L’énurésie, ou plus simplement pipi au lit, touche encore de nombreux enfants après l’âge de 5 ans. Bien qu’elle soit souvent transitoire et bénigne, elle peut affecter la confiance en soi et le bien-être de l’enfant. Dans cet article, j’explore les solutions naturelles efficaces – en aromathérapie, phytothérapie et homéopathie – pour accompagner votre enfant avec douceur et sérénité.
Qu’est-ce que l’énurésie et pourquoi ne pas paniquer si votre enfant fait pipi au lit ?
L’énurésie correspond à une miction involontaire pendant le sommeil, au-delà de l’âge où l’enfant est normalement propre la nuit (en général après 5 ans). Elle touche environ 10 % des enfants à 7 ans et diminue progressivement avec l’âge. (1)
Dans la majorité des cas, il s’agit d’un retard de maturation du contrôle vésical, sans cause médicale grave.
Il est essentiel de rassurer votre enfant et de ne pas le culpabiliser : ce n’est pas de la paresse ni un manque de volonté.
Le sommeil profond, une petite capacité vésicale, des antécédents familiaux ou encore des épisodes de stress (déménagement, naissance d’un petit frère ou sœur, séparation des parents) peuvent jouer un rôle.
Si l’énurésie persiste ou apparaît soudainement après plusieurs mois de nuits sèches, un bilan médical est recommandé pour écarter toute cause organique (infection urinaire, diabète, troubles neurologiques).
Plusieurs solutions naturelles à tester en cas d’énurésie
Avant d’envisager des remèdes naturels, il est utile d’instaurer quelques habitudes simples : limiter les boissons après le dîner, inciter l’enfant à aller aux toilettes juste avant le coucher, éviter les boissons excitantes comme le cola ou le thé, et privilégier une heure de coucher régulière.
Si ces mesures ne suffisent pas, certaines approches comme la kinésithérapie périnéale, l’ostéopathie ou la psychothérapie peuvent être proposées par le pédiatre, selon l’origine du trouble.
En complément, il est possible d’avoir recours à l’aromathérapie ou à la phytothérapie, ainsi qu’à un remède en homéopathie qui peut être pris en complément d’une des ce deux thérapeutiques.
Aromathérapie : agir sur la détente et le tonus vésical

L’aromathérapeute Elske Miles propose plusieurs protocoles aux huiles essentielles pour les enfants de 5 à 7 ans souffrant d’énurésie :
Protocole 1
- Le matin : 1 goutte d’huile essentielle (HE) de laurier noble + 2 gouttes d’huile végétale d’amande douce, à appliquer sur le bas-ventre.
- Le soir : 1 goutte d’HE de lavande vraie + 2 gouttes d’huile végétale d’amande douce, à appliquer sur le plexus solaire.
Protocole 2 (en complément)
- 2 gouttes d’huile essentielle de cyprès toujours vert + 4 gouttes d’huile végétale d’amande douce, à appliquer dans le bas du dos au coucher, pendant 7 à 10 jours.
Pour les enfants plus grands (dès 10 ans), il est important d’explorer la dimension psycho-émotionnelle de l’énurésie. Dans ces cas, la réflexologie plantaire, pratiquée par un professionnel formé, peut apporter un réel soutien.
Dans leur livre “Aromaenfants”, les docteurs Minker et Couic-Marinier proposent plusieurs mélanges pour réduire l’envie de faire pipi la nuit, avec des posologies et des huiles essentielles adaptées selon l’âge de l’enfant :
- Dès 30 mois : hydrolat aromatique de néroli bigarade + hydrolat de cyprès toujours vert (mélangés à parts égales), 1 cuillère à café diluée dans un demi-verre d’eau le matin, et légèrement diluée le soir avant le dîner, en cure d’1 à 2 mois.
- Dès 6 ans : 30 gouttes d’huile essentielle de camomille noble + 30 gouttes d’huile essentielle de cyprès toujours vert, mélangées dans un flacon de 5 ml. Appliquer 2 gouttes sur le plexus solaire 30 min avant le coucher pendant 1 semaine.
Précautions : toujours tester la tolérance cutanée avant usage et demander l’avis d’un professionnel, surtout chez les jeunes enfants.
Phytothérapie : renforcer naturellement la vessie et apaiser l’énurésie
La phytothérapie offre plusieurs pistes intéressantes pour accompagner les enfants sujets à l’énurésie, notamment grâce à des plantes aux propriétés astringentes, tonifiantes ou apaisantes.
