Après deux magnifiques accouchements sans péridurale accompagnés par le sage-femme Willy Belhassen, Emilie a souhaité partager son expérience pour permettre à un maximum de femmes de connaître l’accompagnement global pour profiter des immenses bienfaits d’être suivi par une seule sage-femme du début de la grossesse à l’accouchement.
« La trentaine et désireuse d’avoir des enfants depuis longtemps, j’ai attendu de trouver mon partenaire idéal pour me lancer.
Mais j’ai tout de même occupé ce temps à me renseigner, à réfléchir à ce que je souhaitais, pour ma grossesse, mon accouchement, ma vie de maman, etc.
En parfaite santé, je ne fréquente le milieu médical que très rarement, voire quasiment jamais ou seulement lorsque j’y suis obligée (gynécologue, dentiste, …) et je n’ai pas pris de médicament depuis au moins 20 ans.
Moins je vois de blouses blanches, mieux je me porte !
La question de l’accouchement était donc une source d’inquiétude, car tout ce que j’en savais me semblait très médicalisé et protocolaire.
Mais en persévérant dans mes recherches, j’ai découvert que l’on pouvait encore accoucher naturellement, physiologiquement.
J’ai appris avec bonheur qu’il existait des solutions pour vivre la grossesse et la délivrance au rythme de son corps tout simplement.
Ouf ! Feu vert donc !
Quelques semaines plus tard, pouf, bébé 1 était en route ! 😉
Pour le suivi, la solution qui s’imposait était celle du suivi global.
Hors de question de rencontrer une nouvelle personne à chaque consultation.
De nature très pudique et plutôt méfiante face à la blouse blanche, il était indispensable que je trouve une personne qui saurait me mettre en confiance et m’apprivoiser.
Parallèlement à cela, nous souhaitions, mon conjoint et moi, choisir une méthode de préparation à l’accouchement cohérente et impliquant le papa, nous avons donc opté pour l’haptonomie.
C’est ainsi que nous nous sommes rapprochés du Groupe Naissances et que nous avons fait la connaissance de Willy Belhassen, un homme sage-femme et haptonome.
Avec le Groupe Naissances, les femmes sont suivies par une même sage-femme tout au long de la grossesse, et c’est également celle-ci qui les accompagne pour l’accouchement.
Le collectif loue des salles d’accouchement à la clinique Jeanne d’Arc à Paris, ce qui permet de garantir la disponibilité de matériel et de professionnels si besoin, mais dans la majorité des cas, seuls sont présents dans la salle la maman, la personne qui l’accompagne et la sage-femme.
Témoigner pour faire connaître les immenses bienfaits de l’accompagnement global
Aujourd’hui, après un deuxième accouchement avec Willy, j’ai décidé de témoigner pour deux raisons : tout d’abord car il me semble indispensable de partager et de faire connaître le plus largement possible les bienfaits d’un accompagnement global, pratique trop peu courante et méconnue, mais aussi très difficile à trouver en dehors des grandes métropoles.
Mais aussi parce que ce deuxième accouchement est venu renforcer une conviction profonde vérifiée lors de mon premier accouchement : la nature est bien faite et nous les femmes, avons des capacités insoupçonnées dans lesquelles nous devons placer notre confiance, notamment lors de la mise au monde d’un enfant.
Je voulais déjà rédiger un témoignage après mon premier accouchement mais les choses s’étaient tellement bien passées que je ne ressentais pas ce besoin de partager mais plutôt de chérir intérieurement ce souvenir.
De plus, a posteriori, je me suis souvent dit que cette journée était passée trop vite et que si j’avais su que ce serait si bien, je l’aurai vécu plus intensément ! 😉
Pour ce deuxième accouchement, le déroulement ne fut pas des plus classiques mais l’enchaînement des choses fut si incroyable qu’il me semble vraiment important de partager mon expérience pour permettre à un maximum de femmes de vivre la même chose et de réaliser à quel point nous sommes fortes et capables.
Un accouchement qui arrive plus vite que prévu
Mon terme était donc prévu le 6 janvier.
