Donner de la vitamine D à votre enfant, vous le savez certainement, c’est excellent pour sa croissance et son immunité. Mais ça peut aussi être un vrai casse-tête quand on en sait pas vraiment comment et quand en donner ! Certains disent qu’il faut en donner toute l’année. D’autres qu’une exposition au soleil l’été permet de se supplémenter uniquement de septembre à mai. Comment savoir à qui se fier ? Et surtout, quelle est la forme et la posologie la plus adaptée aux bébés et aux enfants ? Dans cet article, on fait le point sur les dernières recommandations, les études les plus fiables sur les bienfaits de la vitamine D pour les enfants et les produits fiables à privilégier.
Infos importantes sur la vitamine D pour les enfants
Pourquoi c’est si important de donner de la vitamine D aux enfants dès la rentrée ?
Pour deux raisons importantes, que je vais vous expliquer.
1. Le manque d’ensoleillement provoque une carence en vitamine D
Chaque année, de septembre à mai, la quantité d’ensoleillement est trop faible pour permettre à notre organisme de produire naturellement de la vitamine D en quantité suffisante.
Cette vitamine, souvent surnommée « l’hormone du soleil », est fabriquée lorsque la peau est exposée aux rayons UVB. Sans exposition solaire directe et suffisante, la synthèse naturelle de vitamine D s’arrête presque totalement.
Résultat : tout au long de l’hiver, nos réserves de vitamine D s’épuisent progressivement, entraînant une carence chronique.
Ce déficit se poursuit jusqu’au printemps. Ce n’est généralement qu’à partir de mai, lorsque les jours s’allongent et que le soleil devient plus fort, que le corps peut reconstituer ses stocks de vitamine D grâce à une exposition adéquate.
Cette situation est particulièrement problématique pour les enfants, dont la croissance et le système immunitaire dépendent fortement d’un apport optimal en vitamine D.
2. La vitamine D, un rôle clé pour renforcer l’immunité et prévenir les infections respiratoires
La vitamine D est bien plus qu’une simple vitamine : elle agit comme une hormone régulatrice du système immunitaire. Elle favorise la production de peptides antimicrobiens (AMP), qui sont de véritables antibiotiques naturels produits par notre organisme. Ces peptides aident à neutraliser les bactéries et les virus responsables d’infections hivernales comme les rhumes, otites, bronchites ou grippes.
La vitamine D contribue également à prévenir les dérèglements du système immunitaire, en évitant les réactions excessives telles que les « orages de cytokines », des phénomènes inflammatoires sévères pouvant aggraver certaines infections.
De nombreuses études scientifiques ont montré que des niveaux optimaux de vitamine D réduisent significativement le risque d’infections respiratoires (1), en particulier pendant l’automne et l’hiver, périodes où les virus et les bactéries sont les plus actifs.
La vitamine D est indispensable à la croissance et à l’immunité

La vitamine D pour les enfants est cruciale pour l’absorption du calcium et du phosphore, minéraux indispensables à la solidité des os et des dents. Chez l’enfant, elle joue un rôle majeur dans la croissance et la minéralisation osseuse. Mais ses effets ne s’arrêtent pas là. La vitamine D soutient également le système immunitaire et la santé musculaire.
Des études confirment l’importance d’un bon apport en vitamine D pour les enfants et les bébés
De nombreuses recherches scientifiques démontrent l’impact positif d’un apport suffisant en vitamine D chez les enfants.
Une étude menée au Japon a par exemple montré que la supplémentation en vitamine D réduisait significativement la grippe saisonnière : seuls 10,8 % des enfants supplémentés ont contracté la grippe A, contre 18,6 % dans le groupe placebo. (2)
Plusieurs petites études ont aussi montré une réduction des crises d’asthme chez les enfants carencés qui étaient supplémentés en vitamine D. (3) Si votre enfant est asthmatique, il peut être intéressant de vérifier son taux de vitamine D par une prise de sang et d’envisager une supplémentation plus importante s’il est carencé, en concertation avec le pédiatre ou l’allergologue. La supplémentation doit respecter les doses recommandées et faire l’objet d’un suivi médical. En aucun cas elle ne remplace les traitements de fond prescrits pour l’asthme.
