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Bonjour et bienvenue chez Naturelle maman !29 mars 2024

Poussées spontanées : attendez d’en avoir envie avant de pousser !

Pourquoi les poussées dirigées ne sont pas forcément ce qu’il y a de mieux pour vous et votre bébé pendant l’accouchement et quelle est la meilleure façon de protéger votre périnée.

“Allez-y madame, poussez !”… C’est par cette phrase que se conclue tant d’accouchements à la maternité.

Quand la sage-femme ou le gynécologue la prononce, vous rentrez votre menton, resserrez vos abdominaux, agrippez vos genoux avec vos mains si vous êtes allongée sur le dos, prenez une profonde respiration, retenez votre souffle et poussez sur votre périnée jusqu’à ce qu’on vous dise d’arrêter jusqu’à la prochaine contraction. 

C’est ce qu’on appelle les poussées dirigées, par opposition aux poussées spontanées ou réflexe de poussée, où la femme qui accouche suit son instinct et pousse pour expulser seulement quand elle en ressent le besoin.

Pourtant, le Docteur Bernadette de Gasquet l’affirme :

« Lorsque vous poussez en bloquant le souffle, votre utérus est mal oxygéné et le fœtus finit par aller mal. Cela ne sert à rien. Vous vous découragez, parfois on vous dit même que vous ne savez pas pousser ».

Et elle n’est pas la seule professionnelle de santé à pointer du doigt les inconvénients de la poussée dirigée.

Plusieurs études montrent qu’il est plus prudent d’attendre de ressentir l’envie de pousser pour commencer l’expulsion, à condition d’accoucher sans péridurale et de ressentir les contractions. (1, 2, 3, 4, 5, 6)

Bien qu’elles ne parviennent pas toutes aux mêmes conclusions, plusieurs études démontrent que le fait de pousser sans en ressentir le besoin peut provoquer :

  • une force excessive sur le périnée et augmenter le risque de déchirure, de prolapsus et d’incontinence après l’accouchement
  • un épuisement de la maman et un risque accru d’intervention médicale comme les forceps ou l’épisiotomie
  • et des anomalies du rythme cardiaque et une baisse du taux d’oxygène dans le sang chez les bébés 

Vers une nouvelle façon de pousser dans les maternités ?

Après avoir lu tout ça, vous vous demandez certainement pourquoi, si les poussées dirigées sont potentiellement dangereuses, 80% des maternités continuent à la proposer aux femmes qui accouchent ?

La principale raison serait que plusieurs études ont prouvé que les poussées dirigées raccourcissent le temps d’accouchement. 

Mais un accouchement plus court se passe-t-il forcément mieux ?

Pas si l’on en croit La Cochrane qui conclue dans une méta-analyse qui regroupe 21 études sur les poussées spontanées et dirigées que le fait de “retarder les poussées chez les femmes ayant recours à une anesthésie péridurale réduit le temps passé à pousser lors de l’accouchement, et augmente la probabilité d’un accouchement par voie basse spontané.” (7)

Pas non plus selon Edmund Funai, professeur d’obstétrique et de gynécologie à la faculté de médecine de l’Université de Yale et auteur de plusieurs études sur les poussées spontanées ou retardées : 

« Je pense qu’une grande partie de ce qui se passe au cours de la seconde phase du travail repose davantage sur la tradition que sur des preuves scientifiques. Mais la tendance va de plus en plus dans le sens des femmes poussent quand elles ont envie de pousser. » (8)

Si vous souhaitez accoucher sans péridurale, vous pouvez discuter avec votre sage-femme de pousser au moment où vous en avez envie et besoin.

La tête de votre bébé exerce une pression sur des nerfs similaires à ceux qui vous font aller à la selle et vous verrez que quand ça arrive, vous ne pouvez pas faire autrement qu’avoir une terrible envie de pousser pour l’expulser !

Debout, accroupie, en suspension, le bassin en avant propice à jouer sur la pesanteur, vous laisserez votre bébé trouver son chemin tout en l’accompagnant à votre rythme pour protéger les tissus de votre utérus, de votre vagin et de votre périnée.

Et vous ? Avez-vous attendu d’en ressentir le besoin avant de pousser pendant votre accouchement ? Est-ce que votre sage-femme vous avait parlé de cette possibilité ? Partagez votre expérience avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous !

