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Bonjour et bienvenue chez Naturelle maman !19 mars 2024
Récit d'accouchement à domicile sur Naturelle Maman : le témoignage d'Alexie

Alexie « Moi qui avais peur de passer à côté de mon accouchement, j’ai tout vécu, tout senti, tout accompagné »

Après 3 accouchements très rapides dont deux à la maternité et un troisième à la maison, Alexie ressentait le besoin de se réapproprier les sensations de son accouchement et de vivre pleinement la naissance de son quatrième et dernier enfant. Elle nous raconte comment elle y est arrivée, entourée de ses deux sages-femmes, de sa fille aînée et de son mari, et comment la naissance d’Oïan l’a fait se sentir plus puissante et en confiance que jamais.

« Je partage avec vous la naissance de mon 4ème enfant et 2ème AAD, bien différent de tous mes autres accouchements mais tellement puissant, fort. 

Pour bien comprendre cet accouchement, il faut y mettre un peu de contexte : le dernier mois de grossesse, j’ai toujours énormément de contractions.

À tel point que le jour de l’accouchement, je ne suis jamais pas capable de reconnaître le travail qui se lance.

Pour mon 2ème, un espèce d’instinct m’a envoyée à l’hôpital, mais j’étais tellement persuadée que c’était encore un faux travail que j’y suis allée « les mains dans les poches » et que je n’ai pas cru la sage-femme quand elle m’a dit que j’avais le col dilaté à 6, presque 7 et la poche des eaux percée.

J’étais dans une forme de déni

Mon fils est né moins de 50 minutes après notre arrivée, tout s’est enchaîné rapidement et facilement mais j’ai eu la sensation d’être « passée à côté » de mon travail (même si l’accouchement en lui-même a été merveilleux et sans péridurale).

Pour mon 3ème qui est né à la maison, le même scénario s’est répété, les contractions en permanence ne m’ont pas permis de détecter que le travail se lançait le jour J…

Par chance, j’ai perdu les eaux ce qui m’a fait appeler ma sage-femme.

Sinon je pense que j’aurais accouché seule.

J’étais trop habituée à contracter régulièrement et douloureusement pour vraiment réaliser que j’accouchais…

Je suis donc dans une sorte de déni le jour de l’accouchement, comme si j’avais besoin de duper mon cerveau, que j’avais besoin de ne pas réaliser que j’accouche pour que ça fonctionne.

En fin de grossesse pour ce quatrième, j’ai eu plusieurs fois l’impression que ça se lançait mais que mon cerveau bloquait les choses.

J’ai eu peur de passer à côté de cet accouchement

Peur de ne pas profiter de cette dernière fois, d’être prise au dépourvu, que ce soit trop rapide…

Après 2 accouchements quasiment sans douleurs pour mes n°2 et n°3, j’avais peur de sortir ce 4ème en un éternuement.

Tout le monde me disait que ce serait « tellement rapide » le jour J que j’avais peur que ce soit TROP rapide.

J’avais besoin de vivre, de réaliser dans mon corps, dans mon cerveau, dans mon âme, que je mettais ce bébé au monde.

Quelques jours avant l’accouchement j’ai pu exprimer tout ça avec Astrid qui m’a conseillé de m’écrire une petite phrase sur mon autel :

« Je mérite de vivre et de profiter de mon accouchement en pleine conscience« 

Je me suis répété cette phrase pendant les jours qui ont suivi et de nombreuses fois pendant l’accouchement.

Ça m’a été tellement bénéfique !

Le jour J : Après une semaine de contractions nuit et jour, plusieurs faux départs dont 3 gonflages de piscine en 3 jours (maintenant Jo est un pro du montage de piscine en un temps record) je me lève dimanche matin avec des contractions.

Rien d’inhabituel mais avec le décollement de la veille, elles agissent bien sur le col. Je sens que ça bosse là-dedans.

On fait un coup de ménage et pendant que je passe l’aspirateur, je sens que je perds un truc énorme.

Bingo, c’est le bouchon muqueux, ça confirme que ça bosse. 

A partir de ce moment, les contractions s’enchaînent toutes les 8 minutes.

