3 octobre 2025
Faut-il choisir d'avoir une péridurale ?

Effets secondaires de la péridurale : ce qu’on ne vous dit pas

La péridurale est pratiquée dans plus de 80% des accouchements en France. Elle est souvent proposée aux femmes enceintes comme une option sans risque, qui leur permet de vivre un accouchement plus confortable et plus serein. Mais savez-vous vraiment ce qu’elle implique, et quels sont ses effets indésirables ? Vous allez voir que la péridurale n’est pas sans conséquences, ni pour la mère, ni pour le bébé. Elle peut entraîner des effets indésirables immédiats ou différés, parfois graves, qui sont souvent minimisés ou occultés par le personnel médical. Elle peut aussi modifier le déroulement de l’accouchement, et avoir un impact sur le lien mère-enfant. Dans cet article, je vous parle des effets secondaires de la péridurale pour que vous ayez toutes les cartes en main afin de décider de la manière dont vous souhaitez donner naissance à votre bébé.

Plus de 80% des femmes demandent une péridurale pendant leur accouchement en France.

Si vous êtes enceinte, vous comprenez maintenant pourquoi toutes copines et collègues vous conseillent d’en prendre une.

Accoucher sous péridurale est devenu complètement normal, voire indispensable pour bien vivre son accouchement, alors que ça n’existait pas encore il y a quarante ans.

Avant d’aller plus loin, sachez que je ne suis pas du tout contre la péridurale.

Je pense qu’elle peut au contraire être d’un précieux secours au cours d’accouchement long ou en cas de complications.

Rejoins Naissance douce, la préparation à l'accouchement online de Naturelle Maman
Rejoignez le programme Naissance douce – la préparation à l’accouchement en ligne avec une sage-femme de Naturelle maman

Je n’écris pas cet article pour juger ou culpabiliser les mamans qui veulent une péridurale.

J’en ai demandé une au cours de mon très long et douloureux premier accouchement.

Après plus de 12h de contractions, j’étais épuisée et ca m’a vraiment soulagée et permis de dormir quelques heures.

Je suis convaincue que la péridurale peut être un vrai cadeau pendant un accouchement difficile et je soutiens toutes les mamans qui ont besoin d’en avoir une.

Mais une péridurale reste un acte médical qui n’est pas sans effets secondaires potentiels.

J’écris cet article pour que vous ayez la chance d’être mieux informée que je ne l’ai été pendant mes grossesses.

Pour que vous ayez toutes les cartes en main afin de décider de la manière dont vous souhaitez donner naissance à votre bébé.

Votre accouchement vous appartient, pas aux médecins. C’est à vous de le préparer et de tenter de le vivre comme vous le souhaitez.

Pour que vous puissiez faire les bons choix, j’ai listé dans cet article les effets secondaires et les risques de la péridurale dont on ne vous a peut-être pas encore parlé.

Effet indésirable n°1 : la pose d’une péridurale peut induire d’autres interventions médicales

Plusieurs études prouvent que la pose d’une péridurale peut provoquer une cascade d’interventions médicales, comme :

une augmentation de la fréquence d’utilisation de l’ocytocine de synthèse administrée en perfusion qui sert à déclencher ou à intensifier vos contractions

un ralentissement de la descente de votre bébé dans le bassin

un frein à sa rotation finale

une diminution de votre motivation et de votre capacité à expulser votre bébé

une deuxième phase du travail beaucoup plus longue (l’expulsion)

une augmentation du risque d’interventions médicales comme les forceps ou la ventouse

plus de risques de déchirure et d’épisiotomie

En choisissant d’accoucher sous péridurale, vous signez aussi pour une surveillance du rythme cardiaque de votre bébé en continu sous monitoring, la surveillance de votre pression artérielle toutes les heures et la pose d’un cathéter sur votre poignet.

Avec tout cet attirail, il va être beaucoup plus difficile de vous déplacer, alors que c’est la manière la plus efficace d’avoir un accouchement qui se passe bien.

De nombreuses femmes en travail se retrouvent obligées de rester allongées sur la table d’accouchement, sur le dos, l’une des pires positions pour accoucher car cela comprime votre bassin.

Pourtant, c’est grâce aux mouvements de votre bassin et aux pressions exercées par les structures et les muscles adjacents à l’utérus que le bébé peut descendre et s’engager.

