Vous souhaitez tomber enceinte et souffrez de fibromes utérins ? Dans cet article, je vous indique quelques modifications dans votre mode de vie combinés à des solutions naturelles qui peuvent vous aider à gérer ces fibromes tout en augmentant vos chances de grossesse.
Qu’est-ce qu’un fibrome utérin ?
Les fibromes utérins sont des tumeurs bénignes dans l’utérus, souvent diagnostiquées chez les femmes en âge de procréer.
Selon Santé Publique France, le taux d’incidence chez les femmes de 10 à 54 ans est de 17,1 pour 10 000 personnes et il est plus élevé chez les femmes âgées de 25 à 54 ans (24,7 pour 10 000 personnes-années). (1)
Bien que 99 % des fibromes ne soient ni cancéreux ni mortels, ils peuvent parfois causer des problèmes de santé, notamment en matière de fertilité.
Les fibromes varient en taille, allant d’aussi petits qu’une graine à plus gros qu’un pamplemousse, et peuvent se développer dans différentes parties de l’utérus, modifiant ainsi les symptômes.
Fibromes utérins : causes et facteurs de risques
La cause exacte des fibromes utérins reste inconnue, mais plusieurs facteurs peuvent augmenter le risque de les développer :
✅ Âge : Les femmes entre 25 et 50 ans sont plus susceptibles d’avoir des fibromes.
✅ Poids : L’obésité et le surpoids peuvent augmenter le risque.
✅ Génétique : Avoir des antécédents familiaux de fibromes accroît le risque.
✅ Puberté précoce : avoir ses premières règles avant l’âge de 10 ans augmente le risque.
✅ Carences et alimentation déséquilibrée : Une carence en vitamine D ou une consommation excessive et régulière d’alcool et/ou de nourriture ultra-transformée peut également accroître le risque de fibromes.
L’importance d’un bon équilibre hormonal
Les fibromes sont souvent liés à un déséquilibre hormonal, notamment un excès d’œstrogènes par rapport à la progestérone.
Restaurer cet équilibre peut non seulement aider à réduire la taille des fibromes, mais aussi améliorer vos chances de grossesse.
Les principaux symptômes des fibromes utérins
Les symptômes des fibromes varient en fonction de la taille, de la localisation et du nombre de fibromes.
Certains femmes ne présentent aucun symptôme, tandis que d’autres peuvent rencontrer :
✅ Des règles plus longues (plus d’une semaine) et/ou abondantes
✅ Des douleurs dans le bas ventre fréquentes ou une sensation de pesanteur
✅ Des douleurs dans le bas du dos ou les cuisses
✅ Une envie très fréquente d’aller faire pipi
✅ Des difficultés à vider sa vessie
✅ De la constipation chronique
✅ Des difficultés à tomber enceinte
Les solutions naturelles à envisager en cas de fibromes utérins
Les fibromes croissent généralement lentement, et dans de nombreux cas, ils rétrécissent d’eux-mêmes, surtout après la ménopause. (2)
Mais si les symptômes deviennent gênants, plusieurs stratégies naturelles peuvent être envisagées pour aider à gérer la condition et améliorer la qualité de vie.
Des modifications dans votre alimentation et mode de vie
Perte de poids : L’excès de poids peut augmenter le risque de fibromes en raison de la production élevée d’œstrogènes par les cellules graisseuses. Perdre du poids peut aider à réduire la taille des fibromes. (3)
Amélioration de l’alimentation : Il a été démontré que les femmes qui mangent régulièrement de la viande rouge (plusieurs fois par semaine) et/ou qui consomment de l’alcool tous les jours ont 50% plus de risques de développer des fibromes utérins. (4)
En revanche, la consommation de produits laitiers semble réduire le risque de fibromes, ce qui suggère un rôle pour le calcium, le magnésium et le phosphore dans la croissance des fibromes ; le calcium et l’acide butyrique inhibent tous deux la prolifération cellulaire (5).
Une alimentation pauvre en fruits et légumes a été associée à un risque accru de développer des fibromes (6).
Point intéressant, les femmes qui consomment régulièrement des agrumes sont moins susceptibles de développer des fibromes, probablement en raison de l’effet anti-prolifératif des flavonoïdes (7).
