Bonjour et bienvenue chez Naturelle maman !9 octobre 2024
faire le choix d'accoucher sans péridurale

Accouchement sans péridurale : doit-on vraiment se justifier ?

Donner la vie sans péridurale, sans épisiotomie, sans déclenchement, sans rupture artificielle de la poche des eaux… C’est le projet d’accouchement physiologique, ou naturel, que de plus en plus de femmes et de couples souhaitent réaliser. Un projet qui se heurte souvent à l’incompréhension, voire au jugement, du corps médical et de l’entourage. Mais sommes-nous, nous les femmes qui choisissent d’enfanter sans péridurale, vraiment irresponsables ou inconscientes ? Ou au contraire, ne sommes-nous pas les plus informées et alertées sur les risques d’un accouchement surmédicalisé ? Voici quelques éléments de réponse pour vous soutenir si vous souhaitez accoucher sans péridurale et que vous vous sentez incomprise ou jugée.

Je viens de dîner avec 5 amies avec qui j’ai eu une discussion tendue sur l’accouchement physiologique.

Comme souvent dès que je parle de mon travail à un dîner, tout le monde se met à me raconter son accouchement.

Ca ne me dérange pas, j’adore ça. Mais pas ce soir-là ! 

Autour de la table, 2 avaient accouché par césarienne programmée. Et 3 sous péridurale. 

Alors quand j’ai raconté mon accouchement dans l’eau…

J’ai senti que ma vision de la naissance n’était pas du tout partagée. 

L’une d’entre elles, fille de médecin, m’a dit que c’était inconscient de conseiller aux femmes d’accoucher sans péridurale, voire pire, en dehors de l’hôpital…

Que j’étais irresponsable… Que ça pouvait mettre les femmes en danger… Je vous épargne la suite, le ton est donné. 

Sur le moment, j’ai préféré ne rien dire – même s’il existe plusieurs études scientifiques qui prouvent le contraire de ce qu’elle affirme dont je vous parle dans cet article – parce que je suis habituée à faire le dos rond face aux critiques.

Et je sais que je ne suis pas seule à devoir me justifier et à subir des jugements quand je parle de mes choix « différents ».

Ca vous est déjà arrivé ? Ce n’est pas étonnant.

Les normes médicalisées autour de l’accouchement et de la santé ont formaté l’avis de tant de personnes ces 50 dernières années… que celles et ceux qui font des choix en dehors du cadre de la médecine allopathique sont vite traités d’inconscients, voire d’égoïstes !

Parmi les réactions de mon entourage quand je disais vouloir accoucher sans péridurale, on m’a reproché d’être inconsciente, « bobo »…

On m’a même traitée d’anti-féministe (!), sous prétexte qu’accoucher sans péridurale représentait un retour en arrière après des années de lutte féministe pour ne plus souffrir pendant l’accouchement. 

3 respirations à connaître pour votre accouchement sur Naturelle Maman
Les femmes qui font le choix d’accoucher sans péridurale ont souvent la chance d’être préparée et accompagnée par une sage-femme du début à la fin de leur grossesse.

Qu’est-ce qu’un accouchement physiologique ?

Un accouchement physiologique est un accouchement qui se déroule normalement, conformément au fonctionnement naturel du corps de la femme et du bébé.

Il n’y a pas d’intervention médicale, sauf en cas de nécessité ou de complication.

La femme enceinte est accompagnée par une sage-femme, qui veille à ce que le processus se passe bien et qui respecte ses choix et ses besoins.

Un accouchement physiologique peut avoir lieu à domicile, dans une maison de naissance ou dans une maternité classique équipée d’une salle nature.

Dans tous les cas, l’environnement est propice à la détente et à l’intimité : lumière tamisée, musique douce, matériel de relaxation (ballon, baignoire, liane…). Le seul outil médical présent est le monitoring pour surveiller le cœur du bébé.

L’avantage d’un accouchement physiologique, c’est qu’il permet à la femme de vivre pleinement son accouchement, en étant à l’écoute de son corps et de son bébé.

Elle peut bouger comme elle le souhaite, adopter la position qui lui convient, pousser quand elle en ressent le besoin.

Elle peut aussi bénéficier du soutien de son conjoint ou d’une autre personne de son choix.

Pourquoi choisir un accouchement physiologique ?

