Pour faciliter le travail et la descente de votre bébé pendant l’accouchement, il est important de vider régulièrement votre vessie en allant faire pipi. Une vessie pleine peut en effet freiner, voire empêcher le bébé de s’engager dans le bassin et ralentir le travail. Dans cet article, je vous donne de bonnes raisons de faire pipi régulièrement pendant votre accouchement, études scientifiques à l’appui, et vous donne quelques astuces pour le jour J.
Quels sont les effets d’une vessie pleine sur l’accouchement ?
La vessie est un organe situé juste en avant de l’utérus et du vagin. Lorsque la vessie est pleine, elle prend plus de place et peut comprimer le col de l’utérus, ce qui ralentit sa dilatation. Elle peut aussi gêner le passage du bébé dans le bassin et le canal de naissance, ce qui augmente le risque de dystocie (difficulté à accoucher) et de traumatisme périnéal.
Une vessie pleine peut aussi avoir des conséquences sur la santé de la mère et du bébé. Elle peut favoriser les infections urinaires, qui peuvent se propager à l’utérus et au placenta. Elle peut aussi entraîner une rétention urinaire, c’est-à-dire une impossibilité d’uriner, qui nécessite parfois la pose d’une sonde vésicale.
Pourquoi certaines femmes n’ont pas envie de faire pipi pendant l’accouchement ?
Il existe plusieurs raisons qui peuvent expliquer que certaines femmes n’ont pas envie de faire pipi pendant l’accouchement. L’une d’elles est la péridurale, qui est une anesthésie locale du bas du corps. La péridurale provoque une anesthésie des nerfs de la vessie, qui induit une perte de la sensation d’envie d’uriner1. Autre conséquence de la péridurale : les femmes s’installent souvent en position allongée une fois qu’elle est posée, ce qui explique aussi que le besoin de faire pipi ne soit pas toujours ressenti.
Une autre raison est le stress et la concentration liés à l’accouchement.
Certaines femmes sont tellement focalisées sur les contractions et la naissance qu’elles oublient de faire pipi ou qu’elles n’osent pas le demander. Elles peuvent aussi avoir peur de faire pipi pendant les poussées ou confondre l’envie d’uriner avec le besoin d’expulser leur bébé.
Comment faire pipi plus facilement pendant l’accouchement ?
Faire pipi pendant l’accouchement n’est pas toujours évident, mais c’est possible et recommandé. Voici quelques conseils pour y parvenir :
✅ Installez-vous en position assise ou accroupie pour ressentir l’envie de faire pipi. Ces positions favorisent la gravité et la relaxation du périnée, ce qui facilite la miction.
✅ Essayez d’aller aux toilettes toutes les 2 heures, même si vous n’avez pas envie. Cela permet de vider régulièrement votre vessie et d’éviter qu’elle ne se remplisse trop.
✅ Vous pouvez interrompre la surveillance par monitoring pendant quelques minutes pour aller aux toilettes. Le monitoring est un appareil qui mesure les battements du cœur du bébé et les contractions de l’utérus. Il n’est pas obligatoire de le garder en permanence, sauf en cas de complication. N’hésitez pas à demander à l’équipe soignante de le retirer temporairement pour vous rendre aux toilettes.
✅ Demandez de l’intimité pour faire pipi plus facilement. Certaines femmes ont du mal à uriner en présence d’autres personnes. Si c’est votre cas, demandez à votre accompagnante de sortir de la pièce ou de te laisser un rideau ou une porte fermée.
Faire pipi pendant son accouchement est un geste simple mais essentiel pour le bon déroulement de la naissance. Il permet de libérer de l’espace pour le bébé, de prévenir les complications et de favoriser le confort de la mère. Alors, n’oubliez pas de faire pipi pendant votre accouchement !
Et vous ? Est-ce que vous avez fait régulièrement pipi pendant le travail ? Est-ce que quelqun vous a expliqué pourquoi c’était important ? Est-ce qu’on vous a encouragée à aller aux toilettes ? Ou posé une sonde urinaire ? Partagez votre expérience avec la communauté des naturelles mamans dans les commentaires ci-dessous !
Anne-Laure Wright
Sources
Pertek JP, Haberer JP. Effets de l’anesthésie sur la miction et rétention aiguë d’urine postopératoire. Ann Fr Anesth Réanimation. 1995;14(4):340-351.
Rawal N, Möllefors K, Axelsson K, Lingårdh G, Widman B. An experimental study of urodynamic effects of epidural morphine and of naloxone reversal. Anesth Analg. juill 1983;62(7):641-647.
Bromage PR. The price of intraspinal narcotic analgesia: basic constraints. Anesth Analg. juill 1981;60(7):461-463.
Keïta-Meyer H, Golmard J, Faitot V. Dysfonction vésicale en anesthésie. In:Communications scientifiques 2010. Paris: MAPAR Editions; 2010. (Journées internationales de mises au point en anesthésie-réanimation).
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