Bonjour et bienvenue chez Naturelle maman !3 décembre 2024
Récit d'accouchement sans péridurale

Accouchement de Marnie « J’ai su recréer ma bulle d’ocytocine malgré les péripéties »

Marnie fait partie de ces femmes pour qui ce n’est pas difficile d’accoucher. Non pas parce qu’elle ne ressent pas la douleur ou qu’elle ne déploie pas toute son énergie. Mais parce qu’elle sait qu’elle a tout ce qu’il faut en elle pour faire naître son bébé. Pour ce deuxième bébé tant désiré, tout ce dont elle avait besoin c’est d’une sage-femme pour l’accompagner. Mais comme tant de femmes qui souhaitent vivre un accouchement physiologique en France, Marnie n’a pas pu bénéficier d’un accompagnement médical adapté à son projet. Ses sages-femmes ont du cessé leur activité 3 semaines avant son terme, celle de la maternité l’a à peine conseillée faute de temps… Mais malgré tout, elle y est arrivée. Voici son récit d’accouchement teinté d’amour, de sagesse et de sagacité.

« 1er février 2021, nous entamons un mois stressant à tous points de vue, autant sur le plan personnel que professionnel.

Le réveil sonne, je ne me sens pas très bien.

Après avoir pris ma douche, je me retrouve au-dessus du lavabo, en train de vomir.

J’explique à mon mari que je ne suis pas en forme ce matin mais que ça passera dans la journée.

Il me dit tout de suite que je suis enceinte.

Je ne rigole pas avec ça. J’en ai tellement envie mais j’en ai marre d’être déçue à chaque cycle.

Et en plus, j’ai eu mes règles la semaine passée, impossible donc que ce soit ça.

2 février 2021, 7h – Le réveil sonne. Je ne peux m’empêcher de penser aux paroles de mon mari.

Et s’il avait raison ? Bon, je peux faire un test de grossesse, ça ne coûte rien.

Au mieux c’est positif. Au pire, rien à signaler et on passe à autre chose.

Je me lève immédiatement, file aux toilettes pour réaliser ce test.

Et contre toute attente, il est positif ! Je pense avoir pleuré de joie !

Dès confirmation de ma grossesse par prise de sang, je commence tout de suite à me renseigner sur les accouchements physiologiques dans la région.

Ayant accouché sans péridurale en salle nature pour mon premier, je sais à quoi m’attendre et quel projet je souhaite pour cet accouchement.

En effectuant mes recherches, je tombe sur le site de deux sages-femmes qui pratiquent les accouchements en plateau technique et à domicile. Leur cabinet se situe à moins de 30 minutes de chez nous.

Après avoir échangé avec elles et mon mari, ça y est, notre décision est prise.

Marnie enceinte de son deuxième bébé.

On se lance dans l’aventure de l’accouchement à domicile !

Pendant 9 mois, nous nous préparons donc à un accouchement physiologique, naturel et surtout, à un enfantement à la maison.

Nous sommes vraiment sur la même longueur d’onde avec les sages-femmes et après chaque rendez-vous, nous ressortons encore plus motivés que jamais.

Mais le lundi 6 septembre, 3 semaines avant d’accoucher, nous apprenons une terrible nouvelle.

Nos sages-femmes nous annoncent qu’elles arrêtent toutes leurs activités, du jour au lendemain !

Je n’y crois pas et je me persuade que nous allons trouver une solution pour accoucher tout de même chez nous, dans notre maison.

Mais au fil des jours, il faut se rendre à l’évidence.

Notre accouchement à domicile tant attendu ne se réalisera pas.

A 3 semaines de l’accouchement, aucune autre sage-femme n’est disponible pour accompagner un accouchement à domicile, un plateau technique ou même simplement un suivi post-partum dès le jour J de l’arrivée de bébé, afin d’éviter le séjour en maternité.

Nous sommes anéantis, et devons trouver des forces pour organiser l’arrivée de ce bébé d’ici quelques jours, pour que tout se passe le plus sereinement possible.

Moi qui avais des contractions depuis quelques semaines déjà, je me retrouve du jour au lendemain sans aucun travail de mon utérus.

J’en prends rapidement conscience mais suite à cette nouvelle, je ne suis plus du tout dans un contexte d’enfantement.

Je ne souhaite plus accoucher.

Je rejette tout ce qui est lié de près ou de loin à l’accouchement

Je dois effectuer un gros travail sur moi-même et beaucoup parler à mon bébé pour extérioriser mes émotions et poser des mots sur la situation que nous traversons.

Petit à petit, je réussis à me détendre et à revenir dans ma bulle d’ocytocine et les contractions reprennent progressivement.