Habitant en province, à plus de 600km de Paris, et ne souhaitant pas séjourner à Paris trop longtemps, nous avions fait le pari de ne monter dans la capitale que le 2 janvier, soit 4 jours avant la date prévue.
Confiante, sereine, et persuadée que j’accoucherai à terme (ce fut le cas pour mon premier bébé) je n’avais même pas réfléchi à un plan B, local, une solution de repli dans ma campagne en cas d’imprévu.
Dans la nuit du 27 au 28 décembre, je me réveille pour aller aux toilettes.
Et là, surprise, je suis trempée.
J’ai pensé immédiatement que j’avais rompu la poche des eaux mais la quantité de liquide n’était pas si importante.
En revanche, j’avais également perdu du sang. Inquiète, j’appelle Willy, il est 2h du matin.
Celui-ci me dit d’attendre une heure et de vérifier si le sang continue de couler, si le liquide coule aussi, et si les contractions se déclenchent.
Si ce n’est pas le cas, il sera temps d’envisager de se diriger à Paris. Sinon, ce sera la maternité la plus proche.
Une heure plus tard, je perds encore un peu de sang, pas de liquide mais de petites contractions rapprochées se sont déclenchées.
Départ pour la maternité la plus proche
Après vérification avec Willy au téléphone, il faut se soumettre au verdict : je vais devoir partir pour la maternité locale afin de procéder au moins à quelques contrôles, au risque qu’ils ne me laissent pas ressortir.
La question se pose alors : maternité ou clinique ?
Je ne me suis pas renseignée, je ne sais rien des structures locales, bref, le flou total.
Nous nous décidons pour l’hôpital public.
Je ne réalise pas vraiment ce qui se passe. Malgré la tension de la situation, je suis très zen, toujours persuadée que je n’accoucherai pas ici, que je ne ferai pas ça sans Willy.
Mon objectif : vérifier que bébé va bien, que le sang ne vient pas du placenta et que mon col n’a pas bougé.
Arrivée à la maternité, on m’installe pour un monitoring.
La sage-femme fait un prélèvement pour savoir si ma poche des eaux a rompu ou non, et si le sang vient du placenta ou pas.
45 minutes plus tard : le sang ne coule plus, il ne s’agit pas de liquide amniotique, bébé va bien et supporte sans souci les contractions, et mon col a à peine bougé.
J’annonce donc à la sage-femme le plus simplement du monde que c’est tout ce que je souhaitais savoir et que je m’en vais prendre le premier train pour accoucher à Paris !
Je vous laisse imaginer sa tête, les pensées qui l’ont probablement traversée…
Elle m’a demandé si j’étais sérieuse et m’annonce qu’elle n’est pas vraiment favorable à ma sortie, qu’elle aimerait me faire une écho mais que ce ne sera pas avant 10h du matin (pas de personnel qualifié la nuit dans les petits hôpitaux de campagne), etc.
Ce n’est qu’après 15 bonnes minutes de propos rassurants et d’arguments bien pensés, 15 minutes de gestion des contractions sans broncher, qu’elle finit par accepter à contrecœur de me laisser sortir.
Fred et moi ne nous sommes concertés que quelques minutes : nous étions d’accord, il valait mieux que j’accouche dans les meilleures conditions, physiologiquement avec Willy au risque de devoir le faire sans lui plutôt que de garantir sa présence à mes côtés mais dans une structure inconnue, loin de tout ce pour quoi je m’étais préparée.
Le premier train pour Paris n’étant pas avant 2h, nous avons le temps de rentrer à la maison terminer les valises et récupérer notre ainée de 14 mois que nous avions confiée à la voisine.
Les contractions sont régulières mais pas très fortes, espacées de 5-6 minutes environ.
Le pré-travail dans le TGV !
Il est 7h du matin.
En 30 minutes, les valises sont bouclées, la voiture est chargée, la grande est levée et habillée et a pris son petit déjeuner.
On se met donc en route, Fred me dépose à la gare et prend la route avec notre fille, direction Paris. En voiture, il en a pour 7-8h (avec un enfant).
En train, je serai à Paris en 3 heures.
Je monte donc dans le TGV seule.
Je gère les contractions discrètement pour ne pas inquiéter le personnel de bord.