Elles sont puissantes.

Peu importe la position (debout, allongée, assise, sur le ballon…) ça picote bien !

Vers 16h, les contractions sont toutes les 2/3 minutes sur le ballon.

Je me dis que c’est vraiment pas possible d’accoucher maintenant avec les garçons à la maison, personne pour les garder…

Je décide de tout faire pour ralentir le travail

Je reste allongée un long moment sur le canapé, les contractions sont toutes les 6/7 minutes.

Je décide d’aller prendre un bain vers 18h en prévenant Astrid que ça se rapproche.

Dans le bain elles sont toutes les 5/6 minutes.

Pendant ce temps, Jo installe tout dans le salon (matelas, piscine, lumière tamisée, chauffage…) et fait manger les enfants.

J’ai l’impression que vu l’intensité des contractions, ça ira très très vite une fois qu’ils seront couchés.

C’est ce qui s’est passé pour mon 3ème, j’ai perdu les eaux dans les minutes qui ont suivi le coucher de mes grands, comme si l’esprit et le corps lâchaient tout d’un coup, je m’attendais à revivre la même chose!

Je sors du bain un tout petit peu avant qu’ils soient couchés, contrairement aux jours précédents, le bruit et leur présence ne me gênent pas.

Je sais que le vrai travail est lancé et j’ai envie de leur dire bonne nuit parce que demain quand ils se lèveront, leur vie aura changé.

Jo les couche vers 19h. On mange tous les 3 avec notre grande (Noomi) qui tient absolument à assister à l’accouchement.

Les contractions sont toutes les 3 à 5 minutes, elles sont hyper douloureuses sur le col.

Au bout de quelques contractions à 3 minutes, je dis à Astrid de venir, il est 19h30. J’ai encore une fois peur que tout s’accélère d’un coup et Jo m’y pousse un peu. Il pense comme moi.

Astrid et Élise arrivent vers 20h. Ça me sort complètement de mon travail. Je ne me sens plus légitime.

Je sais que c’est pour aujourd’hui mais je suis trop perturbée, j’ai l’impression de ne pas avoir de bonnes contractions, qu’elles sont déçues, d’avoir appelé trop tôt, de ne pas être à la hauteur, de ne pas assez bien faire… Bref, inévitablement les contractions s’espacent.

Plus je fais fonctionner mon cerveau et plus je me déconnecte

Je me dis que c’est mort, mon cerveau bloque encore, la honte de les avoir appelées pour rien, je me sens vraiment nulle d’avoir un esprit qui n’arrive pas à lâcher…

On fait un monito pendant lequel Oïan bouge dans tous les sens, c’est n’importe quoi, Astrid est obligée de décaler le capteur 300 fois, forcément vu qu’il appuie moins sur mon col en bougeant, ça ajoute à mon malaise parce que les contractions diminuent… Le serpent qui se mord la queue.

Le monitoring se termine, j’ai quand même eu quelques contractions mais je me sens clairement à côté de la plaque. Je tourne en rond jusqu’à 21h je dirais, je marche, je me mets à 4 pattes…

Ça revient mais c’est pas fou non plus, elles sont assez fortes mais espacées.

Vers 21h, Astrid me propose d’aller prendre une douche dans l’espoir que ça accélère les choses. Ça fait effectivement bouger les contractions mais pas encore assez. Je me sens nulle.

En sortant vers 21h30, je demande à Astrid si elle veut bien m’examiner, elle refuse de peur que ça me décourage. J’essaie de lui expliquer le contraire, je me sens tellement nulle que j’ai vraiment besoin d’être rassurée, qu’on me dise que ça bosse, que c’est bien le jour J, que ça bouge même juste un peu, mais elle me dit que pour que ça bouge, il faut de nombreuses contractions et que là elles ne sont pas assez nombreuses…

Elle me dit de me coucher et de me reposer si j’en ressens le besoin. Je refuse. Elle se couche sur le matelas et s’endort. Élise la suit peu de temps après. Les contractions sont plus rapprochées et de plus en plus douloureuses mais c’est pas suffisant.