Si vos muscles sont relâchés sous l’effet de la péridurale, la descente du bébé est ralentie et sa rotation finale peut être freinée voire bloquée.

De plus, quand la maman ne peut plus bouger et ne sent plus ni son périnée, ni ses contractions et que ses muscles sont moins toniques, le réflexe pour faire sortir le bébé est plus difficile.

Les femmes sont souvent contraintes à pousser en l’absence du réflexe, d’une sensation nette du périnée et d’une bonne coordination de leur motricité.

Tous ces facteurs mis ensemble font en sorte que l’expulsion est plus longue et les interventions pour faire sortir le bébé, lors de l’accouchement par voie basse, sont augmentées (forceps, ventouses et épisiotomies).

En gérant de façon naturelle la douleur de l’accouchement ou du moins, en retardant le moment de l’utilisation de la péridurale, vous augmentez vos chances de vivre un accouchement naturel, sécuritaire et satisfaisant pour vous.


Effet indésirable n°2 : la péridurale bloque la production d’hormones naturelles

La péridurale interfère également avec la fabrication par notre corps d’une cascade naturelle d’hormones très utiles pour la naissance. Pourtant, cette cascade là, on la veut et on en a besoin !

L’anesthésie péridurale va ralentir votre production d’hormones naturelles, comme l’ocytocine, qui aide votre utérus à se contracter.

A cause de ce phénomène, vous triplez vos chances de recevoir de l’ocytocine de synthèse, qui rend les contractions beaucoup plus intenses et fréquentes et qui ne permettent ni au bébé, ni à la maman de se reposer.

L’ocytocine de synthèse interfère aussi avec la production de votre corps d’endorphines, alors que ce sont des hormones proches de la morphine, que votre corps produit pour vous aider à supporter la douleur.


Effet indésirable n°3 : un risque plus important de césarienne

Pendant mes deux premières grossesses, ma plus grande peur était d’avoir une césarienne. Il faut dire que les médecins n’ont pas arrêté de me la proposer car ils estimaient que mes bébés seraient trop gros pour sortir par voie basse.

Si comme moi,  vous avez peur ou n’avez aucune envie d’une césarienne, soyez consciente que vous prenez un risque, car il a été prouvé que la péridurale double le risque de césarienne.

Certains partisans de la péridurale affirment que la péridurale est souvent liée à la césarienne mais qu’elle n’en est pas la cause. La principale cause de césarienne serait selon eux la disproportion entre la taille de la tête du bébé et du bassin de sa maman.

Pourtant, sauf dans des cas très rares, la nature est bien faite et la taille du bébé est adapté à celle de sa maman. Je suis bien placée pour l’affirmer puisque mon petit Joseph pesait 4kg700 et qu’il est né par voie basse alors que je fais 1m70 pour 55kg, ce qui n’est ni énorme ni immense.

Il a en revanche été prouvé qu’avec la pose d’une péridurale, les bébés sont quatre fois plus susceptibles d’être dans une position postérieure, qui rend l’accouchement plus difficile.

On parle de position postérieure lorsque votre bébé a la tête en bas et que sa colonne vertébrale fait face à la votre.

Dans une étude médicale, seulement 26% des mamans dont c’était le premier accouchement et 57% de celles qui avaient déjà un ou plusieurs enfants ont connu un accouchement vaginal spontané alors qu’elles avaient un bébé en position postérieure.


Effet indésirable n°4 : un accouchement plus long

Toujours selon des études médicales, l’anesthésie péridurale allonge la première étape du travail d’environ 30 minutes et le deuxième stade du travail (la poussée)  d’environ 2 à 3 heures (source). Je parle bien de trois heures de contractions douloureuses pour la maman sans péridurale, contre 5 à 6 heures pour la maman qui l’aura choisie…

Ce ralentissement de l’accouchement à cause de la péridurale est peut-être du au fait que la maman ne peut pas sentir la meilleure façon de pousser efficacement. La péridurale engourdit les muscles pelviens et le vagin, de sorte que le cerveau ne reçoit pas le message d’envoyer une vague d’ocytocine naturelle pour faire sortir votre bébé.

La péridurale bloque aussi votre production d’adrénaline, l’hormone de “combat”, qui est très importante car elle donne un énorme coup de pouce aux mamans en fin de travail en leur donnant une bonne dose d’énergie pour pousser très fort.