Adopter une alimentation riche en fibres, fruits, légumes, céréales complètes et produits laitiers peut aussi aider à réduire les symptômes des fibromes.
7 plantes pour rétablir un bon équilibre hormonal
Le yam
Le yam contient de la diosgénine, un principe actif qui stimule la sécrétion de progestérone naturelle. En rétablissant un bon équilibre hormonal oestrogènes/progestérone, le yam peut contribuer à réduire la taille des fibromes et à atténuer les symptômes associés.
L’alchémille
L’alchémille est reconnue pour ses propriétés régulatrices sur les hormones féminines. Elle est particulièrement efficace pour lutter contre l’hyperœstrogénisme, une des causes des fibromes. Cette plante est souvent utilisée pour soulager les symptômes du syndrome prémenstruel et de la préménopause, deux périodes où l’équilibre hormonal est crucial.
Le gattilier
Le gattilier est un autre allié de taille dans la lutte contre les fibromes. Il agit en stimulant la production de progestérone et en régulant les niveaux d’œstrogènes, ce qui est essentiel pour réduire la croissance des fibromes. Des études ont montré que le gattilier peut aider à réguler le cycle menstruel, une étape importante pour celles qui souhaitent tomber enceinte.
L’achillée millefeuille
Cette plante est particulièrement utile pour décongestionner la région pelvienne grâce à ses propriétés anti-inflammatoires et diurétiques. L’achillée millefeuille aide également à réguler les saignements excessifs souvent associés aux fibromes, tout en étant un excellent antioxydant.
La vigne rouge
La vigne rouge est riche en anthocyanosides, des composés qui renforcent les vaisseaux sanguins et réduisent les saignements. En améliorant la circulation et en réduisant l’insuffisance veineuse, la vigne rouge peut aider à atténuer certains des symptômes gênants des fibromes.
La grande ortie
Anti-inflammatoire, hémostatique et reminéralisante, la grande ortie est une plante incontournable pour celles qui souffrent de fibromes. En plus de réduire les saignements, elle aide à soulager la douleur et à renforcer l’organisme grâce à sa richesse en vitamines et minéraux.
Des nutriments pour compléter l’action des plantes rééquilibrantes
Vitamine D
Dans une étude publiée en 2013, le taux vitamine D a été mis en corrélation avec la taille des fibromes utérins. Une carence en vitamine D pourrait donc être liée à des fibromes plus gros. (8)
Une seconde étude menée in vitro a montré que des doses élevées de vitamine D3 pouvaient réduire les fibromes utérins de 75 %. (9)
Cela suggère que la vitamine D pourrait jouer un rôle protecteur contre la croissance des fibromes
La vitamine E
La vitamine E est un antioxydant puissant qui joue un rôle clé dans la régulation des hormones. Elle aide à prévenir la formation de nouveaux fibromes et à réduire la taille de ceux déjà présents. Des études ont également montré que la vitamine E peut améliorer la santé reproductive en général.
Les isoflavones
Les isoflavones, principalement issues du soja et d’autres légumineuses, ont montré des effets antiprolifératifs sur les fibromes utérins dans plusieurs études. (10,11,12)
Les isoflavones, en particulier celles trouvées dans le soja, possèdent également des propriétés antioxydantes. Elles protègent les cellules contre les dommages causés par les radicaux libres, ce qui peut contribuer à la croissance des fibromes. En neutralisant ces radicaux libres, les isoflavones peuvent aider à réduire le stress oxydatif dans l’utérus, un facteur potentiel de la formation des fibromes.
Bien que les isoflavones aient des propriétés œstrogéniques, des études ont montré qu’elles ne sont pas directement associées à la croissance des fibromes. Au contraire, elles pourraient même inhiber la croissance des cellules tumorales, comme celles des fibromes, en favorisant l’apoptose (la mort cellulaire programmée). Par exemple, la quercétine, un autre flavonoïde, présente dans de nombreux fruits, a montré des effets pro-apoptotiques sur les cellules tumorales, ce qui suggère que les isoflavones pourraient avoir un effet similaire.
On trouve des isoflavones en bonne quantité dans certains aliments à base de soja (comme le tofu, le tempeh). Certains remèdes de la médecine traditionnelle chinoise, comme le kudzu, contiennent également des niveaux élevés d’isoflavones.
