Découvrez pourquoi la fièvre est un mécanisme naturel de défense et comment l’accompagner sereinement grâce à des gestes simples et des remèdes naturels sûrs et efficaces : homéopathie, huiles essentielles et plantes.
Quand la fièvre monte chez un bébé ou un enfant, le premier réflexe de nombreux parents est de sortir une boîte de paracétamol et de donner une dose pour « faire tomber » la température. Ce réflexe, qui semble plein de bon sens, est d’ailleurs recommandé par la majorité des pédiatres.
Pourtant, donner une pipette de paracétamol n’est pas toujours justifié et peut même parfois prolonger une maladie virale et affaiblir les défenses naturelles de l’organisme.
Plusieurs études parues ces dernières années ont montré que le paracétamol et les médicaments antipyrétiques pouvaient :
– allonger la durée d’une infection à la salmonelle (1)
– prolonger les symptômes d’une grippe (2)
– retarder la résolution des symptômes de la varicelle (3)
– prolonger la durée d’un rhume et en aggraver les symptômes (4)
C’est d’ailleurs tout à fait logique quand on sait qu’à haute température, les cellules de notre système immunitaire fonctionnent mieux, surtout celles spécialisées pour tuer les virus et bactéries !
La fièvre joue un rôle essentiel dans la défense naturelle de l’organisme face aux infections
Pour vous aider à comprendre pourquoi il ne faut pas faire baisser la température à tout prix, je vous montre comment elle agit sur différents plans :
- Elle active et renforce l’efficacité des cellules immunitaires, comme les neutrophiles, les monocytes et les lymphocytes T, en stimulant leur mobilité, leur capacité à détruire les microbes et leur production de molécules de défense.
- Elle soutient l’action des interférons de type I, des protéines qui aident à bloquer la multiplication des virus dans l’organisme.
- Elle favorise la production de protéines de choc thermique, qui boostent le système immunitaire tout en perturbant la reproduction des agents infectieux en endommageant leurs structures internes, notamment sur les zones où la température est la plus élevée.
- Associée à certains facteurs comme la baisse des réserves en fer, la fièvre accentue la fragilité des microbes, surtout ceux qui se multiplient rapidement, et contribue à éliminer les agents pathogènes les plus résistants.
- Enfin, elle ralentit le développement initial des microbes, permettant au corps de mieux contrôler l’infection et de laisser le temps à l’immunité adaptative de se mettre en place.
En résumé, la fièvre n’est pas seulement un symptôme, mais un allié puissant pour combattre les virus et bactéries.
La fièvre de votre enfant doit bien-sûr être surveillée, et vous devrez consulter un médecin sans tarder si elle altère son état général ou si elle dépasse les 40°C.
Mais je vous propose aussi d’apprendre dans cet article à accompagner votre enfant pour qu’il ne souffre pas s’il a de la fièvre sans systématiquement chercher à la faire tomber.

Hydratation, repos et fraîcheur : les bases essentielles
La fièvre augmente les besoins en eau de l’organisme. Il est donc important de proposer régulièrement à boire à votre enfant, même s’il ne réclame pas. L’allaitement à la demande est parfait pour les bébés, car le lait maternel apporte à la fois hydratation et nutriments.
Côté alimentation, l’appétit diminue souvent en période de fièvre. Ce phénomène est normal et n’a rien d’inquiétant. Le corps concentre alors son énergie sur la lutte contre l’infection plutôt que sur la digestion. Proposez-lui des repas légers et faciles à digérer, comme des légumes cuits à la vapeur, un bouillon avec des petites pâtes, des compotes, des bananes écrasées…
Ne forcez pas votre enfant à manger s’il n’a pas faim, mais veillez à ce qu’il continue de boire régulièrement. Beaucoup d’enfants se mettent à la diète naturellement quand ils sont malades sans que ce soit inquiétant.
Pour aider l’organisme à réguler la température, il est aussi important de maintenir une atmosphère fraîche et d’éviter de trop couvrir votre enfant. Habillez-le avec des vêtements légers et confortables en coton et, s’il a très chaud, découvrez-le en retirant les couvertures et en laissant simplement un drap léger. Une chambre aérée et tempérée, autour de 18 à 20 °C, favorise un meilleur confort. L’objectif n’est pas de faire baisser la fièvre à tout prix, mais de permettre à votre enfant d’être à l’aise pendant que son organisme combat l’infection grâce à la fièvre.
Différents remèdes pour gérer la fièvre en homéopathie

