Plusieurs études scientifiques prouvent que le fait de boire et de manger pendant un accouchement est sans danger et apporte de nombreux bienfaits pour les femmes en travail. Découvrez dans cet article pourquoi vous ne devriez pas vous en priver.
Vous avez déjà vu, dans l’émission Baby Boom (que je critique régulièrement parce qu’elle donne une image fausse et très médicalisée de l’accouchement) des futurs papas se commander des pizzas et les dévorer devant le regard envieux de leur femme enceinte résignée à se priver… ?
C’est ce que de nombreuses futures mamans subissent (et je ne parle pas des compagnons indélicats qui pourraient aller manger dans la salle d’attente !) à cause des nombreuses maternités qui continuent d’interdire aux femmes enceintes de boire et de manger pendant leur accouchement.
Pourtant, une étude menée par une équipe d’infirmières américaines (1) vient de prouver que non seulement manger et boire pendant l’accouchement ne présentait aucun risque, mais que cela pouvait même accélérer le travail et rendre les contractions plus efficaces.
Les résultats confirment aussi que le taux de césariennes d’urgence et de complications durant le travail était plus bas lorsque les futures mamans pouvaient manger à leur faim.
J’ai vécu cette interdiction de manger à deux reprises pendant mes accouchements
J’ai subi cette interdiction pour mes deux premiers accouchements.
Pour mon aîné, j’ai pourtant accouché à la maternité des Lilas, réputée comme pionnière dans l’accompagnement des accouchements phsysiologiques…
Moi qui n’était pas assez informée à cette époque et qui souhaitait suivre les instructions à la lettre, je me suis retrouvée à bout de forces au bout de 12 heures de travail sans boire et sans manger.
Au petit matin, j’ai heureusement trouvé une aide-soignante adorable qui a accepté de me donner du miel liquide à la petite cuillère pour me redonner un peu d’énergie.
Forte de cette expérience, j’ai ramené en douce des bonbons au miel et une grappe de raisins que je mangeais discrètement pendant mon deuxième accouchement !
En plus de me procurer du plaisir et du réconfort, j’ai vraiment constaté que j’étais pleine d’énergie jusqu’à ce que j’ai mon bébé dans les bras.
Ce n’est que pour mon troisième accouchement, l’année dernière, que j’ai enfin été accueillie dans une maternité où il était clairement dit (c’était même affiché partout dans les couloirs !) qu’on avait le droit de manger et de boire quand on le voulait.
Les sages-femmes m’ont même donné une grande bouteille d’eau dès mon arrivée dans la salle nature et m’ont proposé à plusieurs reprises de m’apporter des biscuits ou du pain.
Mais alors pourquoi certains hôpitaux continuent à suivre cette interdiction ? Pourquoi de nombreuses femmes pensent encore que c’est la norme ?
Pourquoi certaines maternités continuent d’interdire aux femmes enceintes de manger ?
L’interdiction de manger et de boire pendant l’accouchement remonte aux années 1940.
À l’époque, plusieurs femmes donnaient naissance sous anesthésie générale. Les médecins craignaient alors que le contenu de l’estomac soit aspiré dans les poumons.
Maintenant, très peu de femmes sont endormies pour l’accouchement, mais cette pratique persiste encore.
« Sous anesthésie générale, si la patiente vient à manger, il y a un risque qu’elle vomisse et qu’une partie du vomi soit aspiré vers ses poumons », explique Anne Shea-Lewis, directrice de l’unité mère-enfant à l’hôpital St. Charles à Port Jefferson, dans l’État de New York, qui est l’auteure principale de l’étude parue en février dans l’American Journal of Nursing. (2)
Ce que révèle cette étude
L’équipe de chercheuses a regroupé les résultats de 10 études scientifiques comprenant le suivi de 3982 femmes en travail.
Dans environ 40 % des cas, les patientes pouvaient boire et manger ce qu’elles avaient envie.
Les résultats montrent non seulement que le fait de manger pendant l’accouchement n’est pas associé à un plus grand risque de vomissement ou d’étouffement, même dans le cas d’une anesthésie générale.
Mais surtout, que les femmes qui pouvaient consommer autre chose que des glaçons et des petites gorgées d’eau avaient un travail plus court d’environ 16 minutes.
« Même si la proportion des patientes dites à risque était moins élevée dans le groupe de celles qui ne pouvaient pas manger et boire, le taux de césariennes d’urgence et de complications durant le travail était plus élevé, dit Anna Shea-Lewis, une des auteures de cette étude.
Il n’y avait pas, par contre, de différence entre les deux groupes pour ce qui est de la santé du bébé. Le taux de complications post-partum et les scores Apgar étaient similaires.”
Les chercheuses rappellent également que l’utérus est un organe essentiellement composé de muscles.
Le fait d’être bien hydratée et d’avoir accès à de bonnes sources d’énergie est important pour que les muscles puissent fonctionner adéquatement.
Les auteurs concluent donc que les femmes devraient pouvoir manger et boire selon leurs envies au cours de leur accouchement.
A vous de jouer en garnissant votre valise de maternité de petits plaisirs à croquer, sucer et déguster au moment où vous aurez besoin d’un regain d’énergie ou juste d’un petit moment de réconfort.
Quelques grains de raisin, des amandes à croquer, quelques dattes, un smoothie, des pates de fruits diététiques pour les sportifs, une banane… Et n’oubliez pas d’imprimer les résultats de cette étude au cas-où le personnel de l’hôpital viendrait vous embêter !
