Depuis que certaines maternités ont mis en place des mesures sanitaires strictes, vous êtes nombreuses à m’écrire pour partager vos angoisses à l’idée d’accoucher à la maternité en pleine pandémie. Pour vous aider à vous projeter et peut-être aussi à vous rassurer, j’ai recueilli le témoignage de trois mamans qui ont accouché pendant le premier confinement. Vous verrez que malgré cette période tourmentée, elles ont toutes les trois été soutenues et bien accompagnées, et ont pu accueillir leurs bébés dans la joie et la sérénité.
On commence avec le témoignage de ma très chère et adorée amie d’enfance, Hélène, qui vient de donner naissance ce mercredi à un petit Aliocha, son troisième enfant et son premier garçon.
Sur la photo en Une de cet article, vous pouvez déjà voir comme ils sont beaux : )
Et voici son témoignage :
« Mon accouchement était initialement prévu à Paris où j’habite, à l’hopital public Robert Debré. C’est là où j’ai donné naissance à ma deuxième fille, Lia. Jusqu’ici, tout allait très bien. J’ai vécu une très belle grossesse, continuant jusqu’à la fin à jouer au théâtre.
J’étais en pleine forme et confiante d’accoucher dans un lieu que je connaissais. Mais jeudi 12 mars, nous apprenons que les écoles ferment et que nous allons devoir garder nos deux grandes à la maison, sans pouvoir compter sur l’aide de nos parents respectifs qui habitent loin.
Très vite, nous devinons aussi que les déplacements vont être interdits. Mes parents qui s’étaient portés volontaire pour garder les filles pendant mon accouchement et le séjour à la maternité me proposent de nous accueillir chez eux, dans ma ville natale, à La-Roche-sur-Yon.
Je me rends lundi matin, le 16 mars, veille du confinement, à mon dernier rendez-vous de contrôle à l’hopital Robert Debré.
Je suis à 5 jours de mon terme, autant dire que je peux accoucher à n’importe quel moment. J’ai droit à un monitoring et à ma dernière consultation avec une sage-femme.
L’ambiance de l’hopital est assez anxiogène, la salle d’attente est restreinte à 5 personnes assises en quinquonce. Le personnel se dispute et a l’air très stressé… C’est tout l’inverse de l’ambiance que l’on recherche quand on vient accoucher !
Je demande donc à la sage-femme si c’est possible de transférer mon dossier et de partir accoucher en Vendée, à la maternité de l’hôpital de la Roche-sur-Yon. Elle me répond illico que oui, ça les arrange même, car le service est surchargé…
Nous partons donc immédiatement après mon rendez-vous avec les filles et après 5 heures de voiture, nous arrivons chez mes parents.
La nuit même de notre arrivée, mes contractions démarrent et nous nous rendons à la maternité. Contrairement à Robert Debré, tout est très calme.
Nous sommes pris en charge tout de suite et même très bien accueillis. On nous demande quand même de mettre un masque. Evidemment, je ne l’ai pas gardé pendant tout l’accouchement et personne ne m’a rien dit… Seules les contraintes liées au changement administratif est un peu long comme il n’ont pas mon dossier et je dois répondre à toute une série de questions…
Malgré le fait que ce soit mon troisième accouchement, le travail a été très long, mais je n’ai été accompagnée que par des sages-femmes très souriantes, détendues et professionnelles et nous avons totalement oublié ce contexte anxiogène lié à la pandémie de coronavirus et j’ai donné naissance à mon fils dans la joie et la sérénité…
L’hospitalisation qui a suivi a été relativement agréable, hôpital très très calme, mais pas de nursery, pas d’espace parents, pas de cafétéria, pas de visites, pas de fleurs ni de cadeaux !
Mais un bébé merveilleux finalement, un vrai repos et un vrai moment à trois – car à aucun moment il n’a été question que Jean, mon amoureux, ne soit pas présent – que nous prolongerons par un vrai long temps en famille, dans la campagne au printemps avec une vraie disponibilité… Autant ne pas voir les inconvénients mais plutôt cette chance là ! »
Après la très belle histoire d’Hélène, qui a accouché exactement au même endroit que là où sa maman Nathalie lui a donné la vie il y a 35 ans, voici celle, toute aussi émouvante de Laura.
Abonnés au programme Naissance douce, Laura et son mari Stefano viennent d’accueillir leur premier enfant, une petite fille prénommée Solena, qui est née à la maternité de Thiers :
« Les sages-femmes sont extraordinaires et vous pouvez leur faire confiance »
» Nous sommes tous les deux dans une démarche de vie la plus authentique possible. Nous sommes pourtant des enfants de la ville, nous avions deux métiers prenants, peu de temps…
Et un jour, je n’ai plus supporté cette frénésie. Stefano m’a suivie dans mon choix et nous sommes partis vivre dans la campagne auvergnate, où vit ma mère et une partie de ma famille.
Ce retour au naturel et à la simplicité était important aussi pour la naissance de notre bébé. Nous voulions vivre les choses intensément, le plus humainement et doucement possible. J’ai beaucoup lu pour me préparer à un accouchement physiologique, c’est comme ca que j’ai découvert Naturelle maman et les séances de préparation de Naissance douce.