Bien qu’elles ne remplacent pas une approche globale incluant un suivi médical, elles peuvent constituer un complément précieux.
L’aigremoine (Agrimonia eupatoria) : la plante astringente de référence

Traditionnellement utilisée pour traiter l’incontinence urinaire nocturne, l’aigremoine contient des tanins aux propriétés astringentes qui aident à renforcer les tissus et à limiter les fuites urinaires.
Utilisation conseillée : infusion de feuilles d’aigremoine (laisser infuser 10 minutes), à raison de 2 à 3 tasses par jour. La durée de la cure doit être déterminée avec un professionnel de santé.
La prêle des champs (Equisetum arvense) : tonifier la vessie
Riche en silice, la prêle est conseillée pour améliorer le tonus vésical, notamment chez les enfants chétifs ou fatigués.
Utilisation : infusion (2 à 4 g de plante sèche pour 150 ml d’eau bouillante, infusée 10 minutes), 1 à 2 tasses par jour.
Le millepertuis (Hypericum perforatum) : apaiser le système nerveux
Chez certains enfants, l’énurésie est aggravée par un sommeil trop profond ou une anxiété latente. Le millepertuis, grâce à son action régulatrice sur le système nerveux, peut contribuer à rééquilibrer ces facteurs.
Utilisation : plutôt en extrait sec ou en macérat glycériné de bourgeons, sous supervision médicale, en raison de ses nombreuses interactions médicamenteuses.
La busserole (Arctostaphylos uva-ursi) : prévention des infections urinaires
Dans les énurésies associées à des cystites récidivantes, la busserole peut être un soutien efficace grâce à son action antiseptique sur les voies urinaires.
Utilisation : décoction (1 cuillère à soupe de feuilles séchées dans 150 ml d’eau, bouillie 10 minutes).
Précautions : ne pas utiliser sur de longues périodes et éviter chez l’enfant de moins de 12 ans sans avis médical.
La camomille romaine (Chamaemelum nobile) : détente et sommeil réparateur
Connue pour ses effets calmants et antispasmodiques, la camomille romaine aide à apaiser les enfants anxieux ou agités et favorise un sommeil plus équilibré, limitant ainsi les risques d’accidents nocturnes.
Utilisation : infusion après le dîner.
Exemples de produits à base de plantes vendus en pharmacie pour l’énurésie
Certaines formulations associent plusieurs de ces plantes et sont adaptées aux enfants :
- CystiCure® Junior (Nutergia) : busserole, canneberge et prêle, pour le soutien des voies urinaires.£
- Enurydose® (Pediakid) : prêle, camomille et magnésium, pour renforcer le tonus vésical et améliorer les réveils nocturnes.
- Sirop de prêle et camomille (Weleda®) : pour favoriser la relaxation et le soutien urinaire chez l’enfant.
Comme pour tout traitement naturel, il est important de demander l’avis du pédiatre ou d’un phytothérapeute afin d’adapter les doses et la durée de la cure à l’âge et à la constitution de l’enfant.
Homéopathie : personnaliser le traitement en fonction du profil

L’homéopathie est aussi une solution intéressante, et complémentaire d’un remède bien choisi en phytothérapie ou aromathérapie, car cette thérapeutique accorde une grande importante à la dimension émotionnelle de l’énurésie.
Parmi les nombreux remèdes auxquels il est possible d’avoir recours, le docteur Debbabi, pédiatre-homéopathe, évoque dans son livre « Soigner autrement » :
Belladonna 9CH : 3 granules au coucher. L’enfant dort trop profondément. Cauchemars dans le premier sommeil. Pipi au lit même pendant la sieste. Sueurs de la tête en dormant.
Choralum 9CH : le sommeil est profond et l’enfant urine en fin de nuit.
Thuya 15CH à 30CH une dose : transpiration profuse et odorante. Suites de vaccination.
Kreosotum 15 – 30CH : l’enfant rêve qu’il fait pipi au lit. Érythèmes fessiers érosifs ; le siège est toujours irrité. Caries dentaires précoces. Urine dans le premier sommeil.
Lac caninum 15 – 30CH : remède des énurésies tardives, parfois jusqu’à l’adolescence. Rêve qu’il fait pipi. Manque de confiance en soi. L’enfant pense qu’il est nul.