Les femmes qui choisissent un accouchement physiologique ont plusieurs motivations :

  • Elles veulent éviter les effets secondaires et les complications liés aux interventions médicales : déchirure, épisiotomie, douleurs post-péridurale, infections, hémorragies, césariennes
  • Elles veulent respecter le rythme naturel de leur accouchement et ne pas subir de pressions ou d’interférences extérieures.
  • Elles veulent favoriser le lien d’attachement avec leur bébé et profiter pleinement des premiers instants après la naissance.
  • Elles veulent se réapproprier leur pouvoir de donner la vie et vivre une expérience unique et enrichissante.

Ces femmes ne sont pas irresponsables ni inconscientes.

Elles sont bien informées et conscientes des risques et des bénéfices d’un accouchement physiologique.

Elles savent que ce type d’accouchement n’est pas possible pour toutes les femmes ni pour toutes les grossesses.

Elles acceptent l’idée qu’un transfert ou une intervention médicale peut être nécessaire en cas de problème.

Il existe de nombreuses études qui démontrent qu’un accouchement sans péridurale peut être plus facile et rapide – Naturelle Maman

Comment respecter le choix d’un accouchement physiologique ?

Le choix d’un accouchement physiologique doit être respecté par le corps médical et par l’entourage.

Il ne s’agit pas d’un caprice ni d’une mode, mais d’un projet de naissance mûrement réfléchi et préparé.

Il implique une confiance en soi et en son bébé, ainsi qu’une bonne connaissance de son corps et de ses capacités.

Pour respecter ce choix, il faut :

  • Informer la femme enceinte sur les différentes options possibles pour son accouchement, sans la culpabiliser ni la décourager.
  • L’accompagner dans sa préparation physique et mentale à l’accouchement physiologique, en lui proposant des techniques de relaxation, de respiration, de gestion de la douleur…
  • Lui proposer un suivi personnalisé et adapté à ses besoins, en respectant son intimité et son autonomie.
  • Lui assurer une sécurité optimale, en surveillant le bon déroulement de son accouchement et en intervenant rapidement en cas de complications.

Un accouchement physiologique est un choix à respecter, car il peut être bénéfique pour la santé et le bien-être de la mère et du bébé. Il ne s’agit pas de rejeter la médecine, mais de la solliciter à bon escient.

Il ne s’agit pas non plus de juger les femmes qui optent pour un accouchement médicalisé, mais de reconnaître la diversité des expériences et des attentes.

Chaque femme a le droit de choisir comment elle veut accoucher, dans le respect de son corps, de son bébé et de sa sécurité.

Aujourd’hui, une nouvelle génération de parents est née.

Une lignée de citoyen.n.e.s apprend à donner naissance et à prendre soin de ses enfants en toute conscience, avec humanité. 

Alors oui, par cet article, je revendique nos droits à accoucher de façon 100% libre et éclairée. 

J’insiste sur le terme éclairé parce que les informations que je partage avec vous sont validées par des études scientifiques et des professionnels de santé. 

Je suis journaliste scientifique, pas une gourou urluberlu.

Je n’ai aucun intérêt à vous raconter n’importe quoi ! 

Encore moins à vous mettre en danger…

Mon souhait est que ce site ouvre la voie à celles et ceux qui comme moi, font des choix différents pour leur accouchement.

Témoignages des abonnées du programme Naissance douce

Pour terminer cet article, j’ai demandé aux abonnées du programme Naissance douce de me raconter les réactions de leur entourage au sujet de leur projet de naissance sans péridurale. Voici quelques-uns de leurs témoignages qui vous aideront peut-être à mieux vivre les réactions négatives si vous devez y faire face :

Tatiana – « Ma sage-femme est top et a comparé ça à un marathon : quand on dit qu’on s’entraîne pour un marathon, tout le monde t’encourage et trouve ça top, alors que là, c’est regard gêné, toux et incompréhension ! Ça me donne encore plus envie de leur clouer le bec ! Je pense aussi que l’accompagnement et le rôle du papa sont essentiels pour pouvoir tenir le coup le jour J, mon compagnon ne doute pas une seconde de mes capacités et assiste à chaque cours de préparation à la naissance pour m’aider à gérer les douleurs et être actif le jour venu, ça aide énormément. Ce moment c’est le vôtre, qu’on n’a pas tous le même seuil de réaction à la douleur et que les gens qui doutent de tes capacités doutent souvent avant tout des leurs. »