En 2013, une étude clinique importante (4) a évalué l’effet d’une supplémentation régulière en vitamine D pour les enfants sujets aux otites moyennes aiguës à répétition. Cette étude, réalisée sur plusieurs centaines d’enfants, a montré que ceux qui recevaient une dose quotidienne adéquate de vitamine D avaient significativement moins d’épisodes d’otites au cours de l’hiver, comparativement au groupe qui ne recevait pas de supplémentation. Les résultats suggèrent que la vitamine D joue un rôle protecteur en stimulant la production de peptides antimicrobiens naturels, comme la cathelicidine, et en réduisant la récurrence des infections bactériennes et virales responsables des otites.
Une autre étude publiée en 2016 (5) renforcé ces conclusions. Les chercheurs ont observé que le taux sanguin de vitamine D était directement corrélé à la fréquence et à la gravité des otites chez les enfants. Les participants dont le taux de vitamine D était inférieur à 50 nmol/L avaient un risque nettement plus élevé de souffrir d’otites sévères ou répétitives, nécessitant parfois des traitements plus lourds comme des antibiotiques sur de longues périodes ou même la pose de drains transtympaniques (yoyos).
Ces résultats s’expliquent par le rôle de la vitamine D dans la régulation de l’inflammation au niveau de l’oreille moyenne. Une carence en vitamine D compromet la capacité de l’organisme à contrôler la prolifération de certaines bactéries pathogènes comme Streptococcus pneumoniae, principale cause d’otite. La vitamine D, en favorisant une réponse immunitaire équilibrée, réduit l’intensité de l’infection et favorise une guérison plus rapide.
Ces résultats confirment le rôle central de la vitamine D dans le bon fonctionnement du système immunitaire des enfants.
80 % de la population française carencée en vitamine D
En France, environ 80 % de la population présente une carence en vitamine D. Cette situation s’explique par plusieurs facteurs : baisse de l’exposition au soleil en raison de la vie en intérieur, utilisation de crèmes solaires, vêtements couvrants et changements alimentaires. L’Académie de médecine recommande d’ailleurs d’augmenter les apports journaliers pour compenser ce déficit.
Pour les nourrissons et les jeunes enfants, la situation est particulièrement critique. Une carence en vitamine D peut entraîner le rachitisme, des déformations osseuses, un retard de croissance, et même un risque accru de fractures à l’âge adulte. Elle est également associée à l’asthme et à une aggravation des symptômes respiratoires.
Recommandations officielles : de la vitamine D pour les enfants de 0 à 18 ans

Chez les bébés jusqu’à 18-24 mois, l’exposition directe au soleil étant à proscrire et l’alimentation insuffisante pour couvrir les besoins, une supplémentation est indispensable.
Selon l’ANSES (avril 2021), il faut donner chaque jour à votre enfant :
- Bébés de 0 à 2 ans (avec allaitement ou lait infantile) : 400 à 800 UI/jour.
- Enfants en bonne santé de 2 à 18 ans : 400 à 800 UI/jour.
- Enfants avec facteurs de risque (peau foncée, obésité, régime vegan ou végétarien, faible exposition solaire, etc.) : 800 à 1600 UI/jour. Ces doses doivent être adaptées selon la couleur de peau de l’enfant, car une peau foncée synthétise moins bien la vitamine D au soleil.
Quels aliments contiennent de la Vitamine D ?
L’alimentation seule ne suffit pas à couvrir les besoins. Les sources naturelles de vitamine D sont surtout les petits poissons gras, le jaune d’oeuf et l’huile de foie de morue. Le chocolat noir en contient un peu, mais en quantité très limitée. La plupart des fruits et légumes en apportent des traces, insuffisantes pour corriger une carence.
Pour les bébés allaités, la vitamine D passe très peu dans le lait maternel. Il est donc recommandé de supplémenter à la fois le bébé et sa maman. Une dose de 4000 UI/jour chez la maman permet d’assurer un passage suffisant dans son lait.