J’ai aussi fait le choix d’être suivie en accompagnement global dispensé par une sage-femme de la maternité. J’ai vécu les premières annonces autour du coronavirus avec sérénité, j’avais déjà commencé à créer ma bulle et je me sentais bêtement protégée du fait que nous habitions en campagne très isolée.
J’ai commencé à réellement m’inquiéter quand j’ai vu que certaines maternités durcissaient leurs conditions d’accueil et refusaient la présence des papas. Celle de Stefano, qui s’était préparé avec moi, était indispensable pour moi. Mais j’ai très vite été rassurée en appelant ma sage-femme lundi matin qui m’a dit que le CH de Thiers n’avait pas pris cette mesure.
Et seulement quelques heures après cet appel, comme si cela m’avait libérée, les contractions se sont déclenchées. L’accouchement a été long et assez chaotique, je comprends bien maintenant pourquoi on compare les contractions à des vagues, pour moi c’était des vagues de tempête mais je suis fière de les avoir à peu près domptées !
Stefano a été merveilleux, il portait un masque, des gants en caoutchouc et une charlotte mais ça ne l’a pas empêché de m’embrasser, de me masser et de m’encourager comme jamais. Nous sommes maintenant rentrés à la maison, nous avons bénéficié d’un retour précoce à la maison grâce au dispositif prado et avons eu la chance de trouver une sage-femme disponible pour venir faire le suivi à la maison.
Ca n’a pas été facile, beaucoup ont suspendu leurs consultations et ne prennent plus que les urgences. Mais avec l’accueil de notre petite Solena qui nous comble de joie et la fatigue suite à mon accouchement, j’avoue qu’on se sent bien tous les trois.
C’est surtout dur de ne pas pouvoir la présenter à ma maman qui insiste pour venir et nous assure qu’elle n’est pas malade. Mais nous voulons la protéger elle et respecter le confinement donc on se contente d’appels vidéo whatsapp pour le moment à sa grande déception !
Je voulais juste dire que malgré la situation qui est stressante, les sages-femmes sont extraordinaires et vous pouvez leur faire confiance pour bien vous accompagner. »
Et pour finir, voici le récit plus court mais tout aussi touchant de l’accouchement de Sabrina, qui vient de donner naissance à son deuxième garçon à la maternité Emile Durckheim à Epinal où depuis mardi dernier, l’accès aux salles de naissance est interdit aux papas :
« Cette épreuve m’a donnée confiance en moi »
« Quand j’ai appris que mon conjoint ne pourrait pas être là pour m’accompagner en salle de naissance, j’étais bouleversée, je ne pouvais plus m’arrêter de pleurer.
Cela peut paraître égoïste dans ce contexte où tant de gens souffrent et sont en réanimation entre la vie et la mort, mais l’arrivée d’un bébé est un tel bouleversement que je ne pensais pas que je devrais affronter cette épreuve seule.
Finalement je n’ai pas eu le temps d’angoisser très longtemps parce que j’ai perdu les eaux dans la nuit de mercredi à jeudi, quinze jours qvqnt ma date de terme. Thomas nous a emmenés à l’hôpital avec notre fils, et m’a accompagnée jusqu’aux admissions.
Je n’ai pas brillé par mon courage. J’étais en larmes, je ne voulais pas qu’il me laisse. Il m’a tenue dans ses bras et branchée directement sur facetime en me promettant qu’il ne me quitterait pas une seconde. Puis il est reparti avec notre bout de chou de deux ans et demi qui pleurait aussi…
Heureusement, j’ai été vite prise en charge par une sage-femme que j’avais déjà rencontré deux fois pendant mes rendez-vous de contrôle et que j’avais beaucoup aimée.
Elle avait pris le temps de me rassurer à des moments où j’en avais vraiment besoin et sa gentillesse m’avait marquée. Elle a été géniale, très maternelle et rassurante et a tout fait pour que je me sente bien.
Je ne sais pas si c’est parce que j’avais tant angoissé et que je m’attendais au pire, mais finalement j’ai vite retrouvé mes repères du premier accouchement et j’ai pu à nouveau suivre mon instinct, rester comme « hors du temps » et plus rien ne comptait, pas même Thomas qui lui était bien présent par écran interposé !
Mon petit Léo, est né au bout de 7 heures de travail seulement, contre 26 pour son grand-frère !
Bizarrement, le fait de comprendre que j’y étais arrivée seule m’a fait prendre confiance en moi. Comme quoi il y a toujours du positif dans les épreuves.
Le plus dur a été les jours qui ont suivi en suites de couche. Je me suis vraiment sentie plus seule que jamais. Les couloirs sont vides, personne n’ose sortir et se parler et les visites sont interdites. Les sages-femmes et puéricultrices semblent en sous effectif car j’ai vraiment eu peu de passage dans ma chambre et j’ai très vite demandé une sortie anticipée comme je me sentais bien et voulait à tout prix retrouver ma petite famille au complet. »
Voilà, je tiens à les remercier toutes les trois d’avoir pris le temps de m’écrire en plein post-partum et au beau milieu de nuits tourmentées et de journées bien occupées.