J’ai trois heures de train devant moi, trois heures pour laisser libre cours à mes pensées.
Et je commence à réaliser que Fred pourrait ne pas être présent lors de la venue au monde de notre deuxième petite fille.
Plus le train avance, plus cette hypothèse me semble inconcevable.
Et plus le temps passe, plus la clinique se rapproche, plus les contractions s’espacent et perdent en intensité.
J’arrive à Paris à midi, je n’ai presque plus de contractions.
J’appelle Willy pour faire le point et lui dis que je vais aller me reposer tranquillement et que je le tiens au courant si les choses évoluent.
Je suis bien installée chez de la famille qui nous héberge, et je peux sereinement attendre que Fred arrive avec notre ainée.
Mon esprit n’est pas disponible pour mon bébé, il est entièrement concentré sur ma fille ainée et mon mari qui sont sur la route.
Je suis persuadée que mon cerveau a réussi à mettre le travail en pause.
Ils me rejoignent vers 18h, tous deux épuisés par le trajet.
Tout le monde se couche tôt.
Ma petite famille est réunie autour de moi, ma fille est bien installée, me voilà comblée.
Je récupère en dormant quelques heures et vers 5h, je me réveille reposée et les contractions reprennent, régulières, pas trop fortes, constantes.
J’attends que tout le monde se réveille naturellement vers 8h et annonce à Fred que le travail a repris.
Je gère les contractions jusqu’à 10h, puis le besoin de voir Willy se fait sentir.
Après tout, à part deux ou trois échanges téléphoniques, il ne m’a pas examinée depuis la perte de sang de la veille.
Nous voilà donc partis à la clinique.
Après examen, Willy me confirme que tout va bien, mais que le col est encore fermé.
Cette visite dissipe toutes mes inquiétudes.
La simple présence de Willy dans la pièce suffit à retrouver toute ma sérénité.
D’ailleurs, le monitoring en atteste, lorsque Willy est dans la pièce, les contractions ne sont pas très fortes et irrégulières, lorsqu’il s’absente, elles s’intensifient et se rapprochent.
Hasard ? Superstition ? Qui sait….
Tout va bien, les choses se mettent en place naturellement, bien qu’une semaine en avance.
Je rentre quelques heures, on déjeune, et les contractions s’intensifient.
Je m’isole dans une chambre avec Fred, nous entrons dans notre bulle.
Et c’est à partir de cet instant que la force de l’haptonomie a pris le relai.
Les contractions sont puissantes, irradient le bas de mon dos et mon ventre tout entier.
Mais Fred se tient derrière moi ou à côté et il entoure mes épaules de ses bras à chaque contraction.
Dès que je la sens arriver je le préviens et il vient s’enrouler autour de moi.
« A ce moment-là, une deuxième force m’envahit et vient décupler la mienne, tout mon corps parvient à se détendre pour accueillir la contraction. »
C’est comme si une vague d’anesthésiant me submergeait à travers son toucher pour permettre à la douleur de me traverser sans encombre et à mon esprit de se focaliser sur mon bébé qui approche et de l’accompagner dans sa descente.
Sans qu’il n’ait besoin de dire un mot, je sentais déferler en moi toute son intention de soulager ma douleur à travers la chaleur de ses mains posées sur moi.
Je tiens jusqu’à 15h30, puis nous rappelons Willy car les contractions sont très rapprochées et régulières et comme il s’agit d’un deuxième bébé, nous ne voulons pas prendre le risque d’arriver trop tard.
J’arrive à la clinique à 16h.
Après examen, mon col est ouvert à 4 et encore un peu ferme.
J’ai donc le temps de prendre un bain chaud aux huiles essentielles.
Très honnêtement, ce bain m’avait fait un bien fou lors de mon premier accouchement et j’en rêvais.
Malgré les déplacements, Fred et moi n’avons pas quitté notre bulle.
Nous ne faisons qu’un, du moins durant les contractions.
A chaque fois qu’une vague arrive, j’ai besoin de le sentir contre moi, j’ai besoin qu’il pose ses mains sur moi, je ne sais pas comment je ferai sans ce contact.
Nous avons simplement ajouté Willy à cette bulle.