Nous sommes le 20 septembre, 9 jours avant la date théorique du terme. Il est 5h45 du matin et je ressens de nouveau des contractions.

Mais cette fois-ci, je sens que ce ne sont pas les mêmes que d’habitude.

Nous sommes lundi, mon mari doit partir travailler et mon aînée va passer sa journée à la crèche. Le timing n’est pas trop mal.

Mon mari se réveille et reste près de moi pour gérer les contractions.

Ce n’est que le début, mais elles sont déjà bien présentes.

Ma grande se réveille vers 8h30, j’arrive encore à faire bonne figure devant elle, mais j’ai hâte que mon mari soit disponible juste pour moi.

9h30, ça y est, ma fille est déposée à la crèche et Monsieur est disponible rien que pour moi.

Pendant leur absence, j’en ai profité pour prendre une douche. Cela m’a fait beaucoup de bien.

J’ai aussi pris un petit-déjeuner.

Je me prépare une tisane de feuilles de framboisier, mais je ne me sens pas bien ni dans l’environnement de la cuisine, ni dans la salle à manger, ni dans le salon.

Mon mari revient de la crèche à ce moment-là et je lui dis que je souhaite retourner dans notre chambre, pour être dans un espace « cocon ».

Les contractions s’intensifient sérieusement et pendant presque 1h30, nous gérons les contractions tous les deux, dans la pénombre de la chambre.

Je suis assise sur le ballon, à alterner grands et petits mouvements du bassin, mais dès qu’une contraction arrive, elle me fait plonger en avant et je me soutiens à mon mari.

Je suis constamment dans la visualisation de mon bébé qui appuie sur le col.

Nous sommes dans une dynamique très positive puisque nous allons découvrir notre bébé aujourd’hui !

A 10h45, les contractions sont intenses mais leurs durées très irrégulières.

Cela ne fait pas très longtemps que les premières contractions sont apparues, je me dis donc que j’ai encore pas mal de temps à tenir.

Vers 11h, je dis à mon mari que je souhaite partir à la maternité, afin d’être tranquillement installés dans la salle nature.

Si bébé doit arriver, nous serons ainsi déjà sur place.

Mon mari reste très sceptique, puisqu’entre chaque contraction je lui parle normalement.

Il trouve que c’est trop tôt pour partir mais ne me le dis pas sur le moment (même si je pensais la même chose, mais c’est comme si mon corps me disait de partir !).

Afin de ne pas me contredire, il me propose alors d’aller mettre les valises dans la voiture, afin de partir directement lorsque ce sera le moment.

Il part donc 5 minutes pour charger la voiture, et je suis prise d’une contraction beaucoup plus intense que les autres.

Je suis toujours assise sur le ballon mais cette fois appuyée contre le lit.

Mon mari revient et nous décidons de chronométrer les contractions pour avoir une idée d’où on en est.

Elles sont toujours irrégulières mais durent toutes entre 1 et 2 minutes.

C’est à partir de ce moment-là que je me souviens d’être entrée dans une dimension parallèle.

A chaque contraction, je suis obligée de fermer les yeux.

Je n’entends plus ce qu’il se passe autour de moi et ma bouche se met à chanter toute seule le son HIOU.

Je sens littéralement mon col s’ouvrir et s’étirer, je me suis alors dit une fois :

« Est-ce que je ne prendrais pas la péridurale ? »

Puis je me suis laissée embarquer dans le vortex, ne me laissant ainsi plus le temps de penser à quoique ce soit.

A 11h25, je demande à nouveau à ce qu’on parte à la maternité et mon mari me dit ok.

Je crois qu’il a vraiment vu mon changement d’état en à peine 10 minutes !

La maternité se trouve à peine à 5 minutes de notre domicile, nous y sommes donc vers 11h30.

Arrivés devant les urgences de la maternité, nous devons sonner au moins 2 ou 3 fois avant que quelqu’un vienne nous ouvrir.

Au moment où la porte s’ouvre enfin, j’ai à peine le temps d’entrer qu’une contraction me plie en deux.

Je me retrouve à 4 pattes dans le couloir de la maternité. Je ne peux pas parler mais j’entends la voix de la sage-femme qui me demande :

« Vous avez des contractions Madame ? »

Sur le moment, j’ai envie de lui répondre : « Vous vous fichez de moi ? Je suis à 4 pattes par terre, je ne peux plus parler et vous me demandez si j’ai des contractions ? »

Heureusement, mon mari est plus diplomate : « Cela fait un moment que ma femme a des contractions régulières.« 

La sage-femme me propose alors d’aller m’examiner.