L’huile d’onagre
Riche en acides gras essentiels, l’huile d’onagre est connue pour ses propriétés anti-inflammatoires. Elle peut être particulièrement bénéfique pour les femmes souffrant de fibromes en réduisant l’inflammation et en aidant à rééquilibrer les hormones.
En intégrant certaines de ces solutions naturelles et ces changements de mode de vie dans votre routine quotidienne, vous pouvez non seulement gérer les symptômes des fibromes, mais aussi améliorer vos chances de concevoir.
Comme toujours, il est important de consulter un professionnel de la santé avant de commencer tout nouveau traitement, surtout si vous envisagez une grossesse. Une approche naturelle et intégrative peut vous aider à retrouver un équilibre hormonal sain (13) et à avancer plus sereinement dans votre désir de grossesse.
Et vous ? Est-ce qu’on vous a diagnostiqué un ou plusieurs fibromes utérins ? Quelles solutions vous ont été proposées ? Partagez votre expérience avec notre communauté dans les commentaires ci-dessous.
Anne-Laure Wright
Sources
(2) Mondelli B, Walker WJ, Dhanoya T, Morton K. Uterine Fibroid Embolization in a Series of Women Older Than 50 Years: An Observational Study. Womens Health Rep (New Rochelle). 2022 Feb 28;3(1):238-242. doi: 10.1089/whr.2021.0057. PMID: 35262062; PMCID: PMC8896223.
(3) He Y, Zeng Q, Dong S, Qin L, Li G, Wang P. Associations between uterine fibroids and lifestyles including diet, physical activity and stress: a case-control study in China. Asia Pac J Clin Nutr. 2013;22(1):109-17. doi: 10.6133/apjcn.2013.22.1.07. PMID: 23353618.
(4) The Commonwealth Fund. In: Falik M, Collins K, editors. The Commonwealth Fund Survey of Women’s Health: selected facts on U.S. women’s health. Baltimore: Johns Hopkins University Press; 1996.
(5) Wise LA, Palmer JR, Harlow BL, et al. Risk of uterine leiomyomata in relation to tobacco, alcohol and caffeine consumption in the Black Women’s Health Study. Hum Reprod. 2004;19:1746–54.
(6) Wise LA, Radin RG, Palmer JR, Kumanyika SK, Rosenberg L. A prospective study of dairy intake and risk of uterine leiomyomata. Am J Epidemiol. 2010;171(2):221–32.
(7) Wise LA, Radin RG, Palmer JR, Kumanyika SK, Boggs DA, Rosenberg L. Intake of fruit, vegetables, and carotenoids in relation to risk of uterine leiomyomata. Am J Clin Nutr. 2011;94(6):1620–31.
(8) Sabry M, Halder SK, Allah AS, Roshdy E, Rajaratnam V, Al-Hendy A. Serum vitamin D3 level inversely correlates with uterine fibroid volume in different ethnic groups: a cross-sectional observational study. Int J Womens Health. 2013;5:93-100. doi: 10.2147/IJWH.S38800. Epub 2013 Feb 27. PMID: 23467803; PMCID: PMC3589082.
(9) Halder S, Sharan C, Hendy A. 1,25-Dihydroxyvitamin D3 treatment shrinks uterine leiomyoma tumors in the Eker rat model. Biol Reprod. 2012;86(4) (Article 116):1–10.
(10) van Erp-Baart MA, Brants HA, Kiely M, et al. Isoflavone intake in four different European countries: the VENUS approach. Br J Nutr. 2003;89 Suppl 1:S25–30.PubMed Google Scholar
(11) Messina M, Nagata C, Wu AH. Estimated Asian adult soy protein and isoflavone intakes. Nutr Cancer. 2006;55(1):1–12.Article CAS PubMed Google Scholar
(12) Ha H, Lee YS, Lee JH, Choi H, Kim C. High performance liquid chromatography analysis of isoflavones in medicinal herbs. Arch Pharm Res. 2006;29:96.
(13) Dalton-Brewer N. The Role of Complementary and Alternative Medicine for the Management of Fibroids and Associated Symptomatology. Curr Obstet Gynecol Rep. 2016;5:110-118. doi: 10.1007/s13669-016-0156-0. Epub 2016 Apr 25. PMID: 27217981; PMCID: PMC4859848.
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