Prudence avec la vitamine D enrichie en fluor
Certains produits comme Zymaduo combinent vitamine D et fluor. Or, une supplémentation en fluor doit être soigneusement surveillée, car un excès peut provoquer une fluorose dentaire, caractérisée par l’apparition de taches blanches sur les dents.
L’OMS recommande de ne pas dépasser 0,3 mg/l de fluor dans l’eau utilisée pour les biberons. De plus, les enfants de moins de 6 ans ne doivent pas utiliser de dentifrice contenant plus de 50 mg de fluor pour 100 g, car ils avalent souvent une partie du produit.
Une polémique sur la vitamine D3
En 2020, la vitamine D3 a été provisoirement inscrite dans une liste de perturbateurs endocriniens, en raison de son utilisation à haute dose dans l’industrie chimique pour la fabrication de rodenticides. Ces doses sont 300 fois supérieures à celles employées en médecine. Les experts rassurent donc les parents : aux doses prescrites, la vitamine D3 ne présente aucun danger.
Comment choisir une bonne vitamine D pour les enfants ?

En 2016, un nourrisson est décédé après une fausse-route lors de l’administration du produit Uvestérol D. Depuis, ce produit a été retiré du marché. Cet incident a mis en lumière l’importance de la qualité des excipients contenus dans les compléments.
Le ZymaD, par exemple, contient de l’huile d’olive raffinée, de l’essence d’orange douce, ainsi que des agents techniques comme les glycérides polyglycosylés.
Des alternatives plus naturelles existent :
- Pediakid Vitamine D3 : à base de lanoline (cire de laine de mouton), avec vitamine E naturelle comme antioxydant.
- D3 Biane (Pilèje) : d’origine végétale (lichen), dans une huile de colza vierge.
- Vitamine D3 « Les Gouttes du soleil » de Nateos : issue du lichen boréal, dans de l’huile d’olive bio
Si vous avez envie de creuser pour trouver d’autres références de produits, je vous conseille le classement des vitamines D du site Objectif bébé bio qui est très complet.
Pour une meilleure assimilation, il est préférable de donner la vitamine D tous les jours, plutôt que sous forme de dose mensuelle ou bimensuelle. Cette approche est plus physiologique et limite les risques de surdosage.
J’espère vous avoir convaincus que la vitamine D est un allié précieux pour la santé des enfants, et que vous pouvez commencer à leur en donner dès la rentrée quand l’exposition au soleil diminue. Une supplémentation adaptée et un choix judicieux du produit sont essentiels pour prévenir les carences et ainsi soutenir leur immunité et leur croissance.
Et vous ? Est-ce que vous donnez de la vitamine D à votre enfant ? Quel produit avez-vous choisi ? Qui vous l’a conseillé ? Partagez votre expérience sur la vitamine D pour les enfants avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous !
Anne-Laure Wright
Sources utilisées pour cet article sur la vitamine D pour les enfants
- Esposito, S., Lelii, M. Vitamin D and respiratory tract infections in childhood. BMC Infect Dis 15, 487 (2015). https://link.springer.com/article/10.1186/s12879-015-1196-1#citeas
- Urashima M. et al. (2010). Randomized trial of vitamin D supplementation to prevent seasonal influenza A in schoolchildren. American Journal of Clinical Nutrition, 91(5):1255-1260. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/20219962/
- Fedora K, Setyoningrum RA, Aina Q, Rosyidah LN, Ni’mah NL, Titiharja FF. Vitamin D supplementation decrease asthma exacerbations in children: a systematic review and meta-analysis of randomized controlled trials. Ann Med. 2024 Dec;56(1):2400313. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/39421966/11.
- Marchisio P. et al. (2013). Vitamin D supplementation reduces the risk of acute otitis media in otitis-prone children. The Pediatric Infectious Disease Journal, 32(10):1055-1060. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/23857379/
- Li W. et al. (2016). Serum vitamin D levels and the risk of acute otitis media in children. International Journal of Pediatric Otorhinolaryngology, 87:168-173. https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/27497460/
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