Rhumes, maux de tête, fièvre… Beaucoup de parents ont le réflexe de chercher des solutions immédiates pour soigner leurs enfants. Et si le meilleur remède à donner à votre enfant était de lui laisser le temps de guérir en se reposant, plutôt que de chercher instantanément une solution médicamenteuse ou naturelle ? Dans cet article, je vous invite à repenser votre approche de la guérison et à découvrir l’incroyable pouvoir d’autoguérison du corps humain, en particulier chez nos enfants.
Vous le savez, les Français sont champions en consommation de médicaments (1).
La faute aux laboratoires pharmaceutiques ? Aux médecins ?
Pas seulement.
C’est nous, nous tous.tes, avec ce réflexe bien ancré de vouloir “prendre quelque chose” dès qu’un symptôme apparaît, qui devons nous interroger sur nos automatismes.
Un rhume ? Un sirop.
Un mal de tête ? Un cachet.
Un coup de fatigue ? Une vitamine.
L’appel à la « sobriété médicamenteuse » de cette pédiatre expérimentée

Cette “surconsommation” est devenue un vrai problème de santé publique.
A tel point que de plus en plus de médecins prêchent pour la “sobriété médicamenteuse”.
Comme le Dr Anne-Laure Adra, pédiatre à Montpellier (2) :
« Souvent, j’essaye d’expliquer aux parents que ce ne sont pas des traitements de première intention. Et quand j’observe leur mécontentement parce qu’ils espéraient un remède immédiat, je leur explique que cela me prendrait beaucoup moins de temps d’écrire une ordonnance que de leur donner des conseils pour éviter ces effets néfastes justement. Ce temps que je consacre à l’explication, c’est un temps offert dans l’intérêt du nourrisson. »
A l’instar du dr Adra, beaucoup de médecins conscients et témoins des effets secondaires des médicaments essaient de moins prescrire, voire RIEN du tout.
Mais ils se heurtent souvent à une attente implicite des patients : “Si je suis venu jusqu’ici, c’est bien pour repartir avec une ordonnance, non ?”
C’est particulièrement vrai en pédiatrie.
Selon le Dr Adra, les parents ont pris l’habitude de l’instantané :
« Ils veulent une solution à leur besoin en moins de 24h comme pour d’autres situations de la vie. On ne sait plus attendre ».
Et cette habitude ne se limite pas à la médecine conventionnelle !
Les remèdes naturels, aussi merveilleux et nombreux soient-ils, n’échappent pas à cette logique.
Huiles essentielles, teinture-mères, tisanes, homéopathie, macérats en gemmothérapie, hydrolats…
Il y en a énormément à notre portée.
C’est une chance.
Mais faut-il pour autant en faire un réflexe pavlovien ?
Est-il bon de les démultiplier pour accroître leur capacité d’action ?
Je l’observe très souvent parmi les abonné.e.s de nos programmes en ligne.
Des femmes enceintes inscrites au programme Naissance douce qui cumulent 5 remèdes homéopathiques pendant leur dernier mois de grossesse pour préparer leur accouchement. Après tout, l’homéopathie ne présente pas d’effet secondaire, pourquoi s’en priver ?
Des parents membres du programme Enfance en Santé qui veulent associer du paracétamol avec des huiles essentielles, des tisanes et un multivitamines dès les premiers signes de refroidissement.
La moindre fièvre, la moindre toux, le moindre bouton doit être éradiqué sur-le-champ.
Mais si nous prenions le temps d’observer les merveilles qu’accomplit notre organisme avant d’intervenir ?
L’homéostasie : la sagesse innée du corps pour rester en bonne santé