Une naissance sans péridurale ne signifie pas l’absence de gestion de la douleur.

Le corps d’une femme est fait pour produire naturellement ses propres anti-douleurs (endorphines) qui sont libérés en réponse à la douleur. De nombreuses femmes qui ont choisi de ne pas avoir de péridurale ont réussi à gérer la douleur de l’accouchement par des positions et mouvements adaptés à leur corps, de l’hypnose, des accouchements dans l’eau, des techniques de sophrologie…

La plupart des médecins ne comprennent pas cela. Beaucoup d’entre eux n’ont jamais assisté à un accouchement naturel, et ils pensent que la douleur doit être évitée à tout prix.

Effet indésirable n°5 : des conséquences possibles sur votre bébé comme des difficultés pour démarrer l’allaitement

Des études neurocomportementales ont révélé des changements dans la fonction neurologique et adaptative des nouveau-nés sous anesthésie péridurale.

Dans le cas de la plupart des agents anesthésiants, ces changements étaient mineurs et transitoires, et ne duraient que 24 à 48 heures, causant essentiellement une réactivité moindre et des difficultés de succion induisant une mise en place de l’allaitement plus longue.

Une étude menée par l’Université de Grenade en Espagne a montré que les bébés nés sous péridurale présentaient plus de risques de devoir être réanimés et ont plus de mal à démarrer l’allaitement.

Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont suivi plus de 2600 bébés nés entre 2010 et 2013 à l’hôpital San Juan de la Cruz de Ubeda (Jaen, Espagne).

Ils ont notamment constaté que les bébés nés sous péridurale présentaient des résultats légèrement inférieurs au test d’Agpar, un examen rapide effectué à la naissance de l’enfant pour évaluer son état de santé général.

Selon le Dr Ruiz Rodriguez, principal chercheur de cette étude, « Les effets indésirables décrits sur l’enfant découlent directement de l’action pharmacologique du médicament administré à la maman : soit du fait d’un transfert placentaire soit comme effet indirect secondaire, conséquence des bouleversements physiologiques que le médicament produit chez la mère, de la même façon que peuvent le faire les changements hormonaux ».

Effet indésirable n°6 : la péridurale peut provoquer de la fièvre

De nombreuses études ont prouvé qu’environ un quart des femmes ont de la fièvre au cours de leur travail après avoir choisi la péridurale (les chiffres varient de 2 à 46% selon les sources).

En revanche, le mécanisme est encore mal connu.

La possibilité d’une inflammation, notamment placentaire, serait la cause plus probable.

La fièvre est la majorité du temps sans gravité, mais elle peut entraîner plus d’examens et d’interventions pour la femme en travail et son bébé.

On ne sait pas comment éviter ou soigner cette fièvre, car on n’a pas assez de preuves sur ses effets et sur les traitements possibles. Il faut donc encore faire beaucoup de recherches sur ce sujet.

Ne vous méprenez pas : la péridurale peut parfois être d’une grande aide

J’espère que cet article vous aura éclairé et que j’aurais atteint mon objectif en vous montrant que la péridurale n’était pas votre seule option et qu’elle peut même parfois vous empêcher de vivre un accouchement naturel comme vous le souhaitiez.

J’espère surtout que je ne vous ai pas effrayées et que vous ne vous êtes pas senties jugées, car je ne suis pas contre la péridurale et je sais à quel point cela peut aider certaines femmes.

Certaines mamans qui ont eu un accouchement très long ont besoin d’une péridurale pour se reposer afin de rassembler les forces nécessaires à la poussée finale.

D’autres mamans en ont besoin pour dépasser la peur qu’elles ont d’accoucher.

Parfois, lorsque toutes les autres options sont épuisées, la péridurale peut réellement aider une maman à éviter une césarienne, ce qui est une très bonne chose. La péridurale peut aider à détendre la région pelvienne, qui peut aider le bébé à descendre dans le bassin.

Je souhaitais simplement que chaque maman qui souhaite une naissance la plus naturelle possible puisse être informée sur les risques et les bénéfices de la péridurale.

J’espère que vous pourrez ainsi faire un choix éclairé et adapté à votre personnalité et à ce que vous souhaitez pour votre bébé.

Et vous ? Qu’est-ce que votre médecin-anesthésiste vous a dit sur la péridurale ? Comment avez-vous vécu la naissance de votre enfant, avec ou sans péridurale ? Partagez votre expérience de l’accouchement avec la communauté des naturelles mamans !

