Plusieurs hormones facilitent l’accouchement et les début de votre allaitement. Pour que votre corps les produisent en quantité suffisante, il est important de respecter cinq éléments essentiels pour vivre un bel accouchement.
Avez-vous remarqué que les préparations à l’accouchement « classiques » n’abordent pas (ou très peu) la question du pouvoir des hormones pendant l’accouchement ?
Comme si ça se faisait « tout seul » et que les futures mamans n’avaient même pas besoin d’apprendre quoi que ce soit à ce sujet.
Comme si cette dimension physiologique était trop « compliquée » pour les femmes enceintes encore si souvent infantilisées dès qu’elles franchissent les portes d’une maternité…
Cette puissante « alchimie » de la naissance est pourtant essentielle pour vivre un bel accouchement.
Les hormones essentielles de l’accouchement
Je vous propose donc d’embarquer avec moi pour un fabuleux voyage au cœur de ce qui nous aide à faire naître nos bébés, nous bloque aussi parfois.
Une plongée dans une étonnante circulation qui se déroule réellement à l’intérieur de notre corps de maman et que la médecine occidentale refuse obstinément de prendre en compte.
L’ocytocine, l’hormone du plaisir
L’hormone la plus importante du processus physiologique de l’accouchement est sans conteste l’ocytocine.
Certains médecins, comme le docteur Michel Odent, l’appellent aussi l’hormone de l’amour, car elle est sécrétée quand notre corps ressent du plaisir, au moment de l’orgasme, pendant l’accouchement et tout au long de l’allaitement.
Elle joue, entre autres, un rôle important dans le processus d’attachement entre la maman et son bébé.
Le jour de l’accouchement, l’ocytocine joue un rôle dans le déclenchement du travail, dans la force et la fréquence des contractions utérines.
L’augmentation progressive du taux d’ocytocine allonge la durée des contractions et réduit l’intervalle entre chacune.
Elle joue aussi un rôle dans le réflexe d’éjection au moment de la poussée et lors de l’allaitement. (3)
On décrit souvent l’ocytocine comme d’une hormone timide (4), car sa sécrétion peut être altérée facilement par des facteurs extérieurs comme le froid, la peur, le bruit, la lumière vive, les conversations ou simplement le fait de se sentir observée.
Les endorphines, véritable anti-douleurs naturels
Un outil capital que le corps met à la disposition de la mère qui accouche est l’endorphine.
Cette hormone est sécrétée comme une réponse à la douleur.
Elle a des propriétés qui s’apparentent aux drogues de la famille des opiacés.
Des taux d’endorphines élevés aident les femmes à composer avec la douleur.
Cela entraîne aussi un état de conscience un peu altéré qui peut se traduire par de la somnolence ou de l’euphorie.
Les catécholamines facilitent les poussées
Les hormones de la famille des catécholamines (adrénaline et noradrénaline) sont sécrétées lors de situation de stress (peur, anxiété, froid, faim, etc.).
De façon générale, l’adrénaline inhibe la sécrétion d’ocytocine et entrave les effets des endorphines.
Un fort taux de catécholamines lors du premier stade du travail peut entraîner un travail lent et long avec les complications qui y sont associées alors que, vers la fin du travail, il peut faciliter une expulsion plus rapide de votre bébé.
D’ailleurs, un certain taux de catécholamines est nécessaire lors de la poussée.
L’alchimie nécessaire
C’est la combinaison de ces trois hormones – possible seulement si vous accouchez sans péridurale – qui permet un état favorisant l’attachement entre la maman et son bébé en entraînant, entre autres, un état d’éveil chez le bébé et une certaine euphorie chez la mère ainsi que la mise en place de l’allaitement.
Et ce n’est pas son seul bienfait.
Cette savante alchimie facilite aussi la séparation du placenta, tout en minimisant le risque de saignement ou d’hémorragie du post-partum. (7)
Les 5 éléments qui favorisent la sécrétion des hormones de l’accouchement
L’équilibre hormonal d’un accouchement est extrêmement fragile.
Certaines conditions peuvent créer une interférence avec la physiologie de la naissance et perturber, voire stopper les contractions.
D’autres éléments, au contraire, facilitent la sécrétion des hormones et favorisent un déroulement normal et naturel de l’accouchement..
Parmi les facteurs qui empêchent les hormones d’être correctement sécrétées, il y a cinq éléments essentiels :
🌙 Intimité : lorsque que vous vous sentez en terre inconnue ou observée, cela peut perturber la production d’ocytocine et ralentir, voire même stopper les contractions.
🌙 Sécurité : lorsque vous vous sentez à l’aise et protégée, votre corps libère et régule plus efficacement les hormones dont il a besoin pour faire naître votre bébé.
🌙 Silence : celles et ceux qui accompagnent une femme en travail doivent savoir s’adapter et se mettre en retrait pour que leur présence n’interfère pas avec le processus d’accouchement. Limitez vos conversations et vos questions. En plein travail, une femme doit avoir la liberté d’entrer dans sa bulle ou de sortir de ses gonds selon son intuition.
🌙 Obscurité : la pénombre envoie un signal à votre système nerveux parasympathique pour prendre le relai. Le néocortex (cerveau pensant) se met au repos et la nature intuitive et involontaire de la naissance prend le dessus.
🌙 Chaleur : comme l’obscurité, la chaleur aide à éviter la production d’adrénaline et stimule la sécrétion d’ocytocine.
Rappelez-vous de ces 5 éléments pour votre accouchement.
Vous êtes un mammifère, votre corps sait comment accoucher. Ce processus involontaire est gravé au coeur de votre cerveau reptilien (celui des réflexes archaïques).
Il a simplement besoin qu’on lui offre les bonnes conditions pour le laisser donner naissance à votre bébé. ✨
… Des conditions que l’on retrouve hélas encore trop peu dans les salles de naissance des maternités.
Pour que votre corps puisse libérer ce puissant cocktail d’hormones bienfaitrices (1, 2), il faut que vous ayez la possibilité d’accoucher dans une pièce où le bruit et la lumière sont minimes, où la circulation est réduite et où les personnes présentes sont calmes et vous aident à « faire votre nid » et contribue au déroulement naturel de votre accouchement.
Après la naissance de votre bébé, cette atmosphère favorisera le début de votre allaitement.
Pensez à noter ces cinq éléments dans votre projet de naissance !
Et vous ? Avez-vous été accueillies dans des conditions favorables à un accouchement physiologique à la maternité ? Saviez-vous à quel point ces conditions sont essentielles pour que votre corps puisse sécréter les hormones de l’accouchement ? Partagez votre expérience avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous !
Anne-Laure Brunelle
Sources :
(1) Buckley, Sarah J. (2009). Gentle birth, gentle mothering: a doctor’s guide to natural childbirth and gentle early parenting choices. Celestial Arts Berkely. New York.
(2) Odent, M. (2001). New reasons and new ways to study birth physiology. International Journal of Gynecology & Obstetrics, 75, S39-S45. Elsevier. Trouvée sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/11742641/
(3) Escott, D., Slade, P. et Spiby, H. (2009). Preparation for pain management during childbirth : The psychological aspects of coping strategy development in antenatal education. Clinical Psychology Review, 29(7), 617-622. Elsevier. Trouvée sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/19709792/
(4) Simkin, P. et Bolding, A. (2004). Update on nonpharmacologic approaches to relieve labor pain and prevent suffering. Journal of Midwifery & Women’s Health, 49(6), 489-504. Wiley Online Library. Trouvée sur https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/15544978/
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