Nous possédons tous, sans avoir rien à faire, notre propre chirurgien, notre propre psychologue et notre propre usine de médicaments interne.
Je vous donne un exemple : endorphine signifie “morphine créée par le corps”.
On est donc capables de produire nos propres antidouleurs, sans avoir à prendre quoi que ce soit.
Si vous êtes sceptique, je vous encourage à lire Jeremy Howick, philosophe des sciences, chercheur en épidémiologie à l’Université d’Oxford et auteur du best-seller Docteur vous, les bases scientifiques de l’autoguérison (3) dont voici un extrait :
“Si toute la science médicale que nous utilisons aujourd’hui était indispensable, la race humaine n’aurait pas survécu assez longtemps pour la découvrir. Sans la moindre intervention médicale, votre corps guérit la plupart des infections, raccommode la plupart des os brisés et résout la plupart des épisodes de dépression. Notre corps fabrique lui-même sa morphine, ses hormones de croissance et son hormone du plaisir (dopamine). Il possède même un type de cellules qualifiées de ‘tueuses naturelles’ qui détruisent les virus indésirables et les tumeurs malignes.”
La capacité d’autoguérison n’est pas une croyance ou une vue de l’esprit.
C’est une force vitale que nous possédons toutes et tous.
Dès la petite enfance, les bobos cicatrisent en quelques jours.
Pensons aussi à la fièvre, qui n’est pas votre ennemie.
C’est une arme naturelle du corps pour lutter contre les infections.
La faire baisser à tout prix, c’est parfois empêcher le système immunitaire de faire son travail.
Un rhume, une grippe, une angine virale ?
La plupart des virus et autres pourvoyeurs d’infections sont anéantis par les défenses naturelles de l’organisme.
Alors oui, il y aura parfois des nuits plus difficiles, des symptômes un peu gênants, des journées « enfant malade ».
Mais cela fait partie du processus de guérison.
Le corps humain est une merveille d’adaptation
Il est conçu pour maintenir son équilibre, un mécanisme que la médecine appelle l’homéostasie.
Grâce à des mécanismes d’autorégulation qui permettent à l’organisme de conserver ses constantes vitales, quel que soit l’environnement.
Cela ne veut pas dire que l’organisme peut vaincre lui-même n’importe quelle maladie.
Pour certains symptômes, une consultation médicale et une intervention rapide sont vitales.
Mais dans bien des cas, le corps a simplement besoin de temps et de soutien et d’un ou deux “coups de pouce” bien choisis si nécessaire.
Mais pas d’une accumulation de traitements.
Les mamans ont un super-pouvoir pour guérir leurs enfants

Parfois, le plus beau cadeau que vous pouvez offrir à votre enfant pour guérir, c’est de l’amour et du temps.
A ce propos, j’ai lu récemment un livre de la naturopathe Anne Portier dont j’aimerais vous citer un passage :
« On l’oublie mais toutes les mères ont la capacité de guérir leur petit ! Un pouvoir de guérison dont elles ont été dépossédées par la chimie alors qu’il s’avère précieux en cas de forte fièvre. Bien que le cordon ombilical soit coupé à la naissance, un cordon virtuel, énergétique, subsiste entre une mère et son enfant jusqu’à l’âge de 7 ans au moins. En posant son enfant sur elle, un transfert d’énergie s’effectue – c’est le principe même de l’osmose ! La mère communique ainsi son énergie à son enfant et relance chez lui sa capacité d’autoguérison. »
Oui, vous avez bien lu ! Vous êtes la première guérisseuse de votre enfant. VOUS avez le pouvoir de soulager sa douleur, de renforcer son système immunitaire, de faire baisser sa fièvre…
Pas besoin de cape ni de super-costume pour le révéler. Juste votre amour, votre intuition et quelques connaissances essentielles.
Alors, la prochaine fois qu’un petit virus frappe à la porte, prenez une grande respiration et faites-vous confiance.
Écoutez votre médecin intérieur, ce facteur d’équilibre et d’homéostasie, et ne cherchez pas à tout prix à multiplier les remèdes pour accélérer la guérison.
Prenez le temps d’en choisir un, ou deux. Pour faire mieux avec moins.
Et laissez le corps de votre enfant accomplir son formidable travail de guérison.
Et vous ? Est-ce que vous avez aussi tendance à vouloir donner des remèdes naturels ou des médicaments au moindre symptôme ? Qu’en dit votre médecin ? Partagez votre expérience avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous !
Anne-Laure Wright
Sources
(3) Jeremy Howick, Docteur Vous, Les bases scientifiques de l’auto-guérison, Editions de l’homme, 2019.
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