Mélanie – « Plus on me disait que j allais regretter plus je me suis dis que j allais réussir sans péridurale. Et j’ai réussi, tout comme j’ai réussi mon allaitement, ce que personne n’a fait dans la famille. Moi aussi je m’énervais par moment de ne pas avoir de soutien mais si tu crois en ton projet de naissance, tu réussis. Moi ma mère a accouché sans péridurale alors elle ne m a pas jugée au contraire. Et oui ca fait super mal c’est vrai mais une fois fini cette fierté et ce bonheur… »

Clémence – « Ma psy m’a conseillé quelque chose que j’ai trouvé très simple et pertinent … Elle m’a juste dit : choisissez bien les personnes avec qui vous parlez de ça, il est inutile de vous stresser ou de vous mettre des idées négatives dans la tête ! Et la terre entière n’a pas besoin de savoir … donc construisez vous un petit cercle d’havre de paix avec des personnes bienveillantes… (que vous soyez 2,6 ou 10 cela n’a pas d’importance …) mais elles doivent toutes être dans le même mood. Depuis, je fais vraiment attention et ça va beaucoup mieux… Je n’en parle plus à ma mère ou à un copain / copine qui n’ont pas la même vision de l’accouchement naturelle et autre.

Delphine – « Je peux donner mon témoignage avec des beaux-parents médecins !!!! Et bien je les laissais parler…. ma belle-mère m’a même dit : « Voilà comment ça va se passer : tu vas t’allonger, tu auras une péridurale, et puis tu vas pleurer quand bébé sera là « . Je n’ai rien répondu. Comment et pourquoi convaincre des gens qui pensent que le progrès scientifique c’est ça la vie. Et que les autres sont des arriérés ou des bobos ? Il n’y a qu’une seule personne à convaincre je pense c’est la personne qui t’accompagnera le jour de l’accouchement. Car du soutien, il en faut. Car oui c’est douloureux. Mais ce n’est qu’une étape, qu’un moment. Le plus drôle c’est quand on leur a dit que j’avais accouché sans péridurale ils étaient ébahis et fiers le rapportant à tout le monde comme un exploit. Moi je répondais juste que j’ai fait comme toutes les femmes depuis la nuit des temps …. ma mère n’a pas eu la péridurale pour ma naissance…. Laissez les gens parler… ils adorent avoir un avis sur tout et penser que cet avis est primordial 😂. Quand bébé est né la nouvelle question c’était l’allaitement !!! Alors j’ai appliqué ma méthode et j’ai juste répondu : « je tente et on verra bien combien de temps ça durera. L’OMS dit 2 ans ….« . Ils avaient l’air horrifiés mais comme je me servais d’une recommandation officielle ils se sont tus. Bon courage à vous. Vous n’avez pas besoin des conseils de la terre entière. Juste votre intuition, vos ressentis, une bonne complicité avec compagnon et sage-femme et vous verrez bien. Peut-être que vous ferez avec péridurale ou sans mais laissez-vous le choix pour le jour j sans que d’autres voix ne s’en mêlent. Confiance. »

Régine – « J’ai eu l’inverse comme soutien familial. Ma belle-mère n’avait pas eu de péridurale pour ses deux accouchements. Elle m’avait dit à la fin de ma première grossesse : « Quand on accouche sans péridurale, ça donne une force incroyable pour la suite de sa vie« . C’était dit sans pression, sans jugement si j’avais eu un autre désir et tout en sachant que les choses peuvent tourner autrement le moment venu. Et ça m’avait beaucoup encouragée. Alors je vous transmets ces encouragements-là. »

Claire – « Faites comme vous le sentez, c’est votre accouchement, votre vie… J’ai eu 3 naissances sans péridurale d’abord pour raison médicale puis c’est devenu un choix, c’est une épreuve mais aussi un passage presque initiatique: nous avons cette force depuis la nuit des temps, nous sommes des guerrières !! 💪 »