En identifiant le plus précisément possible les symptômes de votre enfant, vous pouvez utiliser un répertoire homéopathique comme Homeoco pour rechercher le remède le plus adapté à sa situation.
L’objectif est simplement de regrouper l’ensemble des signes observés, qu’il s’agisse des symptômes physiques, des causes possibles ou encore de certains comportements, afin de trouver le traitement homéopathique correspondant.
J’ai organisé les principaux remèdes ci-dessous en tenant compte des principaux symptômes associés à la fièvre :
- Si c’est une fièvre « sèche » sans transpiration (et parfois associé à de l’anxiété) : Aconitum napellus 9 CH.
- Si votre enfant est brûlant et qu’il transpire : Belladonna 9CH.
- Si votre enfant frissonne : Nux vomica 9CH.
- En cas de douleurs musculaires associées : Pyrogenium 9CH.
- Si votre enfant alterne entre chaud et froid, qu’il transpire puis frissonne et qu’il cherche la consolation : Pulsatilla 9CH.
- Gelsemium 9CH correspond aux enfants très fatigués, apathiques, sans soif et qui veulent simplement être laissés tranquilles.
Donnez 3 granules toutes les heures jusqu’à amélioration. Dissoudre les granules dans un fond d’eau à donner à la tasse ou à la pipette si votre enfant a moins de 3 ans.
Pour éviter de vous prendre la tête à trouver le bon remède homéopathique, vous pouvez aussi opter pour le suppositoire chamomilla composé. Il faut acheter le suppositoire pour les enfants, à un gramme, composé d’arsenicum metallicum, de belladonna, chamomilla, echinacea et gelsemium. C’est un suppositoire qui va agir sur la congestion, sur le côté infectieux avec argentum metallicum et comme immuno-fortifiant avec l’échinacée. C’est un remède “tout-venant” mais ça marche tellement bien que je vous conseille de ne pas vous en priver.
Aromathérapie : les huiles essentielles adaptées pour gérer la fièvre des enfants

L’utilisation des huiles essentielles chez les enfants demande beaucoup de prudence, mais certaines peuvent être employées en toute sécurité si elles sont correctement diluées.
L’huile essentielle de lavande vraie a des propriétés calmante et légèrement antipyrétique. À partir de trois mois, on peut diluer une goutte dans une cuillère à café d’huile végétale et masser doucement la plante des pieds deux fois par jour.
A partir de 6 mois, vous pouvez aussi proposer à votre enfant un bain aromatique à base d’huile essentielle de lavande vraie et d’eucalyptus radié (conseillé par le docteur Danièle Festy) pour faire baisser la température et l’apaiser avant le coucher.
Mélangez dans un petit ramequin :
– Une goutte d’huile essentielle d’eucalyptus radié
– Une goutte d’huile essentielle de lavande vraie
– dans une cuillère à café de gel douche, de lait ou de base neutre.
Donnez ce bain à votre bébé à la température de son corps et attendez que le thermomètre du bain baisse de 2 degrés. Renouvelez si besoin une à deux fois dans la journée.
À partir de trois ans, il est possible de proposer un bain de pied à base d’hydrolat d’eucalyptus radié recommandé par le docteur Carole Minker. Versez une cuillère à soupe de gros sel et 6 cuillères à soupe d’hydrolat d’eucalyptus radié dans une cuvette d’eau chaude (38 degrés) et plongez-y les pieds de votre enfant pendant un petit quart d’heure le soir avant le coucher. Après ce bain de pieds, massez votre enfant avec de l’huile essentielle d’eucalyptus radié diluée à 10% (une goutte d’huile essentielle pour 9 gouttes d’huile végétale) dans de l’huile végétale. Et une fois au lit, terminez en lui mettant sur le front un gant de toilette frais avec 3 gouttes d’huile essentielle de lavande vraie dessus.
Rappel important : toujours faire un test cutané avant la première application et de ne jamais utiliser une huile essentielle pure directement sur la peau d’un bébé ou d’un enfant.
Phytothérapie : du sureau et du tilleul pour aider votre enfant à réguler sa température

