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Bonjour et bienvenue chez Naturelle maman !28 mars 2024
Conseils pour surmonter le milk blues, la dépression post-sevrage sur Naturelle Maman

Milk Blues : comment surmonter une dépression post-sevrage

Même si tu es heureuse de retrouver plus de liberté en arrêtant d’allaiter, tu pourrais être surprise par la tristesse soudaine qui peut accompagner le sevrage de ton bébé. Ce phénomène, appelé Milk Blues ou dépression post-sevrage, peut être anticipé et pris en charge s’il est connu et bien identifié.

Environ quinze jours après avoir arrêté d’allaiter son bébé de 5 mois, Mélanie (1) a commencé à se sentir déprimée.

« Ca a commencé avec de grosses insomnies » raconte Mélanie « Je pouvais passer des heures à me tourner dans tous les sens sans fermer l’oeil alors que ma fille faisait déjà ses nuits ! Je suis allée voir mon médecin traitant parce que j’avais aussi une sensation de fatigue vraiment écrasante dans la journée.« 

Elle se voit alors prescrire toute une série d’analyses de sang.

Mais mis à part un taux de ferritine un peu bas, ses résultats n’ont rien d’alarmant.

Pourtant, ses insomnies continuent.

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Après plusieurs semaines sans une nuit de sommeil complète, elle prend deux comprimés de mélatonine en vente libre en pharmacie et se réveille brusquement, en sueur, à 3h du matin, en proie à la première crise de panique de sa vie.

« C’était terrifiant« , se souvient-elle.

Le lendemain, Mélanie prend rendez-vous avec la sage-femme libérale qui l’a suivie pendant une partie de sa grossesse.

Elle lui parle de ses symptômes, qui comprenaient également des sautes d’humeur et une perte d’appétit, et sa sage-femme lui parle immédiatement de dépression post-allaitement.

Bien qu’elle ait été soulagée d’apprendre que ses symptômes étaient liés à une cause bien précise et identifiée, Mélanie se souvient aussi d’être tombée des nues :

« Je n’avais jamais entendu de ma vie le terme de dépression post-sevrage. J’aurais bien aimé pourtant !« 

Le Milk Blues, ou dépression post-sevrage, est en effet encore très peu abordé alors qu’il est tout à fait normal de ressentir de la tristesse, de la culpabilité et certains symptômes dépressifs une fois que ton bébé est sevré.

Quelles sont les causes et les symptômes du Milk Blues ?

La fin de l’allaitement entraîne une chute d’hormones, notamment l’ocytocine et les endorphines et prolactine, qui participent à la sensation de plaisir et de bien-être.

Cette chute hormonale peut être la cause d’un épisode dépressif lié au sevrage, le Milk-Blues, qui sera d’autant plus intense si l’arrêt de l’allaitement survient soudainement.

Une étude menée in vitro sur des souris (1) a également montré qu’une carence en acide folique développée pendant la grossesse et l’allaitement pouvait être un élément déclencheur de dépression chez les mamans après le sevrage.

Il n’est pas rare que cette transition coïncide aussi avec le retour de couche, une autre période délicate où les hormones font des montagnes russes. C’est ici l’arrêt de sécrétion de la prolactine stimulée par la succion, qui déclenche un retour des règles pas toujours attendu.

Selon Gail Saltz, professeure agrégée de psychiatrie au New York Presbyterian Hospital (2), les symptômes du milk blues peuvent inclure « une irritabilité accrue, des larmes, une perte de plaisir dans une activité généralement agréable, de la fatigue et des problèmes de concentration« .

En plus des réactions hormonales

et chimiques qui se produisent dans ton corps, la fin de l’allaitement comporte aussi une part émotionnelle très forte.

Le sevrage implique de renoncer à des moments très privilégiés avec ton bébé.

Il y a donc un vrai cap, qui peut s’apparenter à un deuil, à passer.

Comprendre le milk blues pour prévenir la dépression post-sevrage sur Naturelle Maman
Faire du peau à peau après l’allaitement permet de prévenir le milk blues ou dépression post-sevrage – Naturelle Maman

5 conseils pour surmonter le Milk Blues

Parmi les conseils qui peuvent t’aider à surmonter cette étape en fin d’allaitement, tu peux :

1️⃣ Prends ton temps avant de te décider : Avant de décider d’arrêter d’allaiter ton bébé, prends le temps de déterminer les avantages et les inconvénients. Cela doit être ton choix et celui de personne d’autre donc laisse parler ton instinct.

2️⃣ Anticipe le sevrage pour l’organiser : Quelles que soient les raisons à l’origine du sevrage maternel, ce dernier doit avoir lieu de manière douce et progressive. Pour cela, il te faudra supprimer une tétée par une tétée, idéalement tous les deux à trois jours, en la remplaçant par un biberon ou des repas solides. Ce sevrage progressif sera profitable à la fois pour toi, en évitant tout risque d’engorgement ou de mastite, et pour ton bébé pour lequel le détachement se fera en douceur.