Lycopodium 15 – 30CH : enfant autoritaire, têtu, qui veut être grand mais manque de confiance en lui.
Sepia 9CH le soir : enfant frileux, introverti, méticuleux et constipé. Très sensible aux odeurs.
Sulfur 15CH : enfant “Je-m’en-foutiste”, sale, débraillé, paresseux, joueur et frondeur. Désir de sucre et de gras. Ne veut pas apprendre car il sait tout !
Benzoïcum acidum 9CH : les urines ont une forte odeur (de cheval) qui envahit la pièce. Urine dans le premier sommeil. Enfant qui ne supporte pas que tout ne soit pas parfait.
Causticum 15CH une dose : peur qu’un malheur imminent survienne (l’épée de Damoclès). Peurs multiples, notamment des chiens.
Cina 9CH : enfant sujet aux vers intestinaux. Agité, grince des dents, aggravation à la pleine lune.
Phosphoricum acidum 15CH, une dose : enfant fatigué, maigre. Suites de chagrin, deuil, déménagement.
Cactus grandiflorus 9CH : enfant timide qui ne supporte pas d’être regardé et réussit parfaitement quand il n’est pas observé. Urine au petit matin.
Zincum metallicum 15CH, une dose : enfant peureux par rapport à l’autorité (peur du gendarme). Agitation des membres inférieurs. Somnambulisme. Urine au petit matin.
Énurésie secondaire (après avoir été propre) ou accidentelle : après avoir éliminé une cause organique, choisir parmi les remèdes suivants :
Argentum metallicum 15CH, une dose : suite de changement brusque (divorce des parents, déménagement).
– Gelsemium 15CH : trac avant une épreuve.
De nombreux autres remèdes peuvent être proposés selon le contexte émotionnel ou physique (Thuya, Lycopodium, Sulfur, Sepia, Zincum metallicum…).
Consultez un médecin homéopathe pour obtenir le traitement le plus approprié en fonction du terrain homéopathique et des problématiques de votre enfant.
Quand consulter en cas d’énurésie ?
Si l’énurésie persiste au-delà de 8-9 ans, s’aggrave ou apparaît brutalement après une période de propreté, il est recommandé de consulter un médecin. Une prise en charge précoce permet d’éviter l’installation de complexes ou d’une souffrance psychologique.
Conclusion : patience, bienveillance et accompagnement global
L’énurésie n’est pas une fatalité. Dans la majorité des cas, elle disparaît spontanément avec la croissance. En combinant écoute, soutien émotionnel, habitudes quotidiennes adaptées et recours à des solutions naturelles validées, il est possible de traverser cette étape en douceur, tout en aidant votre enfant à préserver sa confiance en lui.
Et vous ? Est-ce que votre enfant fait pipi au lit ? Quelles solutions naturelles ou prise en charge vous ont été conseillées pour son énurésie ? Partagez votre expérience avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous !
Anne-Laure Wright
Sources utilisées pour cet article sur les solutions naturelles en cas d’énurésie
- Yeung CK, Sreedhar B, Sihoe JD, Sit FK, Lau J. Differences in characteristics of nocturnal enuresis between children and adolescents: a critical appraisal from a large epidemiological study. BJU Int. 2006 May;97(5):1069-73. doi: 10.1111/j.1464-410X.2006.06074.x. PMID: 16643494.
- National Clinical Guideline Centre (UK). Nocturnal Enuresis: The Management of Bedwetting in Children and Young People. London: Royal College of Physicians (UK); 2010. PMID: 22031959.
- Motaharifard M S, Effatpanah M, Nejatbakhsh F. Nocturnal Enuresis in Children and
- Sharifi H, Minaie MB, Qasemzadeh MJ, Ataei N, Gharehbeglou M, Heydari M. Topical use of Matricaria recutita L (Chamomile) Oil in the Treatment of Monosymptomatic Enuresis in Children: A Double-Blind Randomized Controlled Trial. J Evid Based Complementary Altern Med. 2017 Jan;22(1):12-17. doi: 10.1177/2156587215608989. Epub 2015 Sep 30. PMID: 26427789; PMCID: PMC5871195.
- Dr Françoise Couic-Marinier, Dr Carole Minker, Aromaenfants, Editions Terre Vivante, 2024.
- Dr Anne Samouel Debbabi, Prendre soin au naturel, Editions la Belle Terre, 2020.
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