Comment protéger nos enfants des pesticides, métaux lourds et toxines environnementales ? Le Dr Anju Usman, médecin environnementaliste reconnue, a mis au point un protocole innovant de détoxification douce et adaptée aux enfants. Présenté lors d’un grand congrès de pédiatrie aux États-Unis en 2023, ce protocole suscite un réel espoir pour les parents inquiets de l’impact des polluants chimiques et des métaux lourds sur la santé et le développement de leurs enfants.
Je suis sûre que vous êtes de bons parents et que vous faites tout ce que vous pouvez pour protéger vos enfants des polluants, perturbateurs endocriniens et métaux lourds
Chez vous les produits dangereux sont hors de portée des enfants. Vous achetez des aliments sains, autant que votre budget vous le permet. Vous filtrez l’eau. Vous boycottez Temu, Shein, et tous ces sites chinois qui vendent des produits dangereux, non contrôlés, et remplis de produits chimiques nocifs. Vous aérez régulièrement votre maison pour renouveler l’air. Vous avez jeté vos poêles en teflon…
Et pourtant, une menace chimique reste incontrôlable
Quels que soient vos efforts. Des polluants que vous ne voyez pas, que vous ne sentez pas, menacent chaque jour la santé de vos enfants.
Des particules dangereuses se cachent dans les aliments que vous leur servez. Selon l’EFSA, l’Agence européenne de sécurité des aliments, 97 % des denrées alimentaires contiennent des résidus de pesticides. (1)
L’eau qu’ils boivent, même filtrée, n’est pas épargnée. Les micropolluants (parabens, HAP, perfluorés, phtalates, résidus de médicaments) et les composés organiques volatils (COV) présents dans l’eau du robinet et dans les bouteilles peuvent provoquer des troubles de la reproduction et du développement. (2)
Ces polluants se dissimulent aussi dans vos meubles, dans les textiles, jusque dans la poussière de votre maison.
Et si vous sortez prendre l’air pour échapper à cette pollution intérieure ? Raté. Presque partout en France, nos enfants respirent chaque jour un pesticide classé cancérigène : le Folpel, best-seller du géant allemand Bayer. (3)
Et après cette balade, l’heure du goûter ? Le pain et le chocolat, même bio, contiennent du cadmium, un métal lourd toxique qui s’accumule dans l’organisme et augmente le risque de maladies cardiovasculaires et de cancers. (4)
Chaque jour, quoi qu’on fasse, nos enfants sont exposés à près 130 polluants chimiques. (5) Et ce sont leurs cerveaux et leurs corps en plein développement qui en paient le prix fort. Cancers, malformations à la naissance, troubles hormonaux, retards de croissance, troubles neurodéveloppementaux… L’exposition à ces substances toxiques menace l’état de santé de nos enfants.
De nombreux scientifiques et professionnels de santé du monde entier tirent la sonnette d’alarme depuis de nombreuses années face à l’explosion de maladies dûes aux produits chimiques. En France, depuis 20 ans, les cancers pédiatriques ont augmenté de 1% chaque année. Ca représente 2500 enfants lourdement malades en plus chaque année à cause des produits chimiques. (6)
C’est une progression très inquiétante. Glaçante même. Mais ce n’est rien comparé à l’explosion des cas de troubles du neuro-développement chez les enfants. Un sujet auquel je suis particulièrement sensible depuis qu’on a diagnostiqué un TDAH à l’un de mes enfants. Alors j’ai creusé un peu et voici ce que j’ai trouvé…
L’explosion des TSA et des TDAH est directement liée à l’exposition aux produits chimiques
Aux Etats-Unis, la progression de l’autisme est fulgurante. Selon le CDC (Centre de contrôle et de prévention des maladies), un enfant sur 59 est touché par un trouble du spectre autistique. (7) Contre un enfant sur 100 il y a 10 ans.
Même constat en France où 8000 enfants sont diagnostiqués autistes tous les ans, soit environ une naissance sur 100. (8) Un taux qui aurait triplé en 10 ans.
Comment expliquer cette tendance à la hausse ? Un meilleur diagnostic, bien-sûr. Mais pas seulement. Selon l’Endocrine Society, une organisation qui regroupe 17 000 scientifiques du monde entier, 12 produits chimiques ont été identifiés comme directement responsables de l’autisme, des troubles de l’attention et des troubles du développement neurologique chez les enfants. (9)
Parmi les produits pointés du doigt : le chlorpyrifos. Vous n’en avez jamais entendu parler ? Moi non plus avant aujourd’hui. Pourtant 26 études scientifiques ont prouvé ses effets négatifs sur le cerveau des enfants au cours de ces 20 dernières années. (10)
Selon l’ONG Générations futures, « l’exposition au chlorpyrifos, même à faible dose, est dangereuse et a été associée à des troubles du développement neurologique chez les enfants, tels qu’un risque accru d’autisme, une perte de mémoire de travail, un trouble de l’attention ou une hyperactivité et une diminution du QI. Les enfants sont particulièrement à risque car leur cerveau est encore en développement ». (11)
Interdit en Europe depuis 2020, le chlorpyrifos est toujours présent dans l’immense majorité des produits alimentaires importés. Impossible donc, d’y échapper…
Est-il vain de vouloir protéger nos enfants des métaux lourds et des produits chimiques dangereux ?