3️⃣ Prends soin de toi : prévenir les sentiments de dépression ou d’anxiété passe par une alimentation équilibrée, de l’exercice, des moments de détente et de plaisir. Prendre soin de toi n’est pas égoïste, c’est nécessaire autant pour toi que pour ton bébé.

4️⃣ Continue le peau à peau : de longs moments de peau à peau peuvent prévenir une chute hormonale trop abrupte et t’aider à passer le cap du sevrage en douceur.

5️⃣ Demande de l’aide : Le milk blues dure généralement de quelques semaines à un mois. Si tu continues à ressentir des symptômes dépressifs au-delà, il est important d’en parler à une sage-femme, à la psychologue de la maternité ou à une conseillère en lactation IBCLC.

Est-ce que tu as vécu un milk blues ? Est-ce que tu savais que ça existait ? Est-ce que tu as reçu du soutien pour surmonter ce moment dépressif après ton allaitement ? Partage ton expérience avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous.

Anne-Laure Wright

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Sources

(1) Mélanie, dont le prénom a été changé à sa demande, est abonnée au programme Naissance douce et membre du Cercle des Naturelles Mamans

(2) Nishida S, Araki R, Baba A, Asari S, Tachibana S, Nakajima Y, Iwakumo A, Yabe T. Post-weaning folate deficiency induces a depression-like state via neuronal immaturity of the dentate gyrus in mice. J Pharmacol Sci. 2020.

(3) Hamdan A, Tamim H. The relationship between postpartum depression and breastfeedingInt J Psychiatry Med. 2012;43(3):243-59. doi:10.2190/PM.43.3.d

7 Comments

  1. Nadinha Reply

    A la fin de mon 2eme allaitement j’avais consulté une psy a la maternité pendant 2 séances mais je pleurais tellement quand je faisais ces rencontres que je sortais complètement lessivée. Je n’ai pas du tout la sensation de ressentir des difficultés à m’occuper du bébé c’est même plutot l’inverse. Je suis hyper sensible à la moindre tristesse. Par contre j’ai l’impression d’être tout le temps très très fatiguée. Cette fatigue écrasante je la comprends mieux maintenant…

  2. Maria Reply

    Je pense aussi l’avoir vécu sans pouvoir l’identifier ou le nommer. Je suis contente de savoir que j’ai fait un milk blues et que c’est normal, merci pour ce partage naturelle maman. ♥️

  3. Charlotte Martins Reply

    Je n’ai pas encore vécu de milk blues mais je redoute beaucoup la fin de notre allaitement. Le jour où mon fils ne voudra plus de mon sein. L’allaitement a été compliqué à mettre en place, j’ai galérer pendant plus de deux mois et maintenant que tout roule, ça crée un lien si puissant entre nous que j’espère le maintenir le plus longtemps possible. Merci pour cet article rassurant.

  4. Marie Reply

    Grâce à cet article, je comprends mieux ce qui m’est arrivé il y a quelques mois. Sevrage brutal d’un allaitement long (2ans et demi), j’ai énormément culpabilisé et ressenti une énorme tristesse et détresse, qui ont durée quelques semaines et puis le contact avec mes enfants et la vie qui reprend son train a aidé.
    Merci en tout cas, car je pensais que c’était juste moi qui avait un problème.

  5. Flo Reply

    Merci pour cet article!! je cherche avec détresse depuis peu, à comprendre mon état d être, allaitement de 3 ans jour pour jour,
    et arrêt brutal en une semaine, (Cela fait maintenant 2 mois) et après beaucoup de larmes les premiers jours, je suis physiquement boulversé par les hormones et les angoisses, au quotidien passant par des états et des douleurs inexplicable, à chaque cycle le corps repars à zéro et c est très difficile, ( plus d ocytocine ) alors merci pour le partage car je trouves ça fou que le débat ne soit pas plus ouvert pour toutes les femmes qui traversent ce moment de vie . prenez soin de vous

  6. Lucie Reply

    Bonjour,
    C’est exactement ce que je dois vivre en ce moment…Mon allaitement a duré 9 mois avec un sevrage progressif qui a duré 3 semaines. Je ne sais pas si c’est le fait de reprendre mon travail après un congé parental de 6 mois et donc une appréhension d’être séparée de mon bébé mais je vis des moments émotionnellement compliqués : impression de fatigue constante ( il est vrai aussi que bébé ne fait pas encore tout à fait ses nuits mais un rien me submerge alors que je ne suis pas du tout comme ça habituellement)…perte de libido, d’énergie et nuits agitées. L’impression aussi d’être de mauvaise humeur et à fleur de peau avec mes proches….J’espère que tout cela va s’estomper rapidement avec le retour du printemps! Courage à toutes les mamans qui vivent ce mauvais passage.

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