Anne-Laure Brunelle


Sources

  1. Menez-Orieux C, Linet T, Philippe HJ, Boog G. Poussée retardée versus poussée immédiate lors de la seconde phase du travail chez les nullipares sous anesthésie péridurale [Delayed versus immediate pushing in the second stage of labor for nulliparous parturients with epidural analgesia: a meta-analysis of randomized trials]. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris). 2005 Sep;34(5):440-7. French. doi: 10.1016/s0368-2315(05)82851-0. PMID: 16142134. Trouvée sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/16142134/
  2. Le Ray C, Audibert F, Goffinet F, Fraser W. When to stop pushing: effects of duration of second-stage expulsion efforts on maternal and neonatal outcomes in nulliparous women with epidural analgesia. Am J Obstet Gynecol. 2009 Oct;201(4):361.e1-7. doi: 10.1016/j.ajog.2009.08.002. PMID: 19788968. Trouvée sur : https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19788968/
  3. Lai M, Lin K, Li HY, Shey KS, Gau M. Effects of delayed pushing during the second stage  of labor on postpartum fatigue and birth outcomes in nulliparous women. Journal of Nursing Research 2009;17:62‐71. Trouvée sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19352230/
  4. Roberts CL, Torvaldsen S, Cameron CA, Olive E. Delayed versus early pushing in women with epidural analgesia: a systematic review and meta-analysis. BJOG. 2004 Dec;111(12):1333-40. doi: 10.1111/j.1471-0528.2004.00282.x. PMID: 15663115. Trouvée sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15663115/
  5. Roberts J, Hanson L. Best practices in second stage labour care: maternal bearing down and positioning. Journal of Midwifery & Women’s Health 2007;52(3):238‐45. [DOI: 10.1016/j.jmwh.2006.12.011]
  6. Schaffer JI, Bloom SL, Casey BM, McIntire DD, Nihira MA, Leveno KJ. A randomized trial of the effects of coached vs uncoached maternal pushing during the second stage of labor on postpartum pelvic floor structure and function. Am J Obstet Gynecol. 2005 May;192(5):1692-6. doi: 10.1016/j.ajog.2004.11.043. PMID: 15902179. Trouvée sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15902179/
  7. Lemos  A, Amorim  MMR, Dornelas de Andrade  A, de Souza  AI, Cabral Filho  JE, Correia  JB. Pushing/bearing down methods for the second stage of labour. Cochrane Database of Systematic Reviews 2017, Issue 3. Art. No.: CD009124. DOI: 10.1002/14651858.CD009124.pub3. Accessed 02 May 2021. Trouvée sur https://www.cochrane.org/fr/CD009124/PREG_les-methodes-de-poussee-dans-la-deuxieme-phase-de-laccouchement
  8. Management of normal labor and delivery, trouvée sur https://www.uptodate.com/contents/management-of-normal-labor-and-delivery

En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site de Naturelle maman ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un gynécologue, une sage-femme ou autre professionnel de la périnatalité, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.

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One Comment

  1. Lilylou Reply

    Bonjour,

    Pour moi accouchement physio, poussée réflexe 3h après la perte des eaux. En effet c’est animal, comme pour vomir mais pour expulser bébé. Dans mon cas poussée reflexe pendant 2h30. Le bébé était coincé, je crois que ce n’était pas du tout normal de me laisser aussi longtemps en poussée réflexe. Je n’obtiens toujours pas de réponse en France de ma sage femme libérale. Si jamais il existe des témoignages de sage femme et femmes je suis preneuse.
    Ils ont finalement appelé un gyneco. Quand la sage femme de la clinique est arrivée elle a voulu exercer une pression sur mon ventre, j’ai repoussé mais je crois qu’elle savait ce qu’elle faisait. Au final petite ventouse pour remettre la tête.
    Après 21mois je me pose encore la question de combien de temps laisser la femme en poussée reflexe… j’ai l’intuition que ma sage femme liberale n’était pas assez expérimentée, mais j’ai besoin de savoir en tout cas car j’ai du partir en salle opératoire et être séparée de bébé 3heures, ses trois petites premières heures sans entendre mon coeur et mon odeur apres9mois. Je me demande si un appui n’aurait pas aidé au final…

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