Je commence à prendre un peu peur et je pleure sur une contraction en me disant que je ne tiendrai pas le coup…

Jo vient me faire un gros câlin, il me dit que ça va aller. Il me demande ce qu’il peut faire.

Je me sens tellement bête d’embêter tout le monde avec cet accouchement qui ne se lance pas…

Il n’y a rien à faire, je me sens mal, j’ai passé la journée à essayer d’espacer mes contractions et maintenant que j’ai besoin d’elles pour faire naître mon bébé, je me sens si seule, abandonnée, trahie par mon propre corps.

À 22h, alors que Astrid et Élise dorment, je décide de retourner prendre une douche. Je me dis que m’isoler m’aidera peut-être à me remettre dedans, je parle ++++ à bébé en lui disant qu’on peut le faire, qu’il faut se concentrer un peu et arrêter de danser la zoumba et LÀ ça devient difficile.

Ça pousse pas mal sur chaque contraction, je vocalise et je souffle de plus en plus.

Quelques minutes après le début de ma douche, Astrid me rejoint et me dit que je fais du super bon boulot.

Ça me fait tellement de bien, cette phrase débloque quelque chose en moi, c’est incroyable, c’est presque physique ce « clic » de déblocage !

A partir de ce moment là, je suis inarrêtable !

Les contractions s’enchaînent, toutes les 2 minutes max je pense. Ça pousse à fond, ça fait maaaaal, je vocalise doucement mais sûrement.

À un moment, vers 22h45 je pense, elle me propose de sortir de la douche pour retourner faire un monito.

Le cœur est parfait mais les contractions poussent ++++ vers le bas, c’est dur de tenir sur le ballon, ça me gêne !

À chaque contraction je le repousse vers le sol avec mes mains et me soulève de lui pour limiter la pression.

Là ça devient hardcore hein, clairement, je vocalise encore gentiment mais je douille !!

Astrid me propose de rester comme ça quelques temps histoire de bien avancer le travail.

Ça me va, j’ai trop peur que la piscine ralentisse les choses même si je rêve de m’envelopper d’eau chaude !

Vers minuit, LIBÉRATION, Astrid me propose d’aller dans la piscine

Récit d'accouchementr à domicile sur Naturelle Maman

Je ne sais toujours pas où j’en suis niveau col puisque je n’ai pas été examinée. Je me dis que c’est pour « continuer le travail » naïve que je suis.

À peine un pied dans la piscine, l’eau chaude fait du bien mais les contractions prennent une toute autre intensité !! Là ça douille !!

Je vocalise de plus en plus. La poche des eaux jusqu’à présent intacte, rompt sur une contraction.

Les contractions s’enchaînent à une vitesse folle.

Je dis « mais pourquoi y’a plus de pauses ?? » alors que je connais parfaitement la réponse.

Élise me dit que c’est pour accueillir mon bébé (et cette phrase résonne en moi, à cet instant j’ai exactement besoin de cette réponse pour réaliser pleinement ce qui se passe).

Je me dis « mais putain pourquoi je suis pas à l’hôpital pour avoir une péridurale, je ne vais pas y arriver « .

Et là je me dis direct « c’est la désespérance, bébé arrive »  mais je suis pas prête ! Ça va faire trop mal !

Je ne veux plus ! Arrêtons tout ! Bon tout ça je le dis dans ma tête, en vrai dans ma bouche ça sort plutôt en « AAAH ouin ouin« .

Je sens la descente qui se fait sur chaque contraction

C’est la première fois que je sens ça si intensément, si précisément.

J’ai l’impression que ça descend centimètre par centimètre alors que pour les grands c’était en boulet de canon ! Je mets ma main sur ma vulve pour sentir la progression. Je ne l’enlèverai plus jusqu’à sa sortie. C’est long et tellement douloureux !

Je mets mes doigts pour essayer de sentir sa tête. Il est là. Il arrive sur le col, PUTAIN CA FAIT MAL, il bute sur le col de longues minutes, moi à ce moment là j’ai lâché la rampe, je hurle. La honte !

J’ai pas crié pour n°2 et n°3 mais là j’ai TROP MAL. Ça passe pas ! Mais elle mesure combien cette tête ?  