En ces temps de crise, beaucoup d’élans de solidarité et d’entraide se mettent en place et leurs témoignages en sont une preuve. Bien-sûr, je continuerai à vous envoyer dans les jours à venir de nombreux conseils et remèdes naturels pour vous protéger au mieux des risques de covid-19, vivre le plus sereinement possible cette période de confinement et vous aider à vous préparer le plus sereinement possible à votre accouchement qui approche.
Ayez confiance et gardez courage, vous allez y arriver.
Et vous ? Allez-vous bientôt accoucher à la maternité ? Quel est le protocole qui a été mis en place pour vous accueillir ? Comment vivez-vous votre grossesse en cette période de pandémie ? Partagez votre expérience avec la communauté des Naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous !
Anne-Laure Brunelle
Cet article vous a plu ?
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Dpa prévue le 20 avril, votre article est exactement ce que j’avais besoin de lire. Merci aux trois mamans qui ont raconté leurs accouchements, c’est rassurant et me redonne un peu confiance. Mais quelle ambiance étrange pour donner naissance à son bébé quand même…
Ce sont des témoignages inspirants et rassurants, merci beaucoup à elles d’avoir raconté leurs beaux accouchements. On a besoin de positif dans cette période particulièrement angoissante pour les futures mamans.
Ma date d’accouchement est prévue pour le 11 mai. Aux vues de ce que commence a dire du bout des lèvres les membres du gouvernement, on risque fort d’être encore en confinement à ce moment-là. Cet article me fait du bien mais j’ai peur que dans un mois, la situation soit bien plus critique que maintenant… Laissons le temps au temps et vivons au jour le jour notre grossesse pour tenter d’en profiter malgré tout.
Bonjour naturelle maman,
Merci de continuer à nous donner des conseils et à nous rassurer pendant cette période particulièrement stressante. Les articles sur internet ne sont pas rassurants, on parle beaucoup des femmes enceintes comme de personnes à risque sans vraiment comprendre pourquoi et les témoignages qu’on lit sont angoissants. Quand j’ai lu cet article je me suis dit « Ces trois femmes là elles ont réussi, elles sont heureuses et sorties d’affaire, pourquoi pas moi ? ». J’accouche mi-mai, s’il vous plait, continuez à nous envoyer de beaux messages d’espoir comme ca jusque là et même après pour toutes les futures mamans qui sont dans la même situation que moi.
Bonjour et merci pour cet article…
Premier enfant, mon terme est demain, et en raison d’une HTA je serai quoi qu’il arrive déclenchée mardi matin à la maternité Trousseau à Paris. Depuis une semaine c’est l’ascenseur émotionnel …
Au monito de 40sa on m’a dit qu’a priori, je pourrais être accompagnée en salle de naissance « sauf changement d’ici là… » alors je croise les doigts… Future maman solo, j’avais prévu plusieurs options pour m’accompagner mais mardi 17, patatras : deux amies ne peuvent plus venir jusqu’à moi en ces périodes de confinement, deux autres toussent et ne seraient pas acceptées à l’hôpital… côté sérénité et sécurité émotionnelle ça a été compliqué… heureusement une amie a vu sa toux se calmer et a pu débarquer à la maison pour garder un œil sur moi ce week end ! L’idee qu’on puisse lui refuser l’accès continue de me stresser autant que l’idee que les équipes médicales soient débordées.
Je suis sincèrement triste à l’idée de ne pas avoir droit aux visites pendant l’hospitalisation, mais peut-être plus encore d’être confinée loin de ma famille et de mes amis pendant le premier mois de vie de mon fils.
Je sais que ce n’est pas « à moi » que ça arrive… mais ce n’est pas simple de voir toutes ses projections secouées si proches d’une si grande étape de vie.
Courage à toutes !
Merci pour ces témoignages très utiles et rassurants en ces temps un peu troublés…
Pour ma part, j’ai encore le dernier trimestre à faire, ma DPA étant prévue pour le 17 juin. La maternité qui me suite est vraiment super, j’y suis allée la semaine dernière pour le rendez vous du 7ème mois. Les mesures sont assez drastiques même si le CH en question n’a pas encore eu à gérer beaucoup de cas de Covid-19. Les cours de préparation à l’accouchement sont annulés, seuls les échographies ainsi que le suivi mensuel sont conservés. C’est déjà ça….J’ai un excellent contact avec ma sage femme et espère de tout coeur « tomber » sur elle le jour J..
En ce qui concerne l’accouchement en lui même j’ose espérer que le confinement sera levé et que les choses auront repris leur cours normalement. Je vais être une mère célibataire et je compte sur la présence de ma maman pour m’accompagner durant cet événement. Ce qui m’angoisse le plus, c’est de devoir partir à la maternité en catastrophe en pleine nuit avec les pompiers….car je serai à la campagne à 30 minutes du CHU…