Willy a cette capacité à être là, à fournir cette présence si rassurante tout en étant très discret.
Lors de mon premier accouchement, quand j’y repense, j’ai presque oublié qu’il était dans la pièce.
Je me souviens seulement de ses mots, ponctuellement, qui m’aidaient à me recentrer sur le bébé en approche.
Là encore, il n’est pas omniprésent.
Voilà 30 minutes que je suis dans le bain, ma poche des eaux se rompt et tout s’accélère.
Les contractions s’intensifient encore et sont très rapprochées.
« Puis vient la contraction qui m’indique que la naissance est proche, la contraction qui me donne envie de pousser. »
Je sors du bain, et dans le court intervalle entre deux vagues, je retourne dans la salle de naissance.
A peine arrivée, je sens une nouvelle contraction et je m’appuie sur la table.
Willy me demande si je veux m’allonger.
Je suis tentée mais je n’ai pas le temps. Bébé est là tout près.
Fred ne m’a pas lâchée, je reste debout, toute entière concentrée sur ce que je ressens et sur cette petite tête qui arrive.
La voix de Willy n’est qu’un fond sonore qui me guide.
Il me demande de lui poser doucement mon bébé dans les mains et c’est exactement ce que je fais, accompagnant les contractions d’expulsion, la tête de ma petite fille apparaît et vient se poser dans les mains de Willy qui la réceptionnent, accompagnent le reste de son corps et me la tendent.
Toujours debout, j’attrape mon bébé qui vient d’apparaître entre mes jambes comme par magie.
Je peux m’assoir et la poser sur mon ventre, encore reliée au cordon.
Nous attendons que le cordon cesse de battre avant de le couper.
Puis ma petite Héloïse s’est dirigée droit sur mon sein pour sa première tétée.
Nous avons pu profiter de ces instants de rencontre pendant deux ou trois heures de contemplation, de câlins et de peau à peau, après lesquelles nous sommes peu à peu sortis de notre bulle.
Malgré la rapidité avec laquelle Héloïse est arrivée, son passage ne m’a laissé aucune lésion, si bien que je me suis sentie en pleine forme immédiatement après.
Deux accouchements physiologiques, deux expériences uniques qui m’ont permis de découvrir une part de moi que je ne connaissais pas, ce dont j’étais capable, et qui aujourd’hui me remplissent de fierté.
Il s’agit bien sûr d’un travail d’équipe, une équipe que je ne changerai pour rien au monde et sur laquelle je compte bien pour mes prochains accouchements (car il y en aura d’autres, c’est certain).
Ma reconnaissance envers Willy Belhassen et le groupe Naissances est si grande que je voudrais que ces pratiques soient connues du plus grand nombre et qu’elles inspirent le corps médical, qu’elles se répandent en dehors des métropoles et que toutes les femmes puissent choisir elles aussi d’accoucher de cette façon. »
Emilie
Si vous souhaitez plus d’informations sur le suivi global et le groupe naissances, rendez-vous sur leur page facebook pour connaître leur prochaine réunion d’informations mensuelle à la Clinique Jeanne d’Arc à Paris.
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merci Emilie pour ce beau récit. Je trouve qu’au delà du message sur les bienfaits de l’accompagnement global que vous faites trés bien passé, c’est l’importance du soutien et de l’amour du conjoint qui transparait dans votre histoire, et qu’est ce que c’est beau !!!
Moi aussi j’ai eu la chance de connaître le groupe naissances et d’accoucher avec ma sage-femme à la maison. Le récit d’Emilie me rappelle tant de bons souvenirs, merci !
Je crois pas que j’aurais tenté les contractions dans le TGV, c’est quand même limite dangereux, mais le reste je rêve d’un accouchement tout pareil, ca m’a beaucoup émue.
Wow Emilie, tu as vraiment eu un accouchement de rêve!!! J’aimerais tellement qu’une sage femme fasse du suivi global près de chez moi d’ici ma prochaine grossesse…
C’est super de lire ces beaux récits d’accouchement, continuez, et qui sait, si la lecture de nos témoignages donne le goût à ne serait-ce qu’une maman de donner naissance de façon naturelle, ce sera génial!