocrylène et écamsule – atteignent dans le sang des concentrations supérieures au seuil à partir duquel des tests toxicologiques sont normalement exigés.
Et cela dès le premier jour d’utilisation, avec une persistance dans le plasma plusieurs jours après l’arrêt. Autrement dit, ces substances ne restent pas à la surface de la peau : elles pénètrent dans l’organisme.
Pourtant, aucune restriction ni avertissement officiel n’encadre leur usage. Et ces travaux n’ont pas été réalisés chez l’enfant, dont la peau est plus fine et plus perméable.
L’histoire a déjà montré qu’un produit solaire jugé « sûr » pouvait s’avérer dangereux : la célèbre crème solaire Bergasol, très populaire dans les années 80, a fini par être retirée du marché après avoir été reconnue… cancérigène.
Les filtres minéraux : vraiment plus sûrs ?
Face à ces révélations, beaucoup de parents se tournent vers les filtres dits « minéraux », comme le dioxyde de titane ou l’oxyde de zinc.
Sur le papier, ils sont moins dangereux, car ils agissent en réfléchissant la lumière plutôt qu’en absorbant les UV. Mais leur innocuité dépend de leur forme. Sous forme nanoparticulaire, le dioxyde de titane peut pénétrer la peau, surtout si celle-ci est lésée ou brûlée par le soleil, et présenter une toxicité potentielle.
L’oxyde de zinc, quant à lui, lorsqu’il est exposé à la lumière solaire, peut générer des radicaux libres qui endommagent les cellules cutanées et augmentent, paradoxalement, le risque de cancer de la peau.
Même l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a recommandé de ne pas appliquer de dioxyde de titane sous forme de nanoparticules sur une peau abîmée. Mais cette mise en garde reste largement ignorée.
Les crèmes solaires « bio » : moins risquées, mais pas parfaites

Les crèmes solaires bio évitent en général les filtres chimiques controversés et les conservateurs problématiques comme les parabens ou le phénoxyéthanol.
Mais là encore, prudence : certaines crèmes bio contiennent des nanoparticules, et une enquête d’UFC Que Choisir a montré que certaines ne protégeaient pas autant que l’indiquait leur indice SPF.
Faut-il pour autant les écarter ? Pas forcément. Une crème solaire bio, même légèrement moins protectrice sur le papier, mais exempte de perturbateurs endocriniens et de filtres chimiques, offre probablement un meilleur rapport bénéfice/risque, surtout pour un jeune enfant.
Parmi les formules les plus clean, bien notées sur Yuka, on retrouve par exemple :
– Laboratoires de Biarritz – Crème Solaire Enfants et Bébés SPF50 (sans nanoparticules, filtres minéraux non nano, bio certifié)
– Alphanova Sun Enfant SPF50+ (formulation clean, protection minérale, certifiée bio, sans perturbateurs endocriniens)
– Accorelle Kids SPF50 (certifiée Ecocert, filtres minéraux sans nano, protection fiable)
– Kerbi Crème Solaire familiale sans parfum SPF50 (d’origine naturelle, testée non toxique pour les coraux)
La meilleure protection reste… l’ombre et les habits anti-UV
J’espère vous avoir convaincus, si ce n’était pas encore fait, que la crème solaire ne doit pas être notre unique bouclier pour protéger vos enfants du soleil.
La protection la plus efficace reste la plus simple : éviter l’exposition directe entre 11h et 16h, rester à l’ombre, porter un chapeau, des lunettes et des vêtements couvrants anti UV.
Un enfant qui joue sous un parasol, vêtu d’un t-shirt léger, n’aura besoin de crème que sur les zones exposées. C’est la seule manière de limiter à la fois les coups de soleil et l’exposition à des substances dont les effets à long terme sont encore mal connus.
Au fond, il ne s’agit pas de diaboliser toutes les crèmes solaires, mais de choisir les moins nocives, d’en limiter l’usage au strict nécessaire et de ne jamais oublier que la prévention passe d’abord par le bon sens. Protéger la peau de vos enfants, c’est aussi protéger leur organisme et leur santé à long terme.
Et vous ? Comment protégez-vous vos enfants du soleil ? Quelle crème solaire utilisez-vous ? Qui vous l’a conseillée ? Partagez votre expérience sur les crèmes solaires pour enfants avec la communauté des naturelles mamans !
Anne-Laure Wright
Sources utilisées pour cet article sur les dangers des crèmes solaires pour les enfants
(1) Schlumpf M, Kypke K, Wittassek M, Angerer J, Mascher H, Mascher D, Vökt C, Birchler M, Lichtensteiger W. Exposure patterns of UV filters, fragrances, parabens, phthalates, organochlor pesticides, PBDEs, and PCBs in human milk: correlation of UV filters with use of cosmetics. Chemosphere 2010; 81:1171–1183.
(2) Schlumpf M, Schmid P, Durrer S, Conscience M, Maerkel K, Henseler M, Gruetter M, Herzog I, Reolon S, Ceccatelli R, Faass O, Stutz E, et al. Endocrine activity and developmental toxicity of cosmetic UV filters–an update. Toxicology 2004; 205:113–122.
(3) Ryman-Rasmussen JP, Riviere JE, Monteiro-Riviere NA. Penetration of intact skin by quantum dots with diverse physicochemical properties. Toxicol Sci Off J Soc Toxicol 2006; 91:159–165.
(4) Trouiller B, Reliene R, Westbrook A, Solaimani P, Schiestl RH. Titanium dioxide nanoparticles induce DNA damage and genetic instability in vivo in mice. Cancer Res 2009; 69:8784–8789.
Merci pour cet article. Je suis contente parce que je retrouve la crème solaire des laboratoires Biarritz que j’utilise depuis des années pour moi et les enfants sur les conseils de ma sœur. Je ne la trouve pas géniale très honnêtement niveau texture mais apparemment elle est très bien formulée donc c’est tout ce qui m’importe.
Bonjour.j’etais à la recherche de creme solaire pour cette été sans nano mais je n’en ai trouvé aucune.celles que vous mentionnez ont toutes des nano mais malheureusement c’est mieux que les chimiques.si jamais vous en trouvez une bio et sans nano quitte à être blanche,je suis preneuse.
Merci pour cette article qui met en lumière les méfaits des crèmes chimiques trop svt utilisées sur bébé et enfants.