Très honnêtement, il y a de quoi se décourager. Quoi qu’on fasse, on est mal protégés par nos autorités. Moi qui suis d’un tempérament optimiste, j’ai beaucoup de mal à ne pas angoisser et culpabiliser pour l’avenir de mes 3 enfants devant une telle menace pour leur santé.
Pourtant on se doit, pour leur avenir, de faire tout ce qu’on peut, même des tous petits gestes, pour alléger au maximum cette charge chimique. Et ça commence par un conseil que je vous donne tout le temps :
Simplifier au maximum nos modes de vie. Avec le moins de plastiques, de produits transformés et de médicaments possible.
Si vous avez besoin de « marches à suivre » plus précises, le site d’informations C durable propose des fiches pratiques très bien faites pour limiter au maximum l’exposition des enfants aux produits nocifs. Ces gestes ne demandent pas de vous mettre la pression pour tout révolutionner.
Seulement de revenir à l’essentiel en vous simplifiant la vie.
Car si on ne peut pas les protéger de tout, on peut quand même alléger un peu la charge chimique quotidienne de nos enfants pour protéger leur santé et leur offrir un avenir plus serein.
Pour cela, plusieurs médecins attentifs et concernés par leurs ravages sur nos enfants ont fait des recherches et commencent tout juste à proposer des protocoles adaptés à leur organisme en développement.
Le Dr Usman ouvre une voie d’espoir pour la santé de nos enfants
C’est le cas du docteur Anju Usman, médecin environnementaliste et spécialiste des enfants atteints de troubles du neurodéveloppement, qui a mis au point un protocole concret pour détoxifier les enfants des métaux lourds et des toxines environnementales. (12)
Les travaux du docteur Usman se basent sur les analyses de l’Environmental Working Group qui ont révélé plus de 200 substances toxiques dans le sang de cordon de nouveaux-nés : plomb, mercure, phtalates, etc. (13)
Ces poisons sont transmis directement par les mères au cours de la grossesse (amalgames dentaires, plastiques, cosmétiques) et des expositions précoces (eau, air, vaccins, alimentation industrielle).
La Dr Usman est catégorique : « Nos enfants ne naissent plus vierges de toute pollution.«
1. Quand et pourquoi envisager une détoxifcation pour un enfant ?
Mais malgré ce constat alarmant, la médecin précise que tous les enfants n’ont pas besoin d’une détoxification.
Elle recommande de l’envisager lorsqu’un enfant présente certains signes : des troubles du comportement comme l’hyperactivité, l’autisme, le TDAH, l’irritabilité, des allergies, de l’asthme, des maladies auto-immunes, une fatigue chronique, des troubles digestifs ou des infections à répétition.
Dans ces cas précis, une détoxification peut être envisagée avec douceur et dans la durée.
2. Evaluer la charge toxique de votre enfant avec des tests en laboratoire
Pour mesurer la charge toxique de votre enfant, certains tests peuvent être réalisés en laboratoire et sous supervision médicale. L’analyse des cheveux permet d’observer les métaux excrétés sur une période de trois mois, l’analyse d’urine aléatoire renseigne sur les métaux circulants, et le test provoqué avec des agents chélateurs comme le DMSA ou l’EDTA permet de voir les métaux stockés dans l’organisme.
La Dr Usman insiste sur ce point : une chélation ne doit jamais être entreprise sur un enfant sans accompagnement médical.
3. »Garbage in, garbage out » ou comment assainir l’environnement de votre enfant
Avant de chercher à éliminer les toxines, le Dr Usman insiste sur une règle d’or qu’elle appelle “Garbage in, garbage out”. L’eau doit être filtrée, l’air purifié, les produits ménagers non toxiques… L’alimentation, quant à elle, doit être biologique et riche en légumes soufrés tels que les brocolis, les artichauts et les asperges.
Le brocoli, par exemple, est riche en glucoraphanine, qui active les enzymes chargées de neutraliser les substances toxiques et carcinogènes. Ses effets sur la détoxification ont été démontrés au travers d’une étude clinique publiée en 2023. (15)
4. Soutenir l’activité des émonctoires

Une fois ce cadre mis en place, il devient possible de soutenir les émonctoires, ces organes chargés d’éliminer les toxines. L’activité du foie peut être soutenue avec des extraits de plantes comme l’artichaut, le radis noir, la fumeterre ou le chardon-marie.
Pour les enfants, on privilégie des extraits non alcoolisés comme les macérats glycérinés que l’on trouve en pharmacie. Ce sont des extraits de plantes très poussés, appelés extraits phyto-standardisés (EPS) qui vont renforcer le travail de la cellule hépatique et soutenir l’activité au niveau biliaire. Il est conseillé les utiliser à raison d’un millilitre par 10kg de poids et par jour.
5. Le rôle clé du glutathion
L’une des pierres angulaires de ce protocole est la restauration du glutathion, surnommé le « maître antioxydant », qui joue un rôle crucial dans la détoxification et la santé cellulaire.