Je crie ma puissance, je pousse comme une folle, je sens le cercle de feu (c’est la 1ère fois en 4 accouchements !) et ça passe pas, ça dure une éternité, c’est pas possible, ça fait trop mal, sa tête ne va jamais passer !!!

Tout le monde m’observe, personne n’intervient, personne ne me touche, personne ne voit rien mais moi, je sais !

Je mets mon enfant au monde toute seule grâce à ma propre puissance.

Mes cris font peur au chien. Malheureusement Noomi doit s’absenter pour aller s’occuper de lui pile poil au moment fatidique  après des minutes qui semblent être des heures, il sort enfin.

La tête qui sort est une libération. Je le sens faire sa vrille pour se préparer à sortir le reste du corps. C’est dingue. C’est vraiment la première fois que je sens toutes les étapes. J’y ai droit à mon accouchement en pleine conscience !!

Je demande à Astrid ce que je dois faire. Elle me regarde encore sans intervenir. Elle me dit de pousser doucement quand je le sens et le reste du corps suit (non sans mal non plus ).

Il est né, c’est incroyable.

récit d'AAD : le témoignage d'Alexie sur Naturelle Maman

Je leur dit vite d’appeler Noomi pour qu’elle vienne voir son petit frère.

Je le laisse sous l’eau quelques instants mais elles me disent de le sortir. Il ne bouge pas, il a 2 tours de cordon autour du cou.

On lui déroule, Astrid le stimule un peu tout en le laissant dans mes bras et il reprend des couleurs, il pleure un peu.

Quelle expérience incroyable. J’ai tout fait toute seule, c’est complètement fou.

J’ai beaucoup plus souffert que pour les autres mais je ne regrette rien.

Moi qui avais peur de passer à côté de mon accouchement, j’ai tout vécu, tout senti, tout accompagné.

J’ai tout fait seule, comme j’en rêvais. C’est complètement fou.

Oïan est né le 28 mars 2022 à minuit 34. Il faisait 3kg620 pour 49,5cm. Il avait un périmètre crânien de 37cm contrairement à 35 pour mes 3 grands, ce qui explique bien des choses !! 

Si je ne devais retenir qu’une chose de cet accouchement, c’est ma puissance.

Ma puissance grâce à la sérénité et la joie.

A partir du moment où Astrid m’a dit que je faisais du super boulot, j’ai été heureuse, sereine, détendue, carrément émue même.

Entre chaque contraction je me disais à quel point j’étais heureuse et chanceuse de vivre ça chez moi. Je l’ai d’ailleurs dit plusieurs fois.

C’était tellement doux comme prise de conscience, je me sentais totalement en sécurité, actrice de mon accouchement, respectée, c’était merveilleux d’être entourée par mon mari, ma fille et deux magnifiques femmes pour accueillir notre bébé dans les conditions les plus douces possibles 

Merci à toutes ces personnes qui choisissent d’accompagner les parents dans ce choix d’enfanter chez eux et surtout merci à Astrid et Elise de m’avoir permis de mettre la cerise sur le gâteau. »

Alexie 

accouchement à domicile sur naturelle maman
Alexie a accueilli Oïan, son 4ème enfant, dans l’eau, entourée de son mari Jo, de sa fille aînée Noomi et de ses deux sages-femmes Astrid et Elise.

Votre accouchement approche et vous ne vous sentez pas prête ?

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2 Comments

  1. Arianne Reply

    Quel bonheur de lire vos récits de naissance douce, je suis à 7 jours de mon terme et je me régale à lire tous les uns après les autres, c’est un vrai bonheur, c’est très inspirant et ça me met tellement en confiance. Merci beaucoup

  2. Meiki5467 Reply

    Quelle beauté dans ce récit, j’en ai des frissons. Ça montre le pouvoir du mental qui est si grand. Alexie prouve que tout est dans notre cerveau. Que si on a décidé profondément que son accouchement aura lieu de telle manière on peut y arriver. Ça me donne beaucoup d’espoir parce que mon rêve serait de vivre un AAD mais je fais face à beaucoup de résistance pour le moment.

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