Le tilleul et le sureau sont deux plantes utilisées en phytothérapie pour soulager la fièvre chez les enfants. Le tilleul, en particulier ses fleurs, possède des propriétés apaisantes et légèrement sédatives qui favorisent la détente et le sommeil, tout en stimulant la transpiration. Cette action sudorifique aide l’organisme à réguler naturellement la température corporelle.
Le sureau, quant à lui, est reconnu pour ses vertus antivirales et anti-inflammatoires, ce qui en fait un allié précieux pour soutenir le système immunitaire et soulager les symptômes liés aux infections respiratoires, comme le rhume ou la grippe.
Pour les enfants dès 3 ans, vous pouvez préparer une décoction de ces deux plantes médicinales :
– 2 cuillères à café de fleurs de sureau
– 2 cuillère à café de baies de sureau
– 2 cuillères à café de fleurs et bractées de tilleul
Commencez par faire bouillir les baies de sureau dans 500ml d’eau dans une casserole à découvert pendant 15 minutes jusqu’à ce que le liquide ait diminué de moitié. Puis enlevez le liquide du feu et ajoutez les fleurs de sureau et le tilleul. Laissez infuser le tout pendant 15 minutes avec un couvercle.
La boisson doit être tiède et donnée en petites gorgées, une à deux fois par jour selon l’âge et le poids de l’enfant. Il est conseillé de ne pas sucrer, ou seulement avec un peu de miel si l’enfant a plus d’un an.
Quand faut-il consulter un médecin si votre enfant a de la fièvre ?
Il n’est pas nécessaire de s’inquiéter outre mesure en cas de fièvre modérée (38° à 39°). Toutefois, certains signes ou une température qui avoisine les 40°C doivent vous amener à consulter votre médecin.
C’est notamment le cas si la fièvre :
– touche un bébé de moins de 3 mois
– provoque une fatigue intense
– entraîne une altération de l’état général de l’enfant
– est accompagnée d’une forte baisse de tension
– est associée à des symptômes inhabituels comme de forts maux de tête et/ou une rigidité de la nuque, une respiration difficile, des nausées ou vomissements, une diarrhée sévère ou de la tachycardie.
Que faire en cas de convulsions ?
La fièvre peut parfois provoquer des convulsions. Ce n’est pas forcément grave. Une crise de convulsions fébriles se manifeste par des contractions musculaires intenses et saccadées. Une perte de conscience peut également survenir. Il faut alors placer la personne qui convulse en position latérale de sécurité (PLS) et, bien entendu, appeler les secours si la crise persiste au-delà de 5 minutes. Bien qu’impressionnante, en particulier chez les enfants, elle est en général bénigne et sans conséquence. Il s’agit d’une réaction du corps qui arrive parfois sous l’effet de la fièvre.
Et vous ? Qu’est-ce que vous faites quand votre enfant a de la fièvre ? Est-ce que vous lui donnez du paracétamol pour faire baisser sa température ? Est-ce que vous avez déjà essayé un des remèdes naturels évoqués dans mon article ? Partagez votre expérience avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous !
Anne-Laure Wright

Sources
(1) el-Radhi AS, Rostila T, Vesikari T, Association of high fever and short bacterial excretion after salmonellosis.Archives of Disease in Childhood 1992;67:531-532.
(2) Jefferies, S., Braithwaite, I., Walker, S., Weatherall, M., Jennings, L., Luck, M., Barrett, K., Siebers, R., Blackmore, T., Beasley, R., Perrin, K. and (2016), Paracetamol in influenza infection. Respirology, 21: 370-377. https://doi.org/10.1111/resp.12685
(3) Doran TF, De Angelis C, Baumgardner RA, Mellits ED. Acetaminophen: more harm than good for chickenpox? J Pediatr. 1989 Jun;114(6):1045-8. doi: 10.1016/ s0022-3476(89)80461-5. PMID: 2656959.
(4) Graham NM, Burrell CJ, Douglas RM, Debelle P, Davies L. Adverse effects of aspirin, acetaminophen, and ibuprofen on immune function, viral shedding, and clinical status in rhinovirus-infected volunteers. J Infect Dis. 1990 Dec;162(6):1277-82. doi: 10.1093/infdis/162.6.1277. PMID: 2172402.
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