Je me relève et m’exclame : « Je suis désolée de m’être mise à 4 pattes, ce n’est pas très correct comme position.« 

Mais pourquoi ai-je dit ça ?!

Elle m’examine entre 2 contractions. Elle m’annonce que le col est encore haut et postérieur mais que je suis dilatée à 6cm.

Je suis contente car je me dis que dans 2 heures grand maximum j’ai mon bébé dans les bras.

Pour mon ainée, je suis arrivée à 6cm et 2h après j’avais accouché.

Mais, je ne peux m’empêcher de dire aussi : « Super, 6cm c’est top, par contre, je sens que ça va aller très vite. »

La sage-femme semble d’accord avec moi et nous emmène dans la salle nature qui est disponible.

En entrant dans la pièce, je suis submergée par la douce chaleur du chauffage. Ca me fait beaucoup de bien !

Je m’allonge sur le grand lit, mais une contraction encore plus intense me traverse.

Mon mari me dit de me mettre debout ou accroupie pour favoriser la descente du bébé avec la gravité.

Je l’écoute et la sage-femme me propose en même temps de me faire couler un bain.

J’accepte et quel bonheur d’entendre le clapotis de l’eau qui coule !

Les contractions sont vraiment rapprochées et si intenses.

Je sens toujours mon col qui se dilate mais cette fois-ci, j’ai également une autre sensation, celle d’aller à la selle tout en ayant envie de pousser par le vagin.

La sage-femme m’explique qu’il faut qu’elle me pose le cathéter.

Je suis complètement dans ma bulle mais j’arrive à lui dire :

« Pouvons-nous le faire entre deux contractions s’il vous plait ? »

Je sens bien que cela ne l’enchante pas, mais moi je ne peux pas lui laisser ma main comme ça sans bouger.

J’ai besoin d’agripper les draps et de sentir les mains de mon mari.

Comme cela fait quelques minutes que je sens que ça pousse bien comme il faut, je me permets de lui demander :

« Si je vous dis que ça pousse, vous me dîtes quoi ? »

J’entends alors la sage-femme répondre : « Oui, ça ne m’étonne pas. »

Ce n’est pas du tout ce que j’ai envie d’entendre. Je voudrais qu’elle me dise :

« Oui, c’est normal, la tête de votre bébé arrive ! »

Comme on n’est jamais mieux servi que par soi-même, je penche ma tête pour regarder et effectivement, je vois la tête qui arrive ! En même temps, je commence à sentir que ça brûle !

Je m’exclame alors : « Ça brûle… » en espérant qu’elle me réponde « C’est le cercle de feu, la tête de votre bébé va sortir.« 

Au lieu de ça, elle me répond : « Ah oui, ça brûle, c’est normal ! »

Le cathéter n’est toujours pas posé, mais la sage-femme n’a plus le temps.

Elle réceptionne notre bébé, il est 11h57.

Je le récupère contre mon ventre et je ne cesse de répéter : « Je suis là mon bébé, ça y est !« 

Nous nous allongeons tous les 3 sur le fameux grand lit.

Je n’aurai donc pas eu de bain, ni de cathéter, je suis heureuse que tout soit allé si vite !

Notre petit garçon est dans nos bras, et nous passons quelques minutes à choisir définitivement son
prénom.

Gustave, bienvenue parmi nous.

Récit d'accouchement physiologique sur Naturelle Maman
Les premières heures de Marnie avec son petit Gustave à la maternité.

Le message que je souhaite faire passer à travers mon témoignage c’est que finalement c’est nous qui accouchons (et pas la sage-femme).

Peu importe ce qu’il se passe, nous sommes toutes capables de nous mettre dans notre bulle, même dans l’environnement dans lequel nous ne voulions pas accoucher.

Je suis heureuse d’avoir été capable de recréer ma bulle d’ocytocine malgré toutes les péripéties à 3 semaines du terme.

Nous avons toutes les capacités en nous pour accoucher et il ne faut compter que sur nous. »

Marnie

Vous pouvez lire le récit du premier accouchement de Marnie ici.

3 Comments

  1. Christl Reply

    Merciii a deux semaines de mon accouchement que je souhaite physiologique pour cette 4 eme grossesse, cela me rempli de joie et de courage de lire cette puissante et belle histoire ☺️merci merci merci

  2. Enora Reply

    Témoignage très inspirant qui me redonne confiance alors que mon accouchement est prévu dans les jours (heures ?) Qui viennent et que j’ai perdu toute confiance en moi et à mes capacités à faire naître mon bébé. Merci Marnie et Naturelle maman.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *