Un tour des coutumes japonaises autour de la maternité avec un focus sur l’Ansei, une tradition qui invite la famille à prendre soin de la jeune maman pendant les 30 jours qui suivent son accouchement. Une pratique inspirante qui permet de vivre un post-partum en douceur.
Le suivi de grossesse au Japon
Au début de leur grossesse, les femmes enceintes reçoivent un manuel de santé maternelle et infantile. Ce guide explique comment va se passer le suivi prénatal, et décrit les différents cours de préparation à l’accouchement.
Dans certaines grandes villes comme Tokyo, la mairie leur offre aussi un badge aux futures mamans afin de les aider à obtenir plus facilement une place prioritaire dans le métro.
Les examens prénataux commencent dès cinq semaines, avec une fréquence d’une échographie par mois. Puis, dès six mois de grossesse, les échographies se rapprochent à raison d’une tous les quinze jours.
Quelques conseils un peu farfelus, voire inquiétants…
Dans la plupart des pays, les femmes enceintes n’ont pas le droit de manger du poisson cru pour se protéger de certaines bactéries (comme la salmonelle) et de certains parasites.
Mais au pays des sushis, aucune interdiction de ce côté-là ! Les japonaises peuvent aussi boire du thé vert, alors qu’il est réputé pour réduire l’absorption du fer.
L’obsession principale n’est pas la nourriture, c’est la température corporelle des femmes enceintes !
Alors qu’on nous conseille d’éviter les thermes, hammams, saunas et exposition prolongée au soleil, on invite les Japonaises de se réchauffer.
Elles se baignent dans les sources chaudes, mais évitent les glaces et l’eau glacée.
Certains restaurants offrent même des couvertures aux femmes enceintes, même en plein été.
Mais l’élément le plus inquiétant dans le suivi de grossesse des Japonaises est le conseil donné au niveau de la prise de poids.
Le pays a une proportion élevée et croissante de bébés ayant un poids insuffisant à la naissance, (2,5 kg ou moins à la naissance).
En 2015, 9% des bébés étaient en sous-poids. Une des raisons avancée est que les femmes ne prennent pas assez de poids pendant leur grossesse. Les médecins conseillent à leurs parturientes de ne pas dépasser 6 à 10 kg, contre 11 à 16 kg en moyenne en France.
L’accouchement sans péridurale, une norme pour les Japonaises
Comme les hollandaises, les allemandes ou les australiennes, la majorité des femmes japonaises accouchent sans péridurale.
Cette tendance aurait deux explications possible :
Les Japonaises ont une perception bouddhique de la souffrance : elles estiment que les douleurs du travail agissent comme une sorte de test qu’une femme doit supporter pour se préparer au rôle difficile de la maternité.
Cette croyance séculaire persiste malgré le fait qu’un nombre croissant de médecins au Japon recommandent des péridurales à leurs patientes, ce qui suggère qu’ils créent une expérience de naissance plus paisible.
L’autre explication plausible est que les Japonais ont un rapport très différent de nous avec les médicaments.
Ils ont leur propre médecine, le Kampo, qui est un dérivé de la médecine traditionnelle chinoise.
Les Japonaises ont l’habitude de se soigner par les plantes, et n’utilisent que très peu de médicaments.
Ils ont leur propre médecine, le Kampo, qui est un dérivé de la médecine traditionnelle chinoise.
Les Japonaises ont l’habitude de se soigner par les plantes, et n’utilisent que très peu de médicaments.
Les hôpitaux qui proposent des péridurales restent rares et obligent les futures mamans à annoncer leur désir à l’avance. Il faut ensuite prendre rendez-vous pour son accouchement et cela implique souvent un accouchement déclenché.
Il faut ensuite prendre rendez-vous pour son accouchement et cela implique souvent un accouchement déclenché.
La présence du papa
La plupart des femmes japonaises accouchent à l’hôpital, mais pas forcément en présence de leurs conjoints. Les futurs papas ne sont autorisés à être présents lors de l’accouchement seulement s’ils ont suivi des cours prénataux avec leur femme.
Et s’il y a une césarienne, ils doivent aller en salle d’attente.
Les suites de couche
Le fonctionnement des maternités est centré sur le bien-être de la jeune maman et de son bébé, laissant tous les autres services à la charge de la famille.