Cécile – « Je vais prendre un exemple ma soeur a accouché un an et demi avant moi : déclenchée/ventouse/forceps/péri/bébé en détresse/déchirure jusqu’a l’anus… Bref ça vendait pas du rêve. Mais son contexte c’était  »péridurale obligée au plus vite/ je veux mon bébé dans mes bras sortez le moi de la ». Quand j’ai parlé de ma volonté d’un accouchement naturel elle a rigolé d’un fou rire  »Ahahhaha tu verras ce que c’est (…) Beaucoup regrettent après de ne pas avoir la péridurale. » J’ai essayé de lui expliquer qu’en fait comparé à elle, j’avais bien plus d’options car la péridurale faisait partie de mes options si ça n’allait pas, mais que mon objectif c’était d’essayer d’utiliser d’autres moyens avant et de voir jusqu’où je pouvais aller. Si c’était sans péridurale tant mieux, et si c’était avec ben tant mieux aussi. J’aime bien comment Elisabeth parle de la péridurale dans des vidéos. Au final j’ai eu un accouchement de rêve (je m’en rend bien compte, mon témoignage dans ce groupe) et ma soeur est passée chez moi quand j’étais en travail (par hasard) et elle a été impressionné de comment j’accueillais les contractions, comment j’étais sereine, comment mon mari me massait le bas du dos. Bref ,elle a accouché il y a 3 semaines et… Elle a écouté un peu plus ma vision, elle a pris la péridurale mais avant elle a appris a écouter son corps, à ne pas voir la péridurale comme la  »solution technique obligatoire pour accoucher de nos jours » mais comme une aide… et elle a eu son accouchement de rêve. »

Et vous ? Comment ont réagi votre famille et vos amis quand vous leur avez dit que vous souhaitiez accoucher sans péridurale ? Partagez votre expérience avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous.

Anne-Laure Wright

Votre accouchement approche et vous n’êtes pas prête ?

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2 Comments

  1. Evie Reply

    Pour moi, mon accouchement était le meilleur moment de ma vie. J’attendais mon premier bébé et pour moi c’était vraiment une découverte. Ma soeur était la première et la dernière personne que j’ai connu avoir accouché alors que c’était il y a 11ans. Donc, je n’ai pour ma part subi aucun jugement de qui que ce soit et c’était bien comme ça. Le temps passait, et moi et mon conjoint avons décidé d’accoucher naturellement. A 32SA, j’ai pris un cours de prépa à la maternité. C’était un cours basique où l’on apprenait les souffles et les exercices divers. Mon compagnon m’a accompagné lors de la dernière séance qui était pour les couplés.
    Une nuit, la chaleur m’étouffait, j’ai vraiment détesté de voir mon compagnon dormir aux anges. Je l’ai réveillé à 2h du matin lui partageant ce que je ressentais. Je n’avais pas mal du tout mais je sentais que la tête de bébé descendait brusquement, comme si je ne pouvais plus serrer mes jambes. A 4h du matin, la contraction commençait sauf que c’était déjà assez fréquente, pas trop mal mais bon, il n’y avait même pas 30mn de décalage. Donc c’était à ce moment qu’on avait décidé de faire la valise. Trop choux de voir mon compagnon se soucier de tout. Le temps passait très très vite que je n’avais même plus eu le temps de prendre une douche. Les contractions étaient très récurrentes à 7hh30 donc directement à la maternité. Arrivés là-bas, j’avais eu droit à un petit monitoring et directement dans la salle d’accouchement. Le col était effacé à 7 à notre arrivée. J’ai commencé à pousser à 9h et bébé était arrivé à 9h20. Mon compagnon m’a soutenue tout du long. J’ai même eu droit à un cadeau à la sortie de l’hopital. Il m’avait offert un joli collier qui a gardé ce beau souvenir à jamais gravé. Je n’hésiterais pas à refaire cette expérience au bon moment.

  2. Laura g. Reply

    Pour ma part, quand on a eu décidé que bébé naitrait a la maison, je l ai simplement dit à ma famille et mes amies c etait naturel et normal pour moi.

    Ma famille a trouvé ce projet tres sympas. Ma collègue de bureau par contre, avec qui les relations sont tendues, n a jamais compris. mais tu te rends compte et patati patata … a me sortir que dans le journal y a eu un bébé mort a la naissance (hosto ) et tel cas ou maman … bref, je faisais style de pas entendre, je repondais pas, de toute facon, ca glissait sur moi, mon choix, mon projet, celui de mon mari aussi, mon bébé. de toutes facons je suis daccord avec rien avec eux ! le portage … n importe quoi qu ils disaient et la, y a 3 jours elle me sort, mais il a marché tot parce que tu l as porté. et ben tien, heureusement que je t ai pas ecouté .
    en gros si tu dois commencer à cacher ton projet d’accouchement à cause de leurs reactions, comment feras tu pour le portage, le cododo, les lavables (si c est des trucs que tu veux faire hein bref, tu pourras pas tjs tout cacher . Ce que je reponds quand on m’agace trop avec des réflexions déplacées sur mes choix de maman : t’as fais ce que tu voulais pour elever tes enfants. ben moi c est pareil !

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