Et vous ? Avez-vous eu le droit de manger et de boire pendant votre accouchement ? Avez-vous reçu des conseils à ce sujet de la part de votre sage-femme ou gynécologue ? Partagez votre expérience avec la communauté des Naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous.
Anne-Laure Brunelle
Sources
(1)http://journals.lww.com/greenjournal/Abstract/publishahead/Less_Restrictive_Food_Intake_During_Labor_in.98491.aspx
(2)https://www.reuters.com/article/us-health-pregnancy-labor-food/eating-during-labor-may-be-safe-even-beneficial-for-women-idUSKBN15O2ZR
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site de Naturelle maman ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un gynécologue, une sage-femme ou autre professionnel de la périnatalité, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
Lors de ma préparation à l’accouchement, ma sage-femme nous a dit d’emporter avec nous des jus de fruits et de les cacher du personnel de la maternité.
J’avoue que l’idée de manger ne m’est pas venue à l’esprit, je n’avais pas très faim.
Mais boire oui, j’ai quémandé plusieurs fois de l’eau, on me l’a refusé pendant le travail. On a fini par m’en donner après ma césarienne d’urgence (à mes risiques et périls m’a-t-on dit). Résultat : j’ai vomi immédiatement après ! 😀
Heureusement pour moi que je déteste les hôpitaux au point d’y aller le plus tard possible. Contraction à 5hurler du mat’, pti déjà normal, grosse part de frite à midi. De l’eau toute la journee. A partir de 14h contractions toutes les 5 min. A 17h j’ai un peu vomi. A 17h 20, arrive à la clinique dilate à 8. A 18h14 je tenais mon fils dans les bras.
Les maternités sont trop ferme d’esprit. Il faut rentrer dans des cases. Pour mon prochain accouchement je tenterai de faire pareil car si je pouvais j’accouchera il a la maison avec une sage femme.
Pareil !! j’ai mangé en cachette ce que mon amoureux était allé chercher dehors, des sushis en l’occurence ! Je n’en avais pas mangé pendant 9 mois et je me suis dit que comme le travail était commencé je ne pouvais plus faire de mal à mon bébé lol ! En tous cas ça m’a donné des forces et j’en ai bien eu besoin car après j’ai eu 12h de travail et n’ai donné naissance à mon fils que dans la nuit.
Oui j’étais vraiment surprise ! Car en 2003 en pleine canicule pas un goûte d’eau et la 2017 même maternité ont me dit faite vous plaisir j’ai beaucoup bu , manger non je n’avais pas envie, trop peur de vomir pendant la fin du travail.
Pour mes deux accouchements à la maternité de Vichy, j’ai été interdite de boire et de manger alors que j’avais eu des grossesses sans risque et aucun souci à l’accouchement. J’ai même supplié pour qu’on me donne 3 gorgées d’eau pour mon premier bébé, après des heures de contractions en plein mois d’août dans une salle où la clim ne marchait plus. On est proche de la torture non ? Heureusement que des gens comme vous témoignent de ces absurdités pour changer les choses pour les générations futures.
Encore une bonne raison d’accoucher à la maison, si c’est possible. Pour ma part j’ai accouché aux Bluets, une des rares maternités raisonnables qui permettent aux parturientes de manger et de boire pendant l’accouchement. Mais je suis arrivée en pleine transition, déjà dilatée à 8 au premier examen du col. Alors je n’ai pas eu envie de manger, juste de pousser !
Pr mon premier accouchement, ma sage femme de preparation trouvait que c etait une aberration physiologique de partir pr « un marathon » a sec ! Elle etait totalement contre. Une fois a la maternité on m a dit que boire et manger n etait pas autorisé lorsque j ai montré mon projet de naissance où j avais stipulé vouloir le faire si j en ressentais le besoin. J’avais dissimulé des bouteilles d eau dans mon sac et il y avait meme un lavabo dans la salle. J’ai alors bu en cachette régulièrement, de petites gorgées. Mon accouchement a été très rapide et j etais en pleine possession de mes moyens. Je n’ai par contre pas eu le temps d avoir faim car long repas de famille ce jour là ! Autant dire que j avais l estomac bien plein.
Premier accouchement en maternité en 2011 où je n’ai pas pu boire. Les sages femmes permettaient que mon compagnon me passe seulement le brumisateur sur le visage. J’ai trouvé ça violent (j’aime pas recevoir de l’eau ainsi sur mon visage. C’est très perso mais j’aime vraiment pas! Je me suis mise dans une colère folle) et inadapté car j’avais soif! De ce fait, j’étais pas un bon état pour accoucher, pas en confiance, plutôt en résistance et dans mon cortex pour vérifier qu’on me respecte dans mes besoins et sans qu’on fasse à ma place en pensant bien faire mais sans m’écouter ou me faire confiance. J’ai été incapable de lâcher prise. 4h en salle et oui, j’avais faim après tout ça. J’avais pas envie de grands plats raffinés mais de quelque chose d’adapté, réconfortant, nutritif, et pas du thé et des biscottes au gluten toutes sèches avec de la confiture..
Pour ma part, je suis arrivée à la maternité à 5h du matin. J ai accouché le lendemain à 9h30. Ils m ont donné en tout et pour tout en 24h : 2 biscottes et un bouillon de légumes. Comment peut on accoucher sereinement et en forme avec ça dans le ventre en 24h?
C est honteux. Je n en pouvais plus, j étais épuisée après une nuit blanche et autant de temps sans boire et manger…
J accouche bientôt, je ne retourne pas dans la même maternité.
Ce sont des pratiques d’un autre âge, de plus en plus rares heureusement. Tu as vraiment bien fait de changer de maternité…