Anne-Laure Wright

Préparez votre accouchement avec le programme Naissance douce

Vous êtes enceinte et vous souhaitez vivre un accouchement naturel, sans péridurale, sans intervention médicale inutile, sans violence obstétricale ? Vous voulez respecter votre corps, votre bébé, votre intuition ? Vous voulez vous sentir actrice de votre accouchement, et non pas spectatrice ? Rejoignez le programme Naissance douce pour vous préparer en ligne et à votre rythme avec une sage-femme qui accompagne les accouchements physiologiques. Découvrez la présentation du programme en cliquant sur l’image ci-dessous.

Rejoins Naissance douce, la préparation à l'accouchement online de Naturelle Maman
Rejoignez le programme Naissance douce – la préparation à l’accouchement en ligne avec une sage-femme de Naturelle maman

Sources


Avertissement : En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site de Naturelle maman ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un gynécologue, une sage-femme ou autre professionnel de la périnatalité, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.

Anne-Laure Wright, journaliste spécialisée en santé, est la fondatrice de Naturelle Maman. Premier site d'informations sur la santé naturelle pour les futurs parents et parents qui compte une communauté de plus de 120 000 parents abonnés.

13 Pings & Trackbacks

  1. Pingback: Tiphaine « Mon accouchement express sans péridurale » – Naturelle Maman

  2. Pingback: Récit d’accouchement d’Héloïse : « C’est mon plus beau voyage » – Naturelle Maman

  3. Pingback: La puissance stupéfiante des hormones de l’accouchement – Naturelle Maman

  4. Pingback: Comment préparer une césarienne la plus naturelle possible ? – Naturelle Maman

  5. Pingback: 6 indispensables pour un bel accouchement à la maternité – Naturelle Maman

  6. Pingback: Comment vivre un bel accouchement à la maternité (Part. 3 : gérer la douleur) – Naturelle Maman

  7. Pingback: Que faut-il mettre dans son projet de naissance ? 30 mamans témoignent – Naturelle Maman

  8. Pingback: Les 6 miracles d’un accouchement sans péridurale (Le 4ème va vous étonner) – Naturelle Maman

  9. Pingback: Accouchement d’Aurélie « On a formé une équipe incroyable » – Naturelle Maman

  10. Pingback: Poussées spontanées : attendez d’en avoir envie avant de pousser ! – Naturelle Maman

  11. Pingback: Accoucher à la maternité “comme à la maison”, c’est possible grâce au plateau technique  – Naturelle Maman

  12. Pingback: Accouchement de Marie-Paule « J’avais tellement peur d’accoucher à l’hôpital pendant la pandémie » – Naturelle Maman

  13. Pingback: Manon « Je suis très heureuse et très fière de mon accouchement » – Naturelle Maman

2 Comments

  1. Kriss Reply

    J’ai eu une péridurale quand j’ai accouché de mon unique enfant. J’avoue que j’ai été vraiment frustrée, car je ne l’ai pas senti passé. Comme je ne sentais plus les contractions c’est la sage femme qui me disait de pousser. J’avais beau poussé , mon bébé ne sortait pas au point que la sage femme pensait que je ne faisait pas  » le travail « . Elle m’a menacé d’appeler le medecin pour qu’il utilise les forceps . J’ai continué à pousser de toutes mes forces, mon bébé est enfin sorti après épisiotomie. Si j’avais eu un deuxième enfant j’aurais refusé la péridurale.

  2. BG Reply

    Félicitations pour votre article courageux. Trop peu de gens osent parler effets secondaires médicamenteux, surtout en obstétrique.

    S’agissant des substituts « chiropratiques » à la péridurale, je souhaiterais me permettre d’encourager les futures mamans à tatonner sur les articulations de leur corps avec qqch de modérément coupant, par ex les ongles ou un couteau en plastique, et de trouver un endroit oÙ ce toucher coupant atténue la douleur propre à l’acouchement – je crois qu’il y en a une en particulier

    Expérience faite, je pense que l’on peut obtenir un différentiel de 1 à 10 en comparant le soulagement de la douleur obtenu par exercice d’un toucher modérément coupant sur l’articulation ou muscle de référence, et le toucher plat d’un endroit qui parait ne pas faire sens

Répondre à BG Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *