Et si la douleur de l’accouchement ne reposait pas uniquement sur les épaules des femmes ? Chez les Indiens Huichol, un peuple autochtone du Mexique, une coutume ancestrale étonnante permet aux hommes de vivre – littéralement – les contractions de leur compagne. Une pratique à la fois étonnante, déroutante, et… symboliquement puissante.
Celles et ceux qui me suivent régulièrement savent à quel point j’aime dénicher et transmettre certaines traditions ancestrales autour de la grossesse et de la naissance.
En faisant des recherches sur le rôle des papas au moment de l’accouchement, j’ai découvert que de nombreuses coutumes existent pour permettre aux femmes de partager la douleur des contractions avec leur conjoint.
Mais c’est celle des Indiens Huichol qui a retenu mon attention. Je vous explique…
Une tradition de naissance unique au monde
Les Indiens Huichol, également appelés Wixárika, vivent dans les régions montagneuses de la Sierra Madre occidentale, au nord du Mexique. Connus pour leur spiritualité, leur art coloré et leur respect profond des rites sacrés, ils perpétuent une tradition de naissance partagée qui intrigue autant qu’elle interroge.
Lors de l’accouchement, le futur papa est suspendu au-dessus de sa femme sur une poutre en bois. Ses testicules sont attachés à une corde, dont l’autre extrémité est tenue… par la femme en travail. À chaque contraction, elle tire sur la corde.
Résultat : une douleur (disons-le clairement, intense) transmise directement au père.
Illustration de cette pratique dans le charmant dessin ci-dessous…

Maintenant que vous avez visualisé la scène, imaginez l’état des testicules des pères de familles nombreuses !
Cela dit pas sûr qu’ils aient une grande descendance avec un tel traitement.
Une manière de partager la douleur des contractions
Aussi insolite que cela puisse paraître, ce rite n’est pas un jeu cruel. Il s’agit au contraire d’un acte symbolique puissant : permettre au père de ressentir physiquement une part de la douleur de sa compagne, et ainsi de participer activement, corporellement, à la naissance de leur enfant.
Selon la tradition, cette douleur partagée renforce le lien familial et donne un sens plus profond à la parentalité. En souffrant ensemble, les parents ressentent plus intensément la joie commune d’accueillir un enfant.
Les hommes et la douleur de l’accouchement dans d’autres cultures
Cette tradition n’est pas un cas isolé. De nombreuses sociétés traditionnelles à travers le monde ont développé des rituels où les hommes partagent symboliquement ou physiquement la douleur de l’accouchement :
Dans certaines zones du Brésil par exemple, la tradition veut que les hommes se fassent saigner pendant que leur femme accouche.
En Guyane, certains hommes sont obligés de rester au lit, complètement isolés pendant six semaines après l’accouchement.
Puis les membres de sa famille lui font quelques entailles sur la peau qui sont frottées avec des piments.
Mais la palme du rite le plus cruel revient sans aucun doute aux indiens Huichol !
Un regard moderne sur cette coutume étonnante
Aujourd’hui, à l’heure où de plus en plus de futurs pères souhaitent s’impliquer activement dans l’accouchement, cette tradition ancienne résonne étrangement.
Certes, peu de pères accepteraient qu’on attache leurs testicules à une corde (déjà qu’ils ont du mal à envisager la vasectomie…) mais l’idée d’une douleur partagée – ou du moins d’une présence véritablement engagée – fait son chemin dans nos sociétés modernes.
Et si cette coutume nous rappelait, au fond, que donner naissance est une aventure à deux, même si une seule porte le bébé ?
Le malheureux papa a tout de même le droit d’atténuer sa douleur en consommant des cactus aux propriétés hallucinogènes !
Anne-Laure Wright
En aucun cas les informations et conseils proposés sur le site de Naturelle maman ne sont susceptibles de se substituer à une consultation ou un diagnostic formulé par un gynécologue, une sage-femme ou autre professionnel de la périnatalité, seuls en mesure d’évaluer adéquatement votre état de santé.
Bonjour naturelle maman !! Alors là vous l’avez bien faite rire je dois dire.
J’avais déjà parlé à mon mari de la vasectomie histoire qu’on partage un peu les souffrances au niveau de l’entrejambe. On a 4 enfants et j’ai subi une césarienne et deux episiotomie pour les premiers donc il aurait pu compatir un peu mais que dalle !! Il était scandalisé que j’ose émettre cette idée.
Alors comme la vasectomie n’a pas marché, si on a un cinquième je lui ferai le coup des Indiens huichol !!
Malgré la cruauté de la tradition (la photo mon dieu, la photo !!!), Cela montre qu’il y a des pays où les hommes et les femmes partagent tout, ça me laisse rêveuse. Moi qui suis enceinte de mon 2eme bb, je suis tombée de haut quand j’ai compris à la naissance de mon premier à quel point j’étais seule dans cette aventure. Que ce soit pour l’accouchement, à la maternité et à la maison, j’ai découvert la grande solitude des jeunes mamans, et le poids de tout ce qu’on porte sur nos épaules quand on devient maman.
Erika, c’est sans doute relatif à la manière dont vous l’avez vécu… Un sentiment de solitude et même de dépression peut toucher les femmes après l’accouchement. Par ailleurs, un compagnon se tenant légèrement à l’écart, par souci de respecter la condition nouvelle de sa compagne et le lien qui unit cette dernière au bébé- dont l’homme a bien conscience de ne pas l’avoir porté de la même façon-, voilà encore une autre lecture possible de la situation. Il est également évident pour moi qu’une naissance est un événement très intime au sein d’une famille, et que les rouages effrénés de notre société de la performance s’accommodent mal de la cohabitation avec l’intime, lorsqu’il vient réclamer davantage de place. Avoir la charge d’un bébé est un challenge et seules les personnes dans le même cas peuvent comprendre l’exacte ampleur.
Amicalement,
Marc