Des études ont par exemple montré que 70% des enfants qui présentent un trouble du spectre autistique étaient carencés en glutathion. (16, 17)
Pour le restaurer, le Dr Usman conseille le folinate, la méthyl B12, le DMG (diméthylglycine) et les acides aminés soufrés, des substances disponibles sous forme de compléments alimentaires, qui favorisent la production de glutathion.
6. Les compléments doux qui favorisent l’élimination des substances toxiques

Viennent ensuite les aides naturelles pour soutenir l’élimination. Parmi les compléments les plus doux et adaptés aux enfants, on retrouve :
– La chlorelle et la spiruline d’origine française et issues de l’agriculture biologique sont idéales pour capter les métaux lourds dans l’intestin.
– L’acide malique, une molécule naturellement présente dans les fruits qui aide à nettoyer le foie et la vésicule biliaire. Un complément formulé pour les enfants dès 4 ans est commercialisé par le laboratoire Dietworld.
– La pectine d’agrumes, un complément naturel breveté dérivé d’écorces d’agrumes qui offre une détox globale bien tolérée chez les enfants à partir de 6 ans.
– Dans les cas d’exposition aux moisissures ou aux mycotoxines, le charbon actif et l’argile verte peuvent être d’un précieux soutien.
– Enfin, l’eau de silice est réputée pour aider à l’élimination de l’aluminium.
7. En cas de constipation : on arrête tout !
Un point crucial est la gestion du transit. Si l’enfant est constipé, la détoxification devient dangereuse, car les toxines risquent de recirculer dans l’organisme. Il faut donc traiter ce problème en priorité, par l’hydratation, le magnésium et les fibres.
Sa conclusion est limpide : la détoxification des enfants ne doit jamais être faite dans l’urgence ni dans la peur et sans accompagnement avec un professionnel de santé. Tout commence par la création d’un environnement sûr, le soutien des organes d’élimination et l’adoption d’un rythme naturel.
Je m’arrête là sur ce sujet. La détoxification est un sujet vaste, complexe, et qui ne doit surtout pas être entrepris sans accompagnement. Elle demande un accompagnement médical sérieux et personnalisé, car chaque enfant est unique et réagit différemment.
Mais l’approche du Dr Usman ouvre une piste précieuse : elle montre qu’il existe des solutions, des leviers, des moyens d’alléger le poids de tous ces polluants qui intoxiquent nos enfants.
Cela nous rappelle que, même face à l’ampleur du problème, nous ne sommes pas totalement démunis.
Même face à l’ampleur du problème, nous ne sommes pas totalement démunis. En s’informant, en choisissant mieux, en s’entourant de professionnels de santé ouverts et compétents, nous pouvons agir pour protéger la santé et l’avenir de nos enfants.
Et vous, quel est votre avis sur l’impact des produits chimiques et des métaux lourds sur la santé des enfants ? Avez-vous déjà envisagé ou essayé des méthodes de détoxification ou de chélation douce pour vos enfants ? Quels obstacles ou inquiétudes rencontrez-vous face à ce sujet ? Partagez votre expérience avec la communauté des naturelles mamans et vos questions dans les commentaires ci-dessous !
Anne-Laure Wright
Sources utilisées pour cet article sur le protocole du Docteur Anju Usman
(1) Autorité européenne de sécurité des aliments, Résidus de pesticides dans les aliments : quelle est la situation dans l’UE ?, 14 mai 2025.
(2) Lana E, Loubet A, De l’invisibilité à la mise à l’agenda : l’émergence du problème des micropolluants dans l’eau, en France. Sciences Eaux & Territoires, (44), article 7979, 2024.
(4) https://www.quechoisir.org/actualite-cadmium-dans-le-chocolat-une-contamination-bien-reelle-n167992/
(6) Résumé de l’expertise collective Pesticides et santé – Nouvelles données, 2021.
(8) https://www.autismeinfoservice.fr/adapter/essentiel/chiffres-statistiques
(9) Endocrine Society, IPEN, Introduction to endocrine disrupting chemicals (EDCs), A guide for public interest organizations and policy-makers, December 2014. See chapter 5, a), ii, pp. 40-44.
(10) Jeanne Etiemble, Sylvaine Cordier, Multi-polluants chimiques et neurodéveloppement de l’enfant, Environnement, Risques & Santé, 2022.
(11) https://www.generations-futures.fr/actualites/victoire-chlorpyrifos/
(13) https://cdn.shopify.com/s/files/1/0690/8277/5819/files/Dr._Anju_Usman_Transcript.pdf?v=1744525791
(15) https://aces.illinois.edu/news/new-grant-optimize-gut-microbes-boost-health-benefits-broccoli
(16) Ghanizadeh A, Akhondzadeh S, Hormozi M, Makarem A, Abotorabi-Zarchi M, Firoozabadi A. Glutathione-related factors and oxidative stress in autism, a review. Curr Med Chem, 2012.
(17) Maher P. Methylglyoxal, Advanced glycation end products and autism: is there a connection? Med Hypotheses, 2012.
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