Cela implique que la maman apporte elle-même ses draps, serviettes, vaisselle, et presque tous les articles de toilette pour elle et son bébé.
Les pyjamas de l’hôpital peuvent être loués pour 70 yens par jour, mais le lavage reste à la charge de la jeune maman.
Selon l’état de santé et de fatigue des jeunes mamans, il est suggéré de rester à l’hôpital pendant 5 jours, et jusqu’à 10 jours pour les mamans qui ont accouché par césarienne.
Pendant leur séjour à la maternité, les jeunes mamans doivent respecter certains horaires, et certains jours sont consacrés à la formation et aux conseils sur l’allaitement et le maternage.
L’Ansei, tradition du post-partum au Japon
Comme on l’a vu plus haut, le bien-être des jeunes mamans est important dans la société japonaise. Et le soin et les nombreuses attentions qui leur sont accordées continuent bien au-delà du séjour l’hôpital. Contrairement à la France où une fois sortie, on se sent souvent bien seule…
Après avoir quitté la maternité, la jeune maman et son bébé restent souvent pendant un mois dans la maison des parents de la maman. Pendant cette période de repos, la jeune maman est invitée à rester au lit et à se concentrer exclusivement aux soins de son bébé. Ses amis peuvent lui rendre visite et se joindre à la famille pour partager un repas comme le Osekihan (du riz rouge aux haricots rouges).
Dans les mois qui suivent, des infirmières viennent gratuitement à domicile pour surveiller l’état de santé des jeunes mamans et de leurs bébés. Cela est également considéré comme un moyen de repérer la dépression post-partum.
Et si nous nous inspirions de ces exemples pour améliorer nous aussi les soins accordées aux jeunes mamans qui se retrouvent souvent bien seules une fois sorties de la maternité en France ? Vous verrez dans mes prochains articles consacrés à la grossesse et à l’accouchement en Hollande, en Australie ou en Allemagne, que de nombreux modèles sont possibles et qu’il est bon de les connaître pour s’en inspirer.
Et vous ? Comment avez-vous vécu votre post-partum ? Avez-vous été choyée ? Soutenue ? Epaulée ? Conseillée ? Partagez votre expérience avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous.
Anne-Laure Brunelle
Ils sont forts ces Japonais. C’est beau de voir un peuple aussi respectueux des femmes, surtout pendant la grossesse et l’accouchement. Et pour le post partum, quelle idée merveilleuse ! C’est vrai quand France on se sent complètement laissée pour compte des que bébé est là… J’aurais tellement que quelqu’un prenne soin de moi comme ça !
Bonjour naturelle maman,
j’avais déjà lu que les japonaises préfèrent accoucher sans péridurale mais je ne savais pas pourquoi.
C’est passionnant de Savoir comment se passe la grossesse et l’accouchement à l’autre bout du monde.
Je suis maman de deux petites filles de presque 4 mois et 2 ans et demi. L’accouchement s’est bien passé, rapidement.allaitement aussi malgré quelques tracas comme le ref, reflux et coliques. Les 2 premières semaines ont été faciles, un bébé qui dormait beaucoup, du bonheur en famille. Mais je gère très mal le manque de sommeil et depuis 1 mois, je sens que je glisse tout doucement. L’impression de ne pas sortir la tête de l’eau, pas de patience, je culpabilise beaucoup pour tout: pour ma fille que je délaisse, pour mon bébé qui pleure sans que je sache pourquoi, pour mon mari qui me voit pleurer régulièrement sans savoir quoi dire. Je rêve d’avoir le soutien de ma famille sans oser le demander, ce serait génial qu’on s’inspire un peu plus de cette tradition japonaise pour que le post-partum se passer mieux et plus en douceur. Merci pour cet article et pour votre site Naturelle maman que je trouve formidable.
Pour ma part ma belle famille et ma famille et leurs nombreuses visites successives ont plutôt été une source de stress pendant mon post-partum. Je me suis mise la pression en ayant peur d’être jugée mauvaise mère et me suis épuisée en voulant que la maison soit propre et les invités bien accueillis. J’aurais bien aimé vivre au Japon pour le coup lol !
J’ai eu de la chance alors parce que ma maman a été aux petits soins avec moi et s’est installée le temps que je me sente d’attaque, c’était vraiment nécessaire pour moi et j’aurais eu